Forces
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Espace intérieur
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Conservation du V6 malgré l’arrivée de l’hybride
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Habitacle qui respire le luxe
Faiblesses
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Trop lourde
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Des sièges arrière difficiles à manipuler
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Une puissance qui risque d’être juste avec les passagers et le matériel
San Diego, Californie – Le marché de la fourgonnette a perdu de sérieuses plumes au fil des 20 dernières années, mais il n’est pas mort, fort heureusement. Quatre constructeurs croient toujours à ce type de véhicule, proposant au passage cinq modèles. Outre la Kia Carnival, il y a la Toyota Sienna, la Honda Odyssey, ainsi que les Chrysler Grand Caravan et Pacifica.
Kia dit à la blague qu’elle est dans le « top 5 » au chapitre des ventes, une façon bien modeste de nous dire qu’elle est cinquième. Cependant, elle a de grandes ambitions pour son modèle, et l’ajout d’une variante hybride s’inscrit à l’intérieur d’une stratégie plus globale.
Il est clair que ça va lui donner un coup de pouce. La compagnie rejoint du coup la Sienna et la Pacifica avec une solution électrifiée dans le segment. La question qu’on doit se poser est cependant la suivante : est-ce trop peu trop tard ?
Retouches généralisées
Kia ajoute une version hybride avec sa Carnival 2025, certes, mais c’est tout son modèle qui fait l’objet d’une attention particulière pour la prochaine année. Rappelons que la fourgonnette avait été repensée pour 2022, en remplacement de la Sedona.
Les retouches concernent le design extérieur, qui voit l’arrivée de nouveaux pare-chocs à l’avant et à l’arrière, ainsi que d’une nouvelle signature lumineuse pour les phares et les feux. La version hybride propose quelques éléments qui améliorent son aérodynamisme (jantes, prises d’air actives), mais vous ne la distinguerez pas d’un simple coup d’œil.
Un truc sera facilement identifiable, toutefois, soit l’ajout d’un ensemble noir. Livrable au sommet de la hiérarchie (SX et SX+), il noircit les plaques de protection, les jantes, les piliers C, les pourtours des fenêtres, les rails de toit et les rétroviseurs. On vise clairement à séduire monsieur ici.
À l’intérieur, les changements sont plus nombreux. Ils concernent tantôt le design, mais aussi la technologie et l’équipement. Des exemples ? En voici, en vrac.
Les écrans du bloc d’instruments et du système multimédia sont légèrement retouchés et à partir de la version EX, ils peuvent chacun atteindre 12,3 pouces. Surtout, le système multimédia a été mis à jour, pour plus de convivialité.
À la console centrale, le panneau de contrôle horizontal à double fonction que l’on a vu apparaître sur d’autres modèles Kia s’invite à bord de la Carnival. Il comprend une surface tactile qui affiche tantôt les réglages de la climatisation, tantôt les contrôles donnant accès au système multimédia, entre autres. Il suffit d’effleurer une touche pour faire basculer le menu d’une option à l’autre.
Kia a aussi perfectionné son système de reconnaissance vocale avec une approche multizone. Autrement dit, lorsque vous passez une commande, comme demander que la vitre arrière soit abaissée, si vous êtes assis à droit derrière le siège du passager, le système saura que c’est la vitre de droit qui doit être abaissée.
Pour le conducteur, l’affichage tête-haute est maintenant possible, mais seulement au sommet de la pyramide, avec les modèles SX. Et note intéressante avec ces versions, Kia ajoute la possibilité d’opter pour une configuration à huit places. Normalement, avec les versions haut de gamme de tout modèle à trois rangées, la limite est à sept places en raison de la présence de sièges de type capitaine à la deuxième rangée. Kia brise le moule pour ceux qui peuvent tout se payer, mais qui ont aussi besoin de cette huitième place.
Un rétroviseur à affichage numérique est désormais de la partie.
Enfin, un dernier changement d’importance, et qui ne touche que la version hybride. Cette dernière va profiter d’un sélecteur de rapports qui prend la forme d’une molette à la console centrale, donc sans lien mécanique avec la boîte de vitesse.
En somme, vous le constatez, les changements sont nombreux, ce qui est typique d’une entreprise qui souhaite vraiment donner un coup de pouce à son modèle.
Les moteurs
L’ajout d’une proposition hybride est une excellente nouvelle. Ce qui l’est peut-être encore plus, c’est le fait que Kia conserve son moteur V6 au catalogue. Du choix pour le consommateur, on aime ça.
Ce V6, d’une cylindrée de 3,5 litres, propose 288 chevaux et 260 livres-pieds de couple, une puissance gérée par une boîte de vitesse à huit rapports.
Les versions hybrides vont profiter d’un 4-cylindres turbo de 1,6 litre qui va servir une puissance combinée (essence/électrique) de 242 chevaux et 270 livres-pieds de couple, grâce à la présence d’un moteur électrique de 54 kW. C’est le plus gros de tous les modèles hybrides de Kia. La transmission est de type automatique et elle compte six rapports.
La puissance, avec les deux mécaniques, n’est relayée qu’aux roues avant. Kia aurait pu frapper un grand coup et imiter Toyota qui propose hybridité et rouage intégral. Une occasion manquée ? Partiellement, car le marché qui est clairement visé par le constructeur est situé au sud du 49e parallèle. La Kia Carnival se vend proportionnellement beaucoup plus aux États-Unis qu’au Canada. La compagnie a même fait passer le diamètre des porte-gobelets avant de 75 mm à 91 mm. Ça dit tout.
Au volant de la version hybride
La puissance livrée par la solution hybride est correcte, sans plus. Le couple est généreux, ça se ressent. Une fois le modèle chargé d’occupants et de bagages, ça risque d’être moins intéressant. Et c’est là que la conservation du V6 est excellente. Ce bloc œuvre avec plus de souplesse.
La capacité de remorquage demeure bonne avec la mécanique hybride, à 3000 livres. Elle est de 3500 avec le V6.
La consommation est annoncée à 6,9 litres aux 100 km en ville, 7,6 litres sur l’autoroute, pour un combiné de 7,2 litres. La Toyota Sienna fait mieux à 6,5 litres en moyenne, avec le rouage intégral. Oui, le système hybride de Toyota est plus efficace.
Néanmoins, pour ceux qui souhaitent demeurer chez Kia, on parle d’un gain de 35 % par rapport à la consommation du moteur V6.
Et pour maximiser l’efficacité de son système hybride, Kia propose même une forme de freinage régénérateur, en trois phases, pour permettre au moteur de se reposer plus souvent, au profit d’une propulsion tout électrique. Il faudra un essai plus long pour découvrir les subtilités et les avantages de cette technologie.
Conclusion
Est-ce que Kia aura trop attendu avant d’offrir une motorisation hybride avec son modèle ? Pour certain, oui, mais il vaut mieux tard que jamais, non ? Et ce n’est pas comme si la compagnie était la seule à tirer de la patte. Il y a quelqu’un chez Honda ?
Kia aurait pu aller plus loin cependant, avec une version rechargeable offrant une certaine autonomie, surtout qu’elle possède la technologie (Sportage et Sorento).
Plutôt que de faire deux pas en avant, disons qu’elle en fait un devant et l’autre de côté.
La compagnie s’attend à ce que 30 % à 40 % des ventes de sa Carnival 2025 soient l’affaire de versions hybrides. Si la disponibilité du modèle est là dès le départ, ce sera possible. Son assemblage doit être lancé en novembre, et les premières livraisons sont prévues pour janvier 2025.