San Francisco, Californie. La vie est pleine de merveilleuses combinaisons. Le lait et les biscuits, Ding et Dong, Éric Salvail et la controverse, et San Francisco et la nouvelle Ford Mustang Bullitt 2019. La semaine dernière au volant de la nouvelle Mustang Bullitt, j’ai revisité un certain nombre de scènes du long métrage qui a paru en 1968 en sillonnant ces rues. Le film mettait en vedette un certain Steve McQueen qui jouait le rôle du lieutenant Frank Bullitt.
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Si vous étiez à proximité de l’intersection des rues Taylor et Filbert dans les premières heures qui ont suivi le lever du soleil mardi matin, vous aurez entendu une demi-douzaine de Mustang Bullitt 2019 sillonner les routes de Russian Hills. L’expérience a rendu mon partenaire de conduite et moi complètement dingues. Cette Mustang et l’emplacement furent une combinaison inespérée et spéciale.
Plus de chevaux pour la vantardise
Ces quelques heures étaient presque magiques. La voiture est sans aucun doute magique. Cela ne veut pas dire que la nouvelle Bullitt n’est que de la poudre aux yeux. En fait, c’est tout le contraire. À l’instar des deux dernières générations de Bullitt (2001 et 2008), la 2019 obtient un gain de puissance modeste et une bonne dose d’attitude. À l’aide de la tubulure d’admission de la Shelby GT350 et un corps de papillon plus grand de 87 millimètres, le V8 de 5,0 litres affiche une puissance de 480 chevaux à 7 000 tr/min, contre les 460 de la GT. Le couple reste inchangé à 420 lb-pi, un montant bien acceptable.
La seule transmission disponible est une manuelle à 6 rapports associée à un différentiel à glissement limité TORSEN. Les « burnouts » à une roue appartiennent au passé, comme en témoigne la Ford Mustang GT Fastback 1968 verte foncée de McQueen et son V8 de 390 pouces cubes et de sa transmission manuelle à 4 vitesses. Contrairement à la ’68, l’embrayage dédoublé n’est pas nécessaire, pas plus que le talon-pointe. À mon grand regret, la boîte de vitesses à 6 rapports a une fonction de talon-pointe automatisée qui peut heureusement être désactivée et qui demeura désactivée tout le long de la conduite.
Je suis tenté de me plaindre du fait que la Bullitt 2019 est trop accessible, trop facile à conduire, contrairement à la voiture du film. La nouvelle Mustang est une voiture moderne et malheureusement, il est vrai que moins de personnes que jamais sont suffisamment habiles avec une transmission manuelle.
Voiture dure à cuire pour le quotidien
Cela dit, cette voiture est facile à vivre au quotidien. Le système MagneRide avec amortisseurs adaptatifs, une caractéristique standard au Canada, permet à la plus lourde des Mustangs Fastback de roule dans un confort impressionnant. À l’autre extrémité du spectre de la conduite, ces mêmes amortisseurs transmettent l’impression d’atténuer l’avoirdupoids sur les roues avant, transmettant à la Bullitt une agilité et une réactivité inattendues. Le travail magistral des amortisseurs lors des transferts de masse à travers les longues séries de lacets m’a donné une confiance totale dans la tenue de route de la voiture.
J’ai préféré le comportement des amortisseurs, lorsque réglé sur « Normal » sur ces routes. Ils permettent un plus grand débattement pour faire face aux surfaces changeantes. En mode « Sport », la réponse des gaz est plus nette, mais c’est plus ou moins inutile. Même chose pour l’assistance de direction. D’une certaine manière, ce réglage plus agressif est mal adapté au comportement de la Mustang. Heureusement, la note de l’échappement actif peut être ajustée indépendamment et devrait être le seul élément positionné en mode « Track » en tout temps.
Furtive, mais si reconnaissable
Il y a cinquante ans, la Bullitt originale était dépourvue de tout marquage. Selon certaines rumeurs, Ford ne voulait rien savoir du film. D’autres disent qu’Hollywood voulait que la voiture ait une apparence furtive. Quoi qu’il en soit, à l’exception de la Mustang Bullitt 2001, les versions 68, 08 et 19 n’ont pas d’Ovale bleu ni de « poneys » ni même de lettres GT. En outre, la nouvelle Bullitt 2019 ne comporte aucun aileron arrière ni d’ornement de ce type. En fait, la seule indication qu’il s’agit d’un Bullitt provient du mot BULLITT inscrit sur le faux bouchon d’essence sur le panneau arrière.
La peinture verte Highland, les jantes noires de 19 pouces au design Torque Thrust et la grande calandre noircie confèrent à la voiture un attrait visuel unique et spécial. Je ne remarque plus les Mustangs GT, car elles sont si courantes. Même une GT350 pourrait passer inaperçue, mais je ne rate jamais une Bullitt, quelle que soit la génération. Les meilleurs points de vue de la Mustang de 6e génération la plus récente doivent inclure sa croupe. Dans le cas de la Bullitt, elle s’exhibe parfaitement de tous les côtés.
Un habitacle de Mustang GT
La cabine de la nouvelle Bullitt est une copie de ce qu’on retrouve chez la Mustang GT avec quelques extras. Le plus remarquable est le tableau de bord numérique de 12 pouces qui fournit non seulement toutes les informations, mais peut être configuré via les modes de conduite. Le volant, avec ses rayons surdimensionnés, revient, mais avec le mot BULLITT inscrit au centre. Les sièges Recaro, avec surpiqûres vertes, sont disponibles en option à 1 800 $. Ils sont aussi nécessaires. Une fois en place, on comprend pourquoi on doit sélectionner l’option.
Du point de vue de l’infodivertissement, la Ford Mustang Bullitt 2019 a toutes les caractéristiques imaginables, y compris le SYNC 3 de Ford, qui est le meilleur système de ce type présentement disponible. Il affiche même Waze à l’écran!
La nouvelle Mustang Bullitt est un plaisir à conduire grâce aux amortisseurs adaptatifs et à sonorité enlevante de l’échappement du moteur V8. À 57 525 $, le prix est raisonnable et puisque que Ford dit en blague qu’ils vont construire une voiture de moins que la demande, elle sera rare et prisée. Même si elle n’augmentera pas en valeur comme le fait la Boss 302 2012-13, vous ne regretterez jamais votre achat.