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Le Jeep Wagoneer 2022 débute à 83 490 $ avant les frais de transport et de préparation, le Grand Wagoneer débute à 104 490 $.
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Consommation mixte ville/route du Wagoneer : 13,8 L/100 km.
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Consommation mixte ville/route du Grand Wagoneer : 16,0 L/100 km.
Poser la question, c’est y répondre. Le Jeep Grand Wagoneer 2022 a été introduit cette année dans le segment des VUS pleine grandeur, segment naturellement garni de modèles surdimensionnés, coûteux et gourmands en carburant.
Le Grand Wagoneer ne fait pas exception à cette règle, ni le Jeep Wagoneer 2022, sensiblement le même véhicule, mais plus abordable avec moins d’équipement, une finition moins cossue et un moteur – légèrement – plus petit.
Stellantis a décidé de faire renaître un nom marquant le glorieux passé de la marque Jeep, alors que le Wagoneer a été introduit sur le marché pour le millésime 1963, et le Grand Wagoneer est apparu pour l’année-modèle 1984. Il s’agit de l’un des premiers VUS sur le marché, avant même que la catégorie des véhicules utilitaires existe. Dans les années 80, le Grand Wagoneer était l’un des utilitaires les plus luxueux sur le marché, et des exemplaires bien conservés valent aujourd’hui beaucoup d’argent.
C’est dans cet esprit que le Jeep Grand Wagoneer 2022 est né, même si en fait, le constructeur ne l’appelle pas un Jeep. On tente d’apporter une touche de luxe et d’exclusivité en le vendant le véhicule simplement comme le Wagoneer et le Grand Wagoneer, malgré le design et l’affiliation évidente avec la marque et ses autres produits. À première vue, on ne retrouve pas d’écussons Jeep ni sur la carrosserie, ni dans l’habitacle, mais en regardant de plus près sur les montants des rétroviseurs, et dans le coin du pare-brise, on aperçoit un minuscule logo de la marque.
Mais qu’importe. Le Wagoneer 2022 se mesure aux Chevrolet Tahoe, Ford Expedition, GMC Yukon, Nissan Armada et Toyota Sequoia, alors que le Grand Wagoneer 2022 plus chic se frotte aux BMW X7, Cadillac Escalade, Infiniti QX80, Lincoln Navigator, Lexus LX, Mercedes-Benz GLS et, pourquoi pas, le Range Rover.
Une seule motorisation est disponible dans le Grand Wagoneer, du moins pour l’instant. Il s’agit d’un V8 atmosphérique de 6,4 litres jumelé à une boîte automatique à huit rapports et un rouage 4×4, produisant 471 chevaux et un couple de 455 livres-pied. Un moteur puissant et rugissant, procurant au VUS de 2 900 kilogrammes des accélérations pour le moins surprenantes, et une capacité de remorquage maximale de 4 468 kg (9 850 livres).
La consommation, elle, n’est guère surprenante. Affichant des cotes ville/route/mixte de 18,6 / 12,8 / 16,0 L/100 km, le Grand Wagoneer est ivrogne et ne s’en cache pas, et notre essai s’est conclu avec une moyenne de 17,7 L/100 km. Stellantis ajoute même l’insulte à l’injure en recommandant l’essence super pour le gros V8. Les cartes de crédit des propriétaires s’useront prématurément.
Le Wagoneer se contente d’un V8 de 5,7 litres eTorque, c’est-à-dire muni d’une assistance électrique adoucissant les arrêts/redémarrages et aidant à sauver quelques gouttes d’essence ici et là. Fort de 392 chevaux et d’un couple de 404 livres-pied, le Wagoneer est moins véloce, mais moins dur sur le portefeuille et permet de remorquer jusqu’à 4 536 kg (10 000 livres). Ses cotes s’élèvent à 15,6 / 11,7 / 13,8 L/100 km et peut rouler à l’essence régulière, même si le fabricant recommande un taux d’octane de 89 au lieu de 87.
Parmi tous les VUS pleine grandeur cités plus tôt, un seul consomme davantage que les Wagoneer et Grand Wagoneer, et c’est le Toyota Sequoia avec une cote mixte de 16,4 L/100 km. Toutefois, la refonte de ce modèle pour 2023 apportera une motorisation hybride à six cylindres beaucoup moins énergivore. La consommation de la concurrence varie entre 12,7 et 15,4 L/100 km en conduite mixte, mais les Chevrolet Tahoe et Cadillac Escalade proposent aussi un six cylindres turbodiesel de 3,0 litres en option, affichant une moyenne beaucoup plus intéressante de 10,5 L/100 km.
Sur la route, outre les performances en ligne droite, on sent tout le poids du Grand Wagoneer 2022, mais sa conduite demeure solide et rassurante. On aurait aimé un confort de roulement moins agité, affecté par les pneus 285/45R22 à profil bas, bien qu’ils s’agissaient de gommes d’hiver qui sont généralement plus bruyantes. La suspension pneumatique Quadra-Lift, de série dans presque toutes les déclinaisons du Wagoneer et du Grand Wagoneer, amortit les grosses imperfections de la chaussée, s’abaisse et se relève pour aider à l’embarquement, et procure une meilleure garde au sol en route vers le chalet. Précisons que ces VUS ne portent pas l’écusson « Trail Rated » de Jeep, mais qui osera s’aventurer hors route avec ces mastodontes?
À l’instar de la légendaire première génération, le Grand Wagoneer 2022 est luxueux à souhait. Dans la déclinaison Series III essayée, on profite de sièges en cuir somptueux à surface texturée, ornés de surpiqûres et de passepoils contrastants, ceux à l’avant munis de multiples réglages et d’une fonction de massage avec plusieurs programmes. On obtient aussi des placages de bois vernis et des garnitures satinées.
Les friands de technologie apprécieront également l’écran multimédia tactile de 12 pouces et le nouveau système Uconnect 5 très facile à utiliser, l’instrumentation numérique sur un écran de 12,3 pouces pour le conducteur, l’affichage tête haute projeté dans le pare-brise, et le système de divertissement arrière avec deux écrans de 10,1 pouces. Le passager avant peut même profiter d’un écran monté sur le tableau de bord afin d’écouter des vidéos en continu, branché sur un port HDMI. Un autre écran tactile permettant de régler la climatisation et les sièges dissimule un espace de rangement comprenant une zone de recharge par induction et une mitraille de ports USB.
Évidemment, dans un si gros véhicule, l’espace ne manque pas. Les sièges capitaine de deuxième rangée sont chauffants et ventilés, mais l’on peut les substituer pour une banquette à trois passagers. La troisième rangée accommode trois passagers aussi bien que dans la deuxième rangée d’un utilitaire compact. Bref, pour les longs voyages routiers avec sept ou huit passagers à bord, difficile de trouver mieux.
Quant à l’espace de chargement, Stellantis avance un volume de 775 litres avec tous les sièges en place, jusqu’à 2 007 litres avec la troisième rangée rabattue et jusqu’à 3,304 litres avec la deuxième rangée repliée. Il faut noter que le Grand Wagoneer avec les sièges capitaine est aussi équipé d’une console centrale avec écran tactile pour régler la climatisation arrière, et qui n’est pas amovible, réduisant le volume de chargement maximal à 2 667 litres. Bref, seuls les VUS à empattement allongé comme les Chevrolet Suburban, GMC Yukon XL, Cadillac Escalade ESV et Ford Expedition MAX sont plus logeables si tous les sièges sont occupés. D’ailleurs, des versions allongées du Wagoneer et Grand Wagoneer seraient en préparation et pourraient être introduites l’an prochain.
La facture est élevée dans les deux cas. Le Wagoneer débute à 83 490 $ avec les frais de transport et de préparation, alors que le Grand Wagoneer, a 104 490 $. La version Series III essayée dépassait le cap des 130 000 $ en incluant la taxe d’accise sur les véhicules énergivores – soit 3 000 $ pour le Grand Wagoneer, 1 000 $ pour le Wagoneer.
Les Jeep Wagoneer et Grand Wagoneer 2022 sont-ils arrivés au bon moment? On peut se poser la question, étant donné la situation économique actuelle dans le monde, le prix du carburant qui augmente et la poussée de l’électrification des transports afin de réduire la pollution atmosphérique. En ce moment, seuls quelques véhicules exotiques sont plus énergivores que ce mastodonte, et il faudra constamment justifier pourquoi on s’est procuré un véhicule aussi imposant et polluant.
Lueur d’espoir, Stellantis vient d’annoncer l’arrivée d’un moteur six cylindres biturbo de 3,0 litres, qui se retrouvera vraisemblablement sous le capot des Wagoneer et Grand Wagoneer. Cette motorisation développerait entre 400 et 500 chevaux, selon la version offerte, et réduirait la consommation d’essence d’environ 15 %. C’est mieux que rien.
