-
Le Mazda MX-30 2022 se détaille à partir de 42 150 $ avant les frais de transport et de préparation.
-
Belle dynamique de conduite, design intérieur et extérieur élégant, qualité de finition.
-
Autonomie très limitée, prix à revoir, petit coffre.
L’industrie automobile a atteint le point du non-retour en ce qui a trait aux véhicules électriques. Tous les constructeurs se joignent au mouvement, sans nécessairement en avoir le choix ou les moyens financiers. Le Mazda MX-30 2022 est le premier modèle 100 % électrique de la marque japonaise à être introduit sur le marché.
Le fait de lancer un multisegment électrique au lieu d’une petite voiture ou d’une berline s’avère une bonne idée, puisque c’est dans ce segment de marché que les consommateurs se trouvent désormais en grand nombre. Pour ce premier effort dans l’électrique, Mazda a décidé de faire les choses autrement, plutôt que de suivre les autres constructeurs.
Par conséquent, le Mazda MX-30 2022 se veut un véhicule à caractère sportif, léger et maniable, même s’il ne déborde pas de puissance. Un peu dans la même veine que la petite Mazda MX-5, appréciée depuis plus de 30 ans pour son plaisir de conduite et son agilité, et non pas pour ses accélérations en ligne droite.
Le MX-30 propose de la place pour cinq passagers, même si la banquette arrière n’est pas très grande. On y accède par des portières arrière à ouverture inversée, comme sur la Mazda RX-8 vendue de chez nous de 2004 à 2011. Évidemment, comme tout véhicule Mazda, on a mis l’accent sur le design et il faut avouer que le MX-30 ne se fond pas dans le décor comme c’est le cas de presque tous les autres petits utilitaires sur le marché.
Idem pour l’habitacle, qui fait très tendance avec son style épuré et les matériaux d’apparence durable, comme le tissu gris sur les sièges et les panneaux de porte, de même que les garnitures en liège sur la console centrale.
Un écran tactile permet de régler la climatisation, alors que le système multimédia Mazda Connect comprend un écran non tactile de 8,8 pouces et une molette multifonction logée sur la console, entourée de quelques boutons pour accéder rapidement aux fonctionnalités principales. Ce n’est pas le système le plus convivial sur le marché ni le plus compliqué. Le MX-30 GS de base est équipé d’une chaîne audio à huit haut-parleurs, alors que la version GT comprend un système Bose à 12 haut-parleurs émettant une belle sonorité.
Le Mazda MX-30 2022 est de taille sous-compacte, donc l’espace pour les passagers à l’avant est adéquat, et suffisant pour les gens assis à l’arrière, malgré un faible dégagement pour les jambes. L’aire de chargement propose un volume de 431 litres avec les dossiers de siège relevés, 1,053 litres avec la banquette rabattue – se rangeant parmi les plus petites dans son segment.
Sous le capot, on retrouve un moteur électrique produisant 143 chevaux et un couple de 200 livres-pied, acheminés aux roues avant uniquement. Une cavalerie modeste, mais suffisante compte tenu de son poids à vide de 1 568 kilogrammes – parmi les électriques sur notre marché, seule la MINI Cooper SE est plus légère. Comme c’est le cas du Chevrolet Bolt EUV, du Kia Soul, du Kia Niro et du Hyundai Kona, on ne peut se procurer un rouage intégral. Mais comme véhicule à caractère sportif, ou dynamique, le MX-30 tient sa promesse. On apprécie sa maniabilité, même s’il n’est pas une voiture sport proprement dite.
L’éléphant dans la pièce, c’est évidemment l’autonomie du Mazda MX-30 2022, estimée à 161 kilomètres sur une pleine charge, et limitée par la batterie de seulement 35,5 kWh. Ça, c’est quand il fait beau, au printemps ou à l’automne, car les rigueurs de l’hiver réduisent l’autonomie à une centaine de kilomètres. Il faut donc bien planifier ses déplacements, sinon on devra s’arrêter à une borne publique et jouer au solitaire sur notre téléphone pendant que le véhicule se recharge – ou arriver à l’improviste chez des amis qui possèdent une borne de niveau 2 à leur domicile, comme votre humble serviteur a dû faire pour rentrer sain et sauf à la maison. Avec une borne de niveau 2, la recharge complète s’effectue en 5,3 heures.
Même si beaucoup de conducteurs roulent moins de 100 km par jour, cette limite compromet les déplacements plus longs et les imprévus. Le MX-30 n’est pas vraiment un véhicule à vocation familiale ni un choix incontestable comme véhicule principal. On a beau lui adresser ces reproches, mais on peut en dire autant de la Mazda MX-5, et personne ne s’en plaint.
En revanche, une version du MX-30 dotée d’un prolongateur d’autonomie sera bientôt introduite, sous forme de petit moteur rotatif à essence, qui s’activera pour régénérer de l’énergie dans les batteries et permettre une légère augmentation de l’autonomie. Son prix sera toutefois plus élevé et il faudra dépenser des frais d’entretien supplémentaires, mais c’est une option à considérer. La BMW i3, abandonnée depuis quelques mois, proposait également un prolongateur d’autonomie en option et les acheteurs le choisissaient comme filet de sécurité, et pour aussi assurer une certaine valeur de revente. Il suffit d’ouvrir le capot du MX-30 pour réaliser ou le constructeur installera ce moteur, puisqu’il y a un espace libre à la droite du moteur électrique.
Le Mazda MX-30 2022 est offert à partir de 42 150 $ avant les frais de transport et de préparation, en version GS de base, alors que le MX-30 GT se détaille à 47 150 $. La concurrence inclut le Kia Soul EV (42 995 $, autonomie de 248 km), la MINI Cooper SE (40 990 $, autonomie de 183 km) et la Nissan LEAF (39 560 $, autonomie de 240 km), mais une foule de véhicules électriques sont disponibles à partir de 44 995 $. Ces modèles profitent tous des rabais gouvernementaux totalisant jusqu’à 13 000 $ avant taxes.
Outre la faible autonomie, on ne peut reprocher grand-chose au Mazda MX-30 2022. En fait, s’il était plus abordable de quelques milliers de dollars, on accepterait davantage son rôle de véhicule d’appoint. Comme premier essai de commercialiser un véhicule électrique, Mazda n’a pas choisi un modèle qui se vendra en grande quantité, mais qui fait certainement parler de lui – pour les bonnes et les mauvaises raisons.
