
Le Polestar 3 est un VUS électrique qui pourrait bien vous séduire… à moins qu’il ne vous épuise avant.
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Superbe, puissant et ultra haut de gamme, le Polestar 3 brille par son style et ses performances.
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Son interface technologique est frustrante et gâche une expérience autrement remarquable.
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L’un des VÉ les plus élégants du marché, mais l’ergonomie pourrait vous faire fuir.
Je n’ai que très rarement été aussi partagé à propos d’un véhicule. Le Polestar 3 2025, habillé de cette teinte noire sombre nommée « Space », est probablement le VUS le plus visuellement attirant que j’aie conduit depuis longtemps. Mais aussi magnifique et performant soit-il, son interface utilisateur me donne envie de l’envoyer en orbite.
Un design de VUS redéfini

Commençons par les points positifs, parce qu’ils sont nombreux. Le Polestar 3 est magnifique. Peu importe si on l’appelle multisegment, VUS ou même une familiale électrique surélevés, il attire les regards partout où il passe. Chaque ligne a une intention claire. Le bandeau lumineux à l’arrière attire l’œil, et le petit aileron suspendu à la lunette apporte une touche de menace bien dosée. Les jantes de tailles différentes à l’avant et à l’arrière renforcent son allure agressive. Personnellement, j’aurais opté pour la peinture « Jupiter » ou « Magnesium » pour mieux faire ressortir les détails, mais même en noir, il a fière allure.
L’habitacle est tout aussi soigné. On y retrouve des matériaux écoresponsables et un design épuré qui dégage un raffinement évident. C’est silencieux, parfaitement assemblé et digne de son prix avoisinant les 100 000 $. L’espace à l’arrière est généreux grâce à l’empattement de trois mètres, et les équipements haut de gamme abondent : sièges arrière chauffants, climatisation trois zones, hayon électrique et un coffre de 597 litres.
Puissant, mais confortable

Côté performance, c’est du sérieux. Ma version d’essai était le modèle « long range à double moteur », avec 489 chevaux et 620 lb-pi de couple. Résultat : 0 à 100 km/h en un peu plus de cinq secondes, malgré un poids de près de 2 500 kg. Vous pouvez opter pour le groupe Performance (517 chevaux), mais vous perdrez environ 57 km d’autonomie. Franchement ? Ce n’est pas nécessaire.
L’autonomie officielle avec la batterie de 111 kWh est de 506 km. Selon mon essai, ce chiffre est réaliste, même avec une conduite énergique. La recharge rapide atteint 250 kW en courant continu, ce qui permet de passer de 10 à 80 % en environ 30 minutes.

Le confort de roulement est aussi à souligner. La suspension pneumatique de série offre un bon équilibre entre douceur et tenue de route. En mode « Standard », elle absorbe bien les imperfections de la route tout en gardant une bonne maîtrise en virage. Les freins Brembo sont aussi excellents, avec une bonne mordante et une sensation progressive à la pédale.
Quand la machine s’oppose à l’humain
Et voici le talon d’Achille : la technologie. Elle est frustrante, au point de gâcher l’expérience. L’infodivertissement repose sur une interface Google, puissant sur papier, mais trop complexe à l’usage. Des fonctions de base comme le réglage de la climatisation, des rétroviseurs ou des sièges sont enfouies dans des sous-menus. Même pour contrôler les vitres arrière, il faut appuyer sur un bouton pour activer un autre bouton. Pourquoi compliquer les choses ?

Et ce n’est pas tout : la voiture ne démarre pas si la clé n’est pas précisément placée sur la console centrale — c’était le cas dans mon véhicule d’essai. Des détails comme celui-ci viennent gruger l’agrément de conduite. De plus, l’écran tactile, aussi lumineux soit-il, devient difficile à lire en plein soleil.
Quelques fonctions sont intéressantes, comme les trois niveaux de conduite à une pédale, les réglages personnalisables de la suspension et les différents modes de conduite. Mais les retrouver dans le système, c’est souvent plus un exercice logiciel qu’un simple geste de conduite. Quelques boutons physiques rendraient le tout bien plus agréable.
À la fois séduisant et exaspérant

Alors, que penser du Polestar 3 ? Il est magnifique. Il est rapide. Son prix de départ est de 96 000 $ au Canada, et ma version d’essai équipée du groupe Plus, des jantes de 21 pouces et d’une peinture en option dépassait légèrement les 110 000 $. Il rivalise directement avec le BMW iX, l’Audi Q6 e-tron et le Mercedes EQE VUS — et un cran au-dessus du Cadillac Lyriq.
Honnêtement, c’est peut-être le plus beau du groupe.
Mais je ne peux pas le recommander. Pas pour l’instant. À moins que Polestar ne revoie rapidement son interface et quelques choix de conception, ce superbe VUS risque de ne séduire que les plus patients.
J’aurais vraiment voulu tomber amoureux de cette voiture. Et à bien des égards, c’est le cas. Mais tant qu’elle continuera à me résister à chaque interaction, le Polestar 3 restera un véhicule que j’admire… à distance.