Combien de voitures, abordables, ont franchi le tapis rouge de la soirée des Oscars, conduite par une vedette hollywoodienne, et se sont fait connaitre ainsi? Sincèrement, je n’en connais qu’une seule, la Toyota Prius, star d’entre les stars.
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Ce n’est pas que la voiture soit aussi performante ou spectaculaire. Ce n’est que parce qu’elle est la première véritable voiture hybride à avoir connu les plaisirs d’une commercialisation en série, et en masse. Après tout, depuis sa création en 1997, la petite Prius a trouvé preneur auprès de plus de trois millions d’amateurs.
Malgré tout, la Toyota Prius est un véhicule de niche. Même si ses ventes sont les plus élevées dans ce créneau (surtout si on additionne toutes les déclinaisons comme la Prius V ou la petite Prius C), les chiffres demeurent encore bien deçà de voitures plus traditionnelles.
C’est donc le défi que s’est lancé Toyota en créant une Prius de 4e génération : tenter de la faire passer du statut de voiture d’exception au statut de voiture populaire, tout en conservant son principal attrait, celui de la consommation de carburant.
Pour y parvenir, on a totalement redessiné le modèle. Les mauvaises langues diront que la nouvelle voiture n’a rien de plus pour attirer les foules, mais il faut avouer que malgré certains traits assez uniques – c’est notamment le cas des blocs optiques arrière – la voiture a une allure plus passe-partout, qui devrait aisément s’attirer les éloges des consommateurs.
La voiture ayant été totalement remaniée, elle a aussi un nouvel intérieur, de nouveaux accessoires et une conduite définitivement plus dynamique. Tout cela pour un prix qui s’approche à quelques centaines de dollars de l’ancienne version.
Bonne nouvelle aussi, même si on se refuse à toute confirmation, les dirigeants de Toyota ont laissé entendre qu’une version branchable pourrait être au programme au cours des prochaines années. Même si, officiellement, chez Toyota, le mot d’ordre est de refuser de parler des futurs produits.
QUOI SURVEILLER
C’est surtout l’accueil des consommateurs face au nouveau design qui déterminera ou pas la popularité de la nouvelle Prius.
Pour le reste, elle devrait conserver la fiabilité et l’efficacité des Toyota.
MODÈLES CONCURRENTS
- Ford Fusion hybride
- Hyundai Sonata hybride
- Toyota Camry hybride
- VW Jetta hybride
COMMENT SE COMPORTE-T-ELLE SUR LA ROUTE?
La nouvelle Toyota Prius est le premier véhicule de la famille à utiliser la nouvelle plateforme globale TGNA (pour Toyota Global New Architecture) du constructeur. Le résultat est une voiture plus spacieuse, mais surtout définitivement plus rigide en conduite.
Ajoutez à cela le fait que l’on ait réussi à réduire la taille des blocs de batterie (deux versions de ces batteries sont disponibles, soit une version nickel métal en version de base, et une lithium – ion pour les autres, les deux ayant les mêmes capacités, mais un poids différent), et que ces blocs se retrouvent désormais sous le siège avant. Le résultat, c’est un centre de gravité plus bas et un meilleur équilibre du poids.
En comparaison de l’ancienne génération, la Prius 2016 se montre donc nettement plus agile, et répond avec beaucoup d’aisance aux commandes plus directes du volant comme l’a démontré un court test des deux modèles en slalom.
Sous le capot, une version retouchée du moteur 4 cylindres de 1,8 litre en ramène la puissance à 121 chevaux, une vue de l’esprit disent les gens de Toyota puisque la différence n’est que dans la méthode de calcul, la puissance effective demeurant la même. Ce que l’expérience sur route a d’ailleurs prouvé. Jumelée à la motorisation électrique, la voiture s’est montrée nerveuse en accélération, sans excès comme il se doit, et tout à fait suffisante pour le type de voiture dont il est question.
En appuyant sur le bouton EV mode, il est possible de parcourir de très courtes distances en mode électrique seulement, mais la batterie se décharge rapidement. Ce n’est clairement pas l’intention, et ce n’est pas nécessaire.
EST-ELLE CONFORTABLE?
Plus spacieuse que jamais, la Prius offre aussi plus de confort grâce à la présence de nouvelles suspensions.
Mon bémol demeure toutefois l’ergonomie, alors que l’on a conservé les cadrans logés au centre et en haut de la planche de bord. Certaines versions, notamment celle avec le groupe Technologie, affiche les détails devant les yeux du conducteur grâce à un système tête haute. Pour les autres, il faut se résigner à quitter la route des yeux une petite fraction de seconde trop longtemps pour fixer le centre de la planche.
Le système multimédia et de navigation est efficace et simple d’usage, et on apprécie le petit écran d’affichage logé aussi en hauteur, qui permet notamment de voir tous les modes de transfert d’énergie du moteur à combustion aux batteries. Comme tous les conducteurs de véhicules hybrides, je me suis surpris à admirer ma moyenne un peu trop souvent, pour tenter de la réduire. Un bel outil d’économie, faut-il le préciser.
EST-ELLE SPACIEUSE?
Devenue intermédiaire, un qualificatif que l’on accole aux voitures en fonction de leur espace intérieur, la Prius est plus vaste que jamais. Les sièges offrent un bon dégagement (et un bon confort), les places arrière sont spacieuses et même l’espace de chargement, qui n’est plus handicapé par la présence des batteries, profite de cette nouvelle abondance.
Désormais, on peut le dire sans crainte de se tromper, la Toyota Prius est passée du stade de curiosité au stade de véritable voiture familiale.
EST-CE QU’ELLE EST ÉCONOMIQUE?
Quand on achète une Prius, c’est d’abord pour l’économie de carburant. De ce point de vue, la Prius est, sans conteste, une réussite. Toyota affiche une consommation moyenne combinée de 4,5 litres aux 100 kilomètres. Après une journée complète de route, tant en ville qu’en campagne et sur autoroute, ma voiture affichait plutôt 4,4 litres, soit mieux que la moyenne prévue.
Tout cela sans faire d’efforts ni faire particulièrement attention à mon comportement d’écoconduite. Un petit test, effectué sur un circuit fermé de 8 kilomètres, a même prouvé qu’en portant une attention extrême à la conduite et à la vitesse, il est possible de réduire cette consommation à 2,7 litres aux 100 km! Un peu excessif, pas du tout réaliste, mais une belle illustration des capacités de la voiture.
Alors, la nouvelle Toyota Prius 2016 n’a rien d’une révolution. Mais elle est certainement la Prius la plus logique et la plus polyvalente à ce jour.
Toujours aussi laid comme voiture, Toyota devrait s’inspirer de Tesla