Lorsque le moment est venu d’acheter des pneus d’hiver, les consommateurs sont souvent confrontés avec une foule d’informations provenant des médias spécialisés, des collèges de travail, des beaux-pères et des amis. Nous avons tous un « expert » dans notre entourage qui se sent plus qu’à l’aise de nous conseiller, et ultimement il devient difficile de savoir où se tourner pour avoir des informations exactes.
Depuis 2008, les automobilistes de la région de Montréal et d’ailleurs au Québec doivent équiper leurs véhicules de pneus d’hiver entre le 1er décembre et le 15 mars. Ces pneus sont conçus spécifiquement pour la période hivernale et dotés du pictogramme de la montagne avec un flocon de neige au centre. Cela retire quelques questionnements quant à savoir quels pneus nous pouvons mettre sur notre véhicule lorsque l’hiver est arrivé.
Qu’à cela ne tienne, plusieurs mythes sur les pneus d’hiver perdurent. Voici les cinq principaux, et les explications qui, on l’espère, vous permettront d’y voir plus clair.
Les pneus d’hiver ne sont pas nécessaires puisque les pneus quatre saisons offrent la même traction et la même sécurité en hiver.
FAUX. Les pneus d’hiver sont conçus spécialement pour performer sur la glace et dans la neige profonde. Leurs bandes de roulement sont mieux adaptées et surtout plus profondes afin de mieux évacuer la neige tandis que leurs lamelles fonctionnent comme de petits crampons afin d’être plus efficaces sur la glace. Leur distance de freinage sera plus petite d’environ 50 % comparativement à un pneu quatre saisons, une statistique qui dit tout.
Mais la plus grande différence entre un pneu d’hiver et un pneu quatre saisons repose au niveau de la gomme utilisée dans la conception du pneu. Celle d’un pneu d’hiver est en mesure de demeurer souple et flexible même par période de grand froid alors que celle d’un pneu quatre saisons durcit lorsque la température chute sous la barre des sept degrés. Dans un tel cas, le pneu quatre saisons devient plus ferme et aura tendance à sautiller sur la route, réduisant du même coup la traction.
J’ai un véhicule à traction intégrale ou à rouage 4×4, et je n’ai donc pas besoin de me soucier de la qualité de mes pneus d’hiver
FAUX. L’avantage d’un véhicule à rouage intégral se situe principalement sur une route enneigée ou encore lorsqu’il faut grimper une pente abrupte. Dans un tel cas, le fait d’avoir les quatre roues qui travaillent pour vous est un atout indéniable. C’est également le cas dans les courbes où un véhicule à traction intégrale aura une meilleure stabilité. Cela dit, dans la majorité des situations, particulièrement sur la glace, le fait d’avoir quatre roues motrices ou deux roues motrices ne change absolument rien. Ce sont les pneus d’hiver qui viendront faire une différence.
C’est logique quand on y pense. Les pneus sont le seul point de contact entre votre véhicule et la route. De plus, en freinage, la traction intégrale n’a aucune incidence sur la performance (après tout, les quatre roues freineront que vous ayez un 4×4 ou un véhicule à traction avant/propulsion). Donc, quand vous freinez, ce qui compte est l’adhérence des pneus qui sera la même, peu importe le rouage de votre véhicule. Au mieux, dites-vous qu’un véhicule à traction intégrale sera encore plus agréable en hiver avec de bons pneus, mais assurez-vous de ralentir quand même et d’adopter les bonnes pratiques de conduite quand la route est glacée.
Les pneus d’hiver sont très dispendieux
FAUX. Il y a des pneus d’hiver de qualité pour tous les budgets. De plus, à l’heure actuelle, les promotions sur les pneus d’hiver fusent de partout. Il est vrai que l’achat d’un pneu d’hiver est une dépense additionnelle, mais s’assurer d’opter pour des pneus de qualité nous permettra d’éviter d’autres coûts beaucoup plus importants reliés à un accrochage ou une sortie de route, notamment. Si vous devez équilibrer votre budget, la qualité de vos pneus d’hiver n’est pas le premier endroit où il faut réduire les dépenses.
Il faut opter pour un pneu d’hiver de plus petite dimension que notre pneu d’été
PARTIELLEMENT FAUX. Si vous avez déjà regardé une voiture de rallye sur une route enneigée, vous avez peut-être remarqué que ses pneus sont très minces. La réalité est que dans la neige, l’on veut réduire la surface de contact afin d’optimiser notre adhérence. Donc, il est vrai qu’un pneu de plus petite dimension sera plus efficace sur la neige. Cela dit, nous ne sommes pas sur un sentier de rallye.
Nous pouvons donc opter pour un pneu d’hiver dont les dimensions sont un pouce de moins que nos pneus d’été, et ce sera bien correct. Si l’on réduit plus la taille de notre pneu, nous pouvons nuire au comportement de notre voiture qui, au départ, est optimisé selon la taille des pneus d’origine. De plus, changer la taille des pneus nécessite l’achat de jantes d’hiver ce qui ajoute des frais. Donc, à moins d’avoir des jantes d’été imposantes (plus de 19 pouces, disons), l’on peut choisir des pneus d’hiver de la même dimension que nos pneus d’été. Des pneus d’hiver de plus de 19 pouces seront moins épais cependant ce qui réduit leur performance en hiver comparativement à des pneus de plus petites dimensions.
Nous pouvons retirer nos pneus d’hiver le 15 mars sans problèmes
Les automobilistes de Montréal et d’ailleurs au Québec savent que nos hivers ne se terminent pas en mars. En réalité, ils perdurent jusqu’en avril et même parfois plus longtemps. De plus, la loi exige que les pneus d’hiver soient installés avant le 15 décembre, mais les températures plus froides de l’automne font en sorte que nos pneus d’été sont beaucoup moins efficaces à partir d’octobre, généralement. Donc, même si la loi ne l’exige pas, avoir ses pneus d’hiver à partir de la mi-octobre jusqu’à la mi-avril est souvent plus sage.
Cet article a été écrit en collaboration avec Le Relais Chevrolet.