
Depuis la pandémie de COVID-19, on a vu les prix des véhicules neufs, ainsi que d’occasion, grimper de façon spectaculaire. Au tournant de 2025, on commençait à sentir une certaine stabilité s’installer, mais le changement de locataire à la Maison-Blanche est venu changer la donne, alors que la guerre commerciale qu’il a déclarée à la planète vient affecter à la hausse le coût des biens de consommation, y compris celui des véhicules neufs.
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Le prix de vente moyen d’un véhicule neuf atteint pour la première fois 50 000 $ aux États-Unis
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Au Canada, le prix moyen est autour de 66 500 $
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Les tarifs imposés par les États-Unis sont une des causes derrière la hausse
À tel point que le prix moyen d’un modèle neuf vient, pour la première fois, de franchir une triste barrière aux États-Unis, soit celle des 50 000 $ US.
Selon la firme Cox Automotive, le prix moyen pour un véhicule neuf en septembre s’est établi à 50 080 $ US. Le site Automotive News, qui publie quotidiennement le prix moyen, l’établissait à 50 003 $ US en date du 14 octobre.
On parle d’une hausse de 2,1 % par rapport au mois d’août, et de 3,6 % lorsqu’on compare le tout au mois de septembre 2024.
Nous n’avons pas les chiffres pour le Canada en ce qui concerne le mois de septembre, mais en juin dernier, la facture moyenne était de quelque 66 500 $ CA.
On s’entend, c’est tout sauf abordable. En vérité, le nombre de véhicules « accessibles » fond comme neige au soleil, à l’approche d’un hiver qui ne devrait pas nous donner de répit de ce côté.
Les causes
Et qu’est-ce qui explique la hausse constante et rapide du coût des véhicules neufs ? La réponse à cette question n’est pas simple, alors que les causes sont multiples et sans cesse influencées par les conditions du marché.
Nous pouvons néanmoins en identifier quelques-unes avec assurance. Parmi elles, on retrouve les coûts de production en tant que tels (qui, eux, ne cessent d’augmenter), l’inflation, les tarifs imposés par les États-Unis, les salaires des employés (grandement négociés à la hausse l’année dernière par les syndicats des constructeurs américains).
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Ajoutez à cela les coûts reliés aux plans d’électrification des constructeurs, qui les forcent à réaliser des profits importants, ce qui s’est traduit par le retrait du marché de véhicules plus abordables… qui sont moins rentables pour eux.
Et il y a des raisons qui sont périodiques. Par exemple, en raison du retrait du rabais fédéral de 7500 $ US à l’achat d’un véhicule électrique aux États-Unis à la fin de septembre, plusieurs acheteurs en ont profité pour faire l’acquisition de celui qu’ils convoitaient. Or, puisque ces derniers sont un peu plus dispendieux en moyenne, ça a eu pour effet de faire grimper les prix, selon Cox Automotive.
En 2019, tout juste avant la pandémie, le prix moyen pour un véhicule neuf aux États-Unis était de 39 000 $ US.
La hausse a été spectaculaire.
Des ventes qui demeurent fortes
Ce qui est fascinant, c’est que les ventes de véhicules neufs demeurent fortes. Ce qu’il faut comprendre, c’est que si un véhicule neuf se vend plus cher, sa valeur résiduelle grimpe elle aussi. Conséquemment, les mensualités ne sont pas aussi affectées que l’on pourrait le croire.
Et un prix mensuel, c’est ce que les gens magasinent, surtout. Néanmoins, ces derniers sont de plus en plus élevés. Au Canada, les mensualités moyennes tournent autour de 900 $ CA, alors qu’environ 30 % des acheteurs paient plus de 1000 $ CA de façon mensuelle, selon une étude réalisée par le Globe and Mail l’année dernière. Aux États-Unis, la moyenne tourne autour de 725 $ US tous les mois, tandis que 20 % paient plus de 1000 $ US par mois pour leur nouvelle monture.
Il faut également considérer que depuis une année, les taux d’intérêt sont élevés, ce qui fait augmenter les mensualités.
Enfin, tristement, soulignons que tout cela a un effet sur les prix des véhicules d’occasion, qui sont plus recherchés, car de plus en plus de consommateurs ne peuvent pas se tourner vers un véhicule neuf. C’est l’effet parfois pervers de l’offre et de la demande.
En bout de piste, ce qui est dommage, c’est que les consommateurs n’ont pas de répit.















