Et de 5, c’est le décompte actuel de la gamme d’utilitaires sport chez BMW. On connaît les X1, X3 et X5 qui sont de simples VUS alors que pour les chiffres pairs, on se réserve un peu plus de style, on oublie le conformisme. Le succès du X6 avec plus de 100 000 unités vendues pour la première génération ouvrit toutes grandes les portes pour une plus importantes diversification des multiples de 2! Nous voilà donc avec le X4 2015 qui vient donner une belle touche d’excentricité au segment des utilitaires sport compacts de prestige.

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Confusion des genres
Avec la multiplication des variations sur le thème des VUS, BMW affirme haut et fort avoir créé une nouvelle catégorie avec les SAV (Sport Activity Vehicule). Ce sont de bien grands mots juste pour dire que l’on propose la base d’un VUS avec le toit d’un coupé quatre portes, un autre mélange! À l’instar du X6 qui est dérivé du X5, le X4 est dérivé du X3. On reconnaît les lignes rafraichies du modèle 2015 du X3 au niveau de la forme des phares, mais pour ce qui est du reste, c’est inédit. Le parechoc est très agressif avec ses contours ondulées mises en valeur. En fait, il a même l’air un peu « baveux » désirant ainsi montrer qu’il n’est pas juste un utilitaire parmi tant d’autres.
Au profil, c’est là que la définition de l’excentricité se manifeste. On propose une ligne de toit qui s’effondre carrément après le pilier B. Vers le coffre, on laisse une sensation de queue de canard (Duck Tail). Les parois sont agréablement décorées de plis qui lui donnent des allures musclées. On crée une impression de mouvement même à l’arrêt.
Au niveau de la poupe, on adopte en copie-carbone la configuration des feux de la Série 4. On se distance ainsi des X impairs de la famille. Personnellement, la transformation du X3 en X4 est une complète réussite en matière de design.
Copié-collé
À l’extérieur, il n’y a que les blocs optiques qui sont communs aux X3 et X4. Dans la cabine, on récupère l’ensemble du plus petit. Le travail est très bien fait. On reconnaît l’esprit propre à toutes les BMW. Un point que j’ai agréablement remarqué, la qualité des matériaux est mieux que lors de mon dernier essai d’un X3. Cette réalité se manifeste aussi au niveau de rigueur d’assemblage qui est plus sérieuse.
L’équipement est généreux et l’on retrouve presque tous les gadgets de l’ère moderne de l’automobile. Il y a bien quelques manques ici et là comme des assistances à la conduite, dont le système anti-louvoiement, mais il est possible de l’obtenir en option. Pour le reste, on se fait dorloter avec des sièges très confortables offrant de bons supports. Concernant l’ergonomie, il faut une brève période d’adaptation. Un ancien propriétaire de BMW s’y retrouve en quelques secondes. Le programme iDrive est beaucoup plus intuitif et facile d’usage avec sa molette.
Évidemment, considérant la forme du pavillon, il est préférable d’être assis à l’avant qu’à l’arrière. Bien que les dégagements pour les genoux soient adéquats, il en va différemment pour la tête. Pas de surprise ici, c’est un fait attendu. Un couple ou des personnes, dont la marmaille à quitter le nid, y trouveront leur compte. Il faut toutefois savoir que la configuration du X4 n’est pas très permissive pour les familles. L’accès à la deuxième ligne est difficile en raison de la forme de l’ouverture. Y mettre un enfant dans un siège de bébé sera chaque fois une aventure déplaisante.
Bien que ses proportions soient particulières, il reste très polyvalent. Le coffre autorise un volume de base très respectable de 500 litres pouvant passer à 1 400 en un tour de main. Au niveau du cargo, la concession n’est pas si grande puisque le X3 offre quant à lui 550 et 1600 litres.
De la belle ingénierie
Ce n’est pas un secret pour personne que BMW fait d’exceptionnelles motorisations. L’un de mes coups de cœur de tous les temps est le L4 de 2.0 litres. Sa puissance est de 241 chevaux avec un généreux couple de 258 lb-pi. Absolument extraordinaire, son rendement est l’un des plus intéressants de l’industrie. Il se montre souple et agréable en tout temps. Le turbo donne un zeste supplémentaire constant qui me l’a fait aimer encore plus. BMW ne lésine pas sur les moyens techniques avec une boite automatique à huit rapports bien étagée.
On vise en terme général l’économie d’essence, mais BMW nous propose aussi la possibilité de jouer avec les réglages dynamiques du X4. Ce sont trois tempérament qui s’offrent à nous. Dans une optique de frugalité, ECO PRO s’occupe de nous calmer les ardeurs alors que l’on vient ensuite avec Confort pour la conduite de tous les jours et les plus agressifs Sport et Sport +. Personnellement, avec la vocation du X4, j’ai éprouvé beaucoup plus de plaisir en mode Sport qui ne pousse pas trop le désengagement des assistances. Il conserve une touche relevée en matière de comportement. Au bout de ma semaine d’essai, et sans trop de ménagement, j’ai terminé avec une moyenne de 9.8 litres/100km.
On compte aussi sur le système de traction intégral xDrive qui est compétent sur toutes les surfaces. Dans les chemins de graviers du chalet dans les Laurentides, je me suis beaucoup amusé. L’occasion de me prendre pour un pilote de rallye sur quelques kilomètres. En aucun temps, le xDrive n’a failli.
L’esprit de BMW
Je me souviens au lancement du tout premier utilitaire sport de BMW que les puristes criaient haut et fort que l’agrément de conduite propre à la marque n’était pas compatible avec un VUS. Force est d’admettre qu’ils ont eu royalement tort! Le X4 offre une expérience gratifiante. Le plaisir y est supérieur en raison d’un très bon équilibre général et surtout d’un centre de gravité légèrement plus bas.
Conclusion
Il est certain que le X4 est encore un autre utilitaire sport dans un univers qui en possède déjà beaucoup. Ayant moi-même eu mes réserves à son dévoilement, je dois admettre en être follement tombé amoureux. Le point qui m’attire le plus est justement cet aspect du design qui le caractérise de tout. C’est la preuve en ce qui me concerne qu’être excentrique est parfois la meilleure voie à prendre pour se différencier.
BMW X4 xDrive28i 2015: 47 200 $
Moteur : L4 2.0 litres turbo
Puissance : 241 chevaux de 5 000 à 6 500 tr/min
Couple : 258 lb-pi de 1 450 à 4 800 tr/min
Transmission : Automatique à huit rapports avec mode manuel
Consommation (Ville) : 11.8 l/100km
Consommation (Route) : 8.4 l/100 km
Consommation (Observée) : 9.8 l/100 km