Essai routier du Toyota bZ4X 2024 : au-delà des chiffres

Toyota bZ4X 2024


  • Le Toyota bZ4X 2024 est offert à partir de 51 290 $, frais de transport et de préparation inclus.

  • Efficacité énergétique impressionnante, habitacle suffisamment logeable, prix abordable pour un VÉ.

  • Bruits de suspension et de la route, autonomie déficiente sur papier, quelques imperfections ergonomiques dans l’habitacle.


Le Toyota bZ4X 2024 est le seul véhicule 100 % électrique de la marque en Amérique du Nord en ce moment, et bien que d’autres modèles finiront par arriver, on ne peut blâmer le constructeur japonais pour sa prudence.

Alors que d’autres compagnies comme GM se lancent dans l’arène des VÉ en tirant dans toutes les directions, l’approche de Toyota est plus conservatrice, ce que plusieurs analystes et médias de l’industrie ont critiqué au fil du temps. Toutefois, avec l’engouement pour les véhicules électriques en sur le marché nord-américain, causé en partie par l’inflation et les taux d’intérêt élevés, l’incertitude politique, et surtout l’absence d’un réseau de bornes publiques robuste, la décision de Toyota d’introduire des VÉ au compte-gouttes, tout en offrant une pléthore de modèles hybrides, n’est peut-être pas vilaine après tout.

Quant au bZ4X, les premières impressions du multisegment électrique ont été peu favorables. En comparaison, il n’est pas aussi puissant que ses rivaux, et son autonomie n’est pas aussi élevée. Du moins, sur papier.

Introduit pour le millésime 2023, le bZ4X est un utilitaire compact à cinq passagers rivalisant avec le Chevrolet Equinox EV, le Nissan ARIYA, le Polestar 2, le Subaru Solterra, le Tesla Model Y, le VinFast VF 8 et le Volkswagen ID.4. Nous avons établi cette liste basée sur l’empattement, la longueur hors tout et l’échelle de prix, mais le bZ4X peut aussi concurrencer les modèles intermédiaires comme le Chevrolet Blazer EV, le Ford Mustang Mach-E, le Honda Prologue, le Hyundai IONIQ 5 et le Kia EV6. Tout ceci est discutable, bien entendu, et les gens à la recherche d’un VÉ pourraient considérer tous ces choix.

Le Toyota bZ4X 2024 à roues motrices avant est équipé d’un moteur électrique développant 201 chevaux et un couple de 196 livres-pied, alimenté par une batterie de 71,4 kW. Entre-temps, les variantes à rouage intégral obtiennent deux moteurs produisant un total de 214 chevaux et 248 livres-pied, assortis d’une batterie de 72,8 kW. Un chargeur intégré de 7,6 kW est inclus, et la vitesse de charge maximale sur une borne rapide s’élève à 150 kW. Voici les cotes de consommation d’énergie et l’autonomie :

Rouage Ville/route/mixte, Le/100 km Ville/route/mixte, kWh/100 km Autonomie, km
Avant (avec roues de 18 pouces) 1,8 / 2,2 / 2,0 16,0 / 19,5 / 17,6 406
Intégral (avec roues de 18 pouces) 2,1 / 2,5 / 2,3 18,4 / 22,3 / 20,1 367
Intégral (avec roues de 20 pouces) 2,1 / 2,5 / 2,3 18,8 / 22,7 / 20,5 357

 

Toyota bZ4X 2024

L’autonomie du bZ4X est estimée entre 357 et 406 kilomètres, selon le rouage et la taille des roues choisies. En réalité, c’est plus que suffisant pour le trajet quotidien de la plupart des gens, mais il est plus rassurant de savoir que l’on peut parcourir de plus grandes distances sur une pleine charge au besoin. Surtout dans les régions où les bornes de recharge publiques ne sont pas nombreuses, ou leurs tarifs sont élevés. Évidemment, recharger notre VÉ à la maison est la solution la moins coûteuse.

En comparant les modèles, on se rend compte assez rapidement que l’ARIYA (465 km), l’Equinox EV (513 km), la Polestar 2 (515 km), le Model Y (497 km) et l’ID.4 (497 km) proposent des autonomies plus élevées que celle du bZ4X, et sont offerts à prix similaire.

En revanche, lors de notre essai estival d’une version XLE à rouage intégral, nous avons obtenu une impressionnante moyenne de consommation d’énergie de seulement 14,7 kWh/100 km. Cela signifie que malgré l’autonomie déficiente de bZ4X sur papier, dans la conduite de tous les jours — ou l’écoconduite de tous les jours — le multisegment est en mesure de parcourir de plus grandes distances que les cotes officielles nous laissent croire. En d’autres mots, en se basant sur notre moyenne dans des conditions climatiques honnêtement idéales, l’autonomie du Toyota se situerait plutôt près de 500 km sur une pleine charge. Tout dépend de notre style de conduite.

D’autre part, le bZ4X est suffisamment logeable, alors que l’angle des dossiers arrière est réglable afin d’agrémenter le confort. L’aire de chargement propose un volume de 784 litres, ou jusqu’à 1 611 litres une fois les dossiers arrière rabattus. Au chapitre de l’espace, on se retrouve dans la moyenne de son segment, ce dernier étant mené par la Volkswagen ID.4.

Toyota bZ4X 2024

Sur la route, l’utilitaire se conduit sans effort, avec une direction et un comportement routier convenables, comme il se doit pour le type de véhicule. Les performances sont loin d’être ennuyeuses, mais loin d’être vives comme chez Tesla ou même chez Hyundai et Kia. Il existe une fonction de conduite à une pédale dans le Toyota bZ4X 2024, mais elle ne permet pas d’immobiliser complètement le véhicule, alors son utilité est limitée. Les bruits de la route et de la suspension sont présents dans l’habitacle, bien que l’on puisse tout de même entretenir une conversation entre les passagers à l’avant et à l’arrière.

Il y a d’autres points à critiquer, rien de majeur, mais qui pourraient agacer les occupants au fil du temps. Il n’y a pas de coffre à gants conventionnel, alors on doit entreposer nos objets sous la console centrale, à la vue de tous, ou dans le compartiment de rangement sous l’accoudoir central, qui n’est pas tellement grand. Il n’y a pas de bouton de volume physique. Les porte-gobelets sont trop près dudit accoudoir central. De plus, on s’attend à ce que le dessus de la planche de bord soit difficile à garder propre et sans poussière, surtout la partie devant le conducteur.

C’est une opinion personnelle, mais on en parle quand même : le design extérieur du bZ4X est quelque peu gâché par les contours d’ailes noirs, un peu trop gros. Ils jurent surtout avec des teintes de carrosserie plus pâles, comme le blanc, l’argent et le gris. Cela dit, c’est l’une des plus grandes distinctions esthétiques entre le bZ4X et le Lexus RZ plus chic partageant la même architecture.

Au Canada, le Toyota bZ4X 2024 est disponible en déclinaisons LE à roues motrices avant, XLE à rouage intégral et XLE Technologie à rouage intégral. La version LE comprend des roues de 18 pouces, un volant chauffant, des sièges en tissu, des sièges avant chauffants avec chauffage radiant pour les jambes et les pieds, un climatiseur automatique bizone, un dégivreur d’essuie-glaces de pare-brise, des essuie-glaces à capteur de pluie, une instrumentation numérique de sept pouces pour le conducteur, un système multimédia à écran tactile de 12,3 pouces, une intégration Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

La version XLE obtient des sièges en tissu et cuir synthétique SofTex, un cache-bagages, un toit vitré fixe, une recharge de téléphones par induction ainsi que le sonar de stationnement avant et arrière avec freinage autonome, alors que la XLE Technologie profite de roues de 20 pouces, de sièges avant ventilés, d’un siège du conducteur à huit réglages électrique, d’un éclairage d’ambiance, d’un système de caméras à 360 degrés, d’un hayon électrique, d’une compatibilité de clé numérique, de sièges recouverts entièrement de similicuir SofTex, de sièges arrière chauffants, de longerons de toit ainsi que d’une chaîne audio JBL à neuf haut-parleurs.

L’équipement de sécurité figurant de série est également complet, incluant le freinage autonome d’urgence, les feux de route automatiques, l’avertissement et la prévention de sortie de voie, la surveillance des angles morts, l’alerte de trafic transversal arrière et plus.

Toyota bZ4X 2024

Le Toyota bZ4X 2024 coûte entre 51 290 $ et 63 750 $, frais de transport et de préparation inclus. Toyota Canada mentionne également des frais de concessionnaire s’élevant à 899 $. Le véhicule est admissible aux rabais des deux paliers de gouvernement, soit un maximum de 5 000 $ du fédéral et de 7 000 $ de Québec. Rappelons qu’à partir du 1er janvier 2025, le rabais du Québec passera à 4 000 $.

Le bZ4X est donc offert à prix raisonnable, et la gamme est assez simple, alors pas de tracas pour commander le véhicule ou en trouver un selon nos goûts qui serait disponible chez les concessionnaires. Ce n’est pas un véhicule excitant à conduire, mais il fait son travail de façon honorable, transportant une famille ou deux adultes confortablement. Et lors de notre essai, nous avons réalisé à quel point le bZ4X est économique en énergie, au-delà des cotes officielles, qui compense largement l’autonomie annoncée moindre que celle de ses proches rivaux.

En revanche, ce Toyota n’est pas parfait, et l’on apporterait plusieurs correctifs ici et là afin de le rendre plus polyvalent. Dommage que son autonomie annoncée fasse ombrage à l’ensemble du véhicule, car c’est son plus grand défaut. Son deuxième plus grand défaut pourrait être son nom maladroit à quatre syllabes.

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