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Le Genesis GV80 2025 se détaille à partir de 75 000 $, frais de transport et de préparation inclus.
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Bon confort de roulement, finition et qualité des matériaux appréciables, moteurs musclés et raffinés.
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Consommation supérieure à la moyenne, pas le plus dynamique des utilitaires dans les courbes, prix relativement élevé.
Hyundai a eu l’audace, ou peut-être un surplus d’optimisme, de rivaliser avec des marques de luxe bien établies avec la sienne. La gamme de cette dernière ne comptait initialement que sur des berlines, mais des utilitaires ont été ajoutés peu après, dont le Genesis GV80 2025.
Introduit pour le millésime 2021, le GV80 reçoit des retouches de mi-parcours pour 2025, bien que l’on doive porter une attention bien particulière afin de remarquer les changements à la carrosserie. La grille de calandre a été retravaillée et le bouclier du pare-chocs aussi, alors que le pare-chocs arrière n’incorpore plus les embouts d’échappement, et l’on a choisi de nouveaux styles de jantes en alliage. Des changements subtils et peu coûteux.
Dans l’habitacle, les différences sont plus remarquables. On obtient un nouvel affichage de 27 pouces combinant l’instrumentation numérique pour le conducteur et l’écran tactile du système multimédia, des commandes de climatisation remaniées, des molettes de boîte de vitesses et d’infodivertissement plus agrippants, des porte-gobelets découverts, un nouveau volant à trois branches avec le logo révisé de la marque, de nouvelles pédales ainsi qu’une nouvelle sélection de textures et de matériaux.
La concurrence dotée de moteurs à essence comprend l’Acura MDX, l’Audi Q7, le BMW X5, le Cadillac XT6, l’Infiniti QX60, les Jeep Grand Cherokee et Grand Cherokee L, le Land Rover Discovery, les Lexus RX et Lexus TX, le Lincoln Aviator, le Mercedes-Benz GLE, le Porsche Cayenne et le Volvo XC90.
Comme avant, deux motorisations sont disponibles. Le quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres produit 300 chevaux et un couple de 311 livres-pied, alors que le V6 biturbo de 3,5 litres génère pas moins de 375 chevaux et un couple de 391 livres-pied. Les deux sont assortis d’une boîte automatique à huit rapports et d’un rouage intégral. La capacité de remorquage s’élève à 2 922 kilogrammes ou 6 000 livres dans les deux cas.
On doit noter ici qu’en plus du GV80 revu et corrigé, la marque a introduit le Genesis GV80 Coupé 2025, affichant un caractère plus sportif et un moteur exclusif. Au Canada, la seule motorisation offerte est un nouveau V6 turbo de 3,5 litres intégrant un compresseur électrique et un système hybride léger, pour une puissance de 409 chevaux et un couple de 405 livres-pied.
Quant au GV80 régulier, l’essence super est recommandée. Voici les cotes de consommation pour les deux moteurs :
Moteur | Ville / route / mixte L/100 km |
L4 turbo de 2,5 L | 12,5 / 9,8 / 11,3 |
V6 biturbo de 3,5 L | 14,4 / 10,6 / 12,7 |
Si l’on compare le moteur de 2,5 L du GV80 aux cylindrées similaires de la concurrence, on se rend compte que sa cote mixte est la plus élevée, marginalement. Quant au moteur de 3,5 L du GV80, c’est presque la même histoire alors que les six cylindres de ses rivaux sont légèrement moins énergivores. Encore une fois, l’écart n’est pas énorme, et le BMW X5 est le plus efficace à ce chapitre parmi les modèles non hybrides. Lors de notre essai estival, nous avons observé une moyenne respectable de 10,7 L/100 km à bord du Genesis doté du gros moteur.
Les deux motorisations suffisent amplement à la tâche de motiver ce gros multisegment de 2 300 kg. Toutefois, le V6 biturbo est tout indiqué pour le couple plus généreux, le raffinement et la sonorité plus envoûtante. La tenue de route est saine, mais on a l’impression d’un centre de gravité élevé, et la suspension travaille fort pour contrôler les mouvements de la caisse. Et ce, malgré le mode de conduite sport qui, en l’activant, pince le soutien latéral des sièges avant afin de nous garder bien en selle dans les courbes. Bref, le GV80 ne dévore pas les routes sinueuses comme les produits Audi Sport, BMW M, Mercedes-AMG et Porsche peuvent le faire, se concentrant plutôt sur le confort et la qualité de roulement, et c’est très bien ainsi.
Au Canada, le GV80 est offert en déclinaisons 2.5T Advanced, 2.5T Advanced Tech, 3.5T Advanced Tech et 3.5T Prestige. Les deux premiers proposent un aménagement à cinq passagers alors que les deux plus chères disposent d’une troisième rangée pour une capacité de sept occupants.
L’équipement de série abonde, comprenant des roues de 20 pouces, un toit ouvrant panoramique, des essuie-glaces à capteur de pluie, des sièges en cuir véritable, des sièges avant à 12 réglages électriques, des sièges avant et arrière chauffants, un volant chauffant gainé de cuir, une clé intelligente, un hayon électrique à mains libres, un climatiseur automatique à trois zones, un diffuseur d’arômes dans l’air, une chaîne audio à 12 haut-parleurs et bien plus.
En passant aux déclinaisons supérieures, on peut aussi obtenir des roues de 22 pouces, des sièges en cuir nappa, un siège du conducteur à 16 réglages électriques, des sièges ventilés dans les deux premières rangées, l’intégration Apple CarPlay et Android Auto (fonctionnalité sans fil à venir plus tard), une chaîne ambiophonique Bang & Olufsen à 18 haut-parleurs, des garnitures en bois véritable, un climatiseur à quatre zones, la recharge de téléphones par induction, le système de caméras à 360 degrés et l’affichage à tête haute, entre autres.
Une des grandes qualités du GV80, comme mentionné plus tôt, c’est le confort de roulement. C’est un bon choix pour ceux aimant les longs voyages sur la route en famille ou entre amis. La qualité de finition et sans reproche, les commandes exhibent une sensation de solidité et de fluidité. De plus, la chaîne Bang & Olufsen affiche une qualité sonore impressionnante. L’espace ne manque pas à bord, bien que l’accès à la troisième rangée soit limité, avec peu d’espace pour se placer les pieds en montant à bord. L’espace de chargement se chiffre à 328 litres derrière la troisième rangée, 1 034 litres derrière la deuxième et 2 030 litres derrière la première.
En revanche, pour ceux qui préféreraient des sièges capitaines à la deuxième rangée au lieu d’une banquette, cet aménagement n’est pas offert. Curieusement, les Hyundai Palisade et Kia Telluride sont disponibles avec des sièges capitaines. Le GV80 est quand même plus luxueux que ses cousins coréens, et au moins, les sièges dans la deuxième rangée sont chauffants de série, ventilés en option.
La console centrale abrite le sélecteur de la boîte de vitesses et la molette multifonction, mais les deux sont quasi identiques. On aimerait mieux avoir la molette du système multifonction plus près de notre main droite plutôt que l’inverse, ce qui serait plus pratique et intuitif. Ladite molette incorpore notamment une surface tactile pour dessiner des chiffres et des lettres lorsque l’on inscrit une destination dans le système de navigation, une raison supplémentaire d’avoir cette commande à porte de main.
Les prix du Genesis GV80 2025 varient entre 75 000 $ et 95 500 $, frais de transport et de préparation inclus. La marque mentionne également des frais de concessionnaire de 500 $. Il se trouve plus cher que le MDX, le XT6, le QX60 et le RX, moins cher que le X5, le Discovery et le GLE. Certains consommateurs préféreront afficher l’écusson d’une marque de luxe mieux reconnue, mais encore une fois, c’est discutable.
Au final, le Genesis GV80 propose luxe et performances dans un ensemble logeable et raffiné. Il n’est peut-être pas une bête de routes de campagne comme certains utilitaires allemands franchement plus chers, il compense avec une belle qualité de roulement, un habitacle bien insonorisé et une douceur appréciable – surtout avec le moteur V6. On note certaines lacunes, mais ils sont peu significatifs en regardant le produit dans son ensemble. Écolo, le GV80? Pas vraiment, mais ça pourrait être pire.
Il est peut-être temps d’arrêter de dire que Genesis a besoin de plus de temps pour devenir une marque établie.