La vie n’est pas facile dans les concessionnaires canadiens d’Alfa Romeo. Récemment réintroduite au pays, la marque italienne n’avait pendant trop longtemps que la 4C à offrir aux consommateurs. La 4C étant une sportive extrême beaucoup mieux adaptée à la piste qu’à la route et vendue à un prix élevé pour ce qui est essentiellement un jouet peu pratique, il n’y avait pas foule chez les détaillants de la marque.
Or, Alfa a présenté par la suite la Giulia, une berline visant les BMW Série 3, Mercedes-Benz Classe C et Audi A4 de ce monde. L’achalandage a monté et les ventes aussi, mais pas autant probablement que Alfa aurait voulu. La Giulia est belle et son comportement routier est sans reproche, mais son prix et sa fiabilité inconnue ont fait peur à plusieurs acheteurs potentiels.
Puis est arrivé l’Alfa Romeo Stelvio 2018, le premier VUS de l’histoire d’Alfa Romeo. Les VUS de luxe sont très populaires à l’heure actuelle et Alfa a très bien fait de concevoir le Stelvio. Le problème est que ce modèle, comme la Giulia, ne se démarque pas assez de sa compétition pour encourager les consommateurs à courir le risque avec une marque à peu près inconnue pour plusieurs.
Un coffre minuscule pour l’Alfa Romeo Stelvio 2018
Il est aussi dispendieux que ses rivaux directs allemands tout en étant beaucoup moins spacieux. En fait, l’espace intérieur du Stelvio est risible. Il offre 525 litres d’espace, soit moins qu’un GLC ou un X3 qui n’étaient déjà pas des exemples de capacité de chargement. Il est aussi beaucoup moins spacieux qu’un Audi Q5 ou un Cadillac XT5, ou même un QX50 d’Infiniti.
Son habitacle n’est pas mieux. Reprenant le style intérieur de la Giulia, il est élégant et raffiné, mais pas du tout spacieux. Les places à l’arrière ne sont bonnes que de pour de jeunes enfants tandis que les adultes à l’avant seront corrects, mais jamais ils ne diront que c’est vaste et dégagé.
Le système d’infodivertissement n’est pas le plus facile à utiliser et il n’offre pas de fonctions Apple CarPlay et Android Auto. Pour un VUS qui se dit luxueux vendu à partir de 51 845 $, c’est inacceptable.
Il n’a pas que des défauts
Pas de doute, le Stelvio manque d’espace et de fonctionnalités. Cela dit, il n’a pas que des défauts. Propulsé par un moteur quatre cylindres turbo de 2,0 litres développant 280 chevaux et 306 lb-pi de couple, le Stelvio offre d’excellentes performances. Les accélérations sont vives tandis que la sonorité du moteur n’est pas vilaine du tout. On n’est d’ailleurs pas habitué d’entendre un tel son de la part d’un VUS compact de luxe.
Comme dans la majorité des véhicules du genre, il est possible d’ajuster le comportement routier selon divers modes de conduite. Or, la différence entre les modes proposés dans le Stelvio se remarque immédiatement et il est réellement possible de changer la personnalité du VUS italien en un tour de molette.
L’Alfa Romeo affiche un bel équilibre entre confort et performances et son silence de roulement se remarque. Comme la Giulia, sa direction est d’une précision chirurgicale et le petit volant est un charme à prendre en main. On reconnait immédiatement les origines italiennes de ce VUS quand on se retrouve sur une route sinueuse déserte où on peut s’amuser à cœur joie dans les virages.
De plus, notre consommation moyenne après une semaine au volant du Stelvio était de seulement 8,8 litres aux 100 kilomètres ce qui mérite d’être mentionné.
Malheureusement, tout cela n’est pas assez pour faire du Stelvio un VUS à recommander. Le prix de notre version d’essai approchait les 70 000 $ ce qui place le VUS dans la catégorie des GLC 43, Audi SQ5 et BMW X3 M40i. Or, ces trois VUS sont plus performants tout en étant plus spacieux.
Même le Stelvio de base, en raison de son habitacle restreint, ne peut rivaliser avec sa compétition allemande. Par contre, si vous désirez vous démarquer dans la circulation (le Stelvio se fait beaucoup remarquer sur la route), vous recherchez quelque chose de différent et que votre seul critère est une excellente tenue de route, alors l’Alfa Romeo Stelvio 2018 est pour vous.