Quand on pense à une voiture électrique, on pense avant tout à ses caractéristiques écologiques, l’autonomie de sa batterie, le temps de recharge de cette dernière, et ainsi de suite. Le segment étant en pleine évolution, les considérations pratiques ou encore le positionnement du modèle face à ses concurrents en termes de confort ou de raffinement sont moins à l’avant-plan.
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Si l’on pense aux voitures traditionnelles, les modèles BMW ne sont généralement pas considérés comme étant des rivaux de produits Nissan ou Ford (à quelques exceptions près). Mais si l’on prend la BMW i3 2017, ses rivales les plus proches sont effectivement des produits Nissan et Ford, ainsi que des véhicules conçus par Chevrolet, smart et Mitsubishi.
Plus spécifiquement, l’i3 2017 doit composer avec les Nissan Leaf, Ford Focus électrique, smart Fortwo électrique, l’éventuelle Chevrolet Bolt et la Mitsubishi i-Miev. Cela dit, la BMW électrique offre également l’option d’un prolongateur d’autonomie qui est en termes plus précis un moteur à essence de deux cylindres qui permet à la voiture de continuer son chemin même lorsque la batterie est à plat. La BMW i3 est donc aussi une rivale de la Chevrolet Volt, et d’une certaine façon la Toyota Prius Prime et d’autres modèles hybrides enfichables.
Sauf que l’i3 est plus chère que ces modèles avec son prix de départ de 51 500 $ pour un modèle équipé dudit prolongateur d’autonomie comme c’était le cas avec notre modèle d’essai. La facture de ce dernier était en réalité de 61 845 $ avant les frais de transport et les taxes. Un rabais de 8 000 $ offert par le gouvernement du Québec peut ensuite être appliqué.
Un tel prix place l’i3 2017 en plein milieu du segment des électriques, entre tous les modèles énumérés précédemment et la Tesla Model S beaucoup plus cher. L’éventuelle Tesla Model 3 sera une rivale directe. Il faut donc s’attendre à ce que l’i3 présente des technologies plus poussées, ou peut-être un comportement plus raffiné, ou au minimum un meilleur confort et un habitacle plus sophistiqué que les autres véhicules électriques plus abordables offerts à l’heure actuelle, n’est-ce pas? Sinon, il devient impossible de justifier l’écart de prix. C’est dans cette optique que cet essai routier a été abordé.
Autonomie améliorée
Pour 2017, BMW a apporté plusieurs améliorations à sa i3, à commencer par une batterie lithium-ion de 33 kWh. La capacité de cette batterie augmente donc de 50 % et l’autonomie se situe désormais à 200 kilomètres en mode entièrement électrique. Avec le prolongateur d’autonomie, il est possible de parcourir jusqu’à 150 kilomètres supplémentaires.
Le moteur de deux cylindres qui sert de prolongateur d’autonomie est une option de 4 600 $. Personnellement, j’ajouterais l’option simplement pour me donner une paix d’esprit supplémentaire, et pour me permettre de me rendre n’importe où sans avoir à me soucier de la présence d’une borne de recharge. En contrepartie, si l’on compte utiliser notre i3 comme seconde voiture, ou seulement en ville, la batterie améliorée avec son autonomie de 200 kilomètres offre amplement de liberté et de marge de manœuvre. De plus, malgré les 150 kilomètres d’autonomie annoncée pour le prolongateur d’autonomie, l’indicateur sur le tableau de bord n’a jamais montré plus de 110 kilomètres après avoir fait le plein.
Plusieurs facteurs pourraient expliquer cela, par exemple le simple fait qu’il faisait plutôt froid à l’extérieur et que je conduisais majoritairement en milieu urbain, mais ce qui est certain est que l’i3 2017 est avant tout une voiture électrique. Si vous comptez sur le prolongateur d’autonomie pour parcourir le Canada en entier sans aucun souci, préparez-vous à arrêter souvent aux stations-services. Au moins, le plein d’essence ne coûte pratiquement rien.
En ce qui concerne la batterie, il faudra compter 4,5 heures pour la recharger avec une prise de 240 volts. La BMW i3 2017 peut également se recharger grâce à un chargeur à courant continu qui permet d’obtenir 80 % de l’autonomie de la batterie en seulement 40 minutes.
Comportement d’une voiture électrique
La BMW i3 n’est pas très large relativement à sa hauteur. Le fait qu’elle soit propulsée par un moteur électrique fait en sorte qu’elle réagit immédiatement au moment des départs (le 0-100 km/h est l’affaire d’environ 7,0 secondes). Sa direction est très légère et donne parfois l’impression d’être déconnectée complètement de la route.
Tout cela fait en sorte que le comportement routier de l’i3 demande une certaine période d’adaptation, et globalement la voiture semble nerveuse. Pas au point d’être dangereux, mais le conducteur ne ressent pas tout le temps qu’il est en contrôle. Il faut dire que d’autres voitures électriques sur le marché affichent ce comportement décontracté, et l’on n’achète pas nécessairement un VÉ pour sa sportivité. En contrepartie, l’i3 n’a rien d’une BMW traditionnelle, et le constructeur allemand aurait pu profiter de son savoir-faire pour insuffler un peu plus de sportivité dans son modèle électrique.
Il n’y a pas de mode Sport (il fallait s’y attendre), seulement un mode Confort et deux modes EcoPro. Le mode EcoPro+ transforme l’i3 en véritable escargot, mais vous serez en mesure d’aller très loin avec la charge de votre batterie.
À l’intérieur, eh bien, on aimera ou on n’aimera pas le design de la BMW i3 2017. Il n’y aura pas d’indécis. Visuellement, on a l’impression d’être dans un véhicule concept, mais l’ergonomie s’avère tolérable une fois que l’on sait où tout se trouve. Les sièges sont fermes, mais ils sont confortables lors d’une longue balade. Avec son toit élevé et son design épuré, l’habitacle donne un sentiment d’espace incroyable aux passagers à l’avant, surtout avec le nouveau toit ouvrant séparé en deux sections offert cette année. Les claustrophobes vont adorer.
L’espace pour les passagers à l’arrière n’est pas énorme par contre, et le fait de devoir ouvrir les portières avant pour ouvrir celles à l’arrière réduit le côté pratique de la voiture. Le coffre est petit avec ses 260 litres d’espace, mais il peut tout de même contenir plus de 1000 litres si l’on baisse la banquette arrière.
Terminons en mentionnant que l’habitacle ferait pleurer de joie n’importe quel environnementaliste. Le cuir des sièges est traité à l’huile d’olive au lieu d’un quelconque produit néfaste pour l’environnement, le bois d’eucalyptus utilisé pour la finition résiste mieux à l’eau et il nécessite donc moins de traitements pour qu’il conserve ses propriétés, et 95 % de tout ce que l’on retrouve dans l’habitacle provient de matériaux recyclés.
Conclusion
La BMW i3 2017 regorge de nouveautés, et elle est assurément améliorée à tous les points de vue ou presque. Est-ce qu’elle justifie son prix plus élevé que sa compétition? Si l’on veut un habitacle réellement écologique et un design unique, en plus d’une autonomie qui s’avère un peu plus élevée que la moyenne des véhicules électriques à l’heure actuelle, la réponse est oui. Par contre, elle aurait pu offrir un comportement un peu plus agile et sportif, et son prolongateur d’autonomie pourrait être un peu plus généreux en termes d’autonomie. Quand les rivales de l’i3 seront renouvelées avec la même autonomie ou plus, et que la Chevrolet Bolt fera son entrée sur le marché, la BMW pourrait avoir de la difficulté à se démarquer.
Spécifications BMW i3
Prix de départ: 45,300 $
Moteur: Électrique – 168 chevaux, 184 lb-pi de couple
Consommation : Voiture Électrique
Coffre: 260 litres
Compétition: Chevrolet Volt, Nissan Leaf, Mitsubishi i-Miev, Ford Focus Électrique, smart ForTwo Électrique, Chevrolet Bolt
Images BMW i3 2017