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La BMW Série 3 2023 se détaille à partir de 57 895 $, frais de transport et de préparation inclus.
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Performances et comportement routier, prix raisonnable de la version hybride rechargeable, belle finition de l’habitacle.
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Roulement ferme (M340i xDrive et M3), prix supérieur à la moyenne, commandes de climatisation à l’écran peu appréciables.
Pour ceux désirant performances et tenue de route sans devoir hypothéquer le condo, ou être aperçus dans une voiture un peu extrême à nos goûts, il y a la BMW Série 3, proposant une gamme intéressante, dont les 330i et 330e plus rationnelles, la M340i plus sportive, et la très performante BMW M3.
La Série 3 n’a évidemment pas besoin de présentation. Elle existe depuis près de 50 ans, disponible surtout en berline au fil du temps, mais aussi en coupé, en décapotable, en hatchback trois portes, en berline cinq portes et en familiale. Ce qui était jadis le pain et le beurre du constructeur, le modèle le plus vendu, a été surpassé au palmarès des ventes par les multisegments BMW X3 et BMW X5, et ce, depuis 2017.
Malgré les changements des habitudes d’achat des consommateurs, et le désir incontrôlable des constructeurs de produire des véhicules plus profitables, la berline à quatre portes telle qu’on la connait possède toujours de belles qualités. La BMW Série 3 2023 nous rappelle que l’on peut obtenir des performances agréables, un bon niveau de confort et un habitacle technologiquement à point, dans un format autre qu’un véhicule utilitaire.
Le millésime 2023 apporte des changements à la Série 3. La berline reçoit des parties avant et arrière révisées, alors que son pif n’a heureusement pas adopté la calandre controversée de la M3, avec ses immenses narines. On note de nouvelles teintes de carrosserie, de nouvelles jantes en alliage et des phares à DEL amincis, alors qu’un ensemble M Sport est livrable sur les 330i et 330e, ajoutant une touche de dynamisme ainsi qu’une suspension sport et un habillage plus éclatant dans l’habitacle.
En parlant de l’habitacle, celui-ci propose le nouvel écran courbé de BMW qui fait rapidement son chemin dans tous les produits de la marque. Il s’agit d’un panneau abritant à la fois l’instrumentation numérique de 12,3 pouces du conducteur et l’écran tactile de 14,9 pouces du système multimédia. C’est joli, mais n’est pas vraiment innovateur, puisque bon nombre de constructeurs ont déjà adopté cette caractéristique de design, dont Hyundai et Kia. Le levier de vitesses a disparu, replacé par une commande à bascule effectuant le même boulot tout en dégageant la console centrale. Comme d’habitude, on profite d’une grande sélection de coloris et de garnitures, une belle touche si l’on désire personnaliser un peu l’habitacle. Pour quelques milliers de dollars supplémentaires sur la facture.
La BMW Série 3 2023 obtient également la dernière version du système d’exploitation, c’est-à-dire iDrive 8. Un système toujours facile à utiliser grâce à la molette multifonction, et malgré les multiples couches de menus à l’écran. La planche centrale n’abrite toutefois plus les commandes de climatisation, sauf le dégivrage du pare-brise et de la lunette arrière, alors qu’elles ont été reléguées sur l’écran tactile. Une tendance que l’on n’affectionne pas particulièrement, puisque l’on se trouve dépendant sur la vitesse de démarrage du système d’exploitation afin d’activer les sièges chauffants et la température en hiver. Ce n’est pas résolument frustrant, mais l’on préfère les bons vieux boutons physiques et rhéostats — surtout si l’on porte des gants.
Sous le capot, la 330i xDrive dispose d’un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres, avec 255 chevaux et un couple de 295 livres-pied, assorti d’une boîte automatique à huit rapports et d’un rouage intégral de série. Ses cotes ville/route/mixte de 9,8 / 7,0 / 8,6 L/100 km font de cette motorisation l’une des moins énergivores de son segment. En fait, la Mercedes-Benz C 300 affiche une cote de 8,6 L/100 km, alors que la Volvo S60 B5 affiche une cote de 8,3 L/100 km. Toutes les autres rivales consomment davantage, certaines plus que d’autres.
La BMW 330e hybride rechargeable est offerte au Canada avec un rouage à propulsion, dans le but de proposer un prix pour rendre la berline éligible aux rabais gouvernementaux à l’achat ou la location d’un véhicule vert, mais aussi avec un rouage intégral pour 4 000 $ de plus. Son quatre cylindres turbo de 2,0 litres n’est pas aussi puissant que celui de la 330i, mais l’apport du moteur électrique fait passer la puissance totale à 288 chevaux, avec un couple de 310 livres-pied. La consommation s’élève à 10,6 / 7,4 / 9,2 L/100 km avec le rouage intégral, mais en conduite 100 % électrique, on peut parcourir une distance de 34 km sur une pleine charge. La Volvo S60 T8 Recharge fait nettement mieux avec une puissance totale de 455 chevaux, une cote mixte de 7,6 L/100 km et une autonomie électrique de 64 km, mais son prix de départ dépassant les 60 000 $ la rend inéligible à des rabais gouvernementaux.
Si seulement 100 $ séparent les PDSF de la 330i xDrive et de la 330e à propulsion, on peut obtenir un rabais pour véhicules électriques allant jusqu’à 5 000 $ sur la version hybride rechargeable. On profite donc de la 330e xDrive pour environ le même prix que la 330i xDrive. Ça, c’est intéressant. En revanche, la 330e pèse quelque 230 kg de plus, impactant invariablement la tenue de route de la berline.
Quant à la version M340i xDrive de la BMW Série 3 2023, elle représente l’entre-deux intéressant, c’est-à-dire l’équilibre entre le côté rationnel des 330i et 330e, et les performances sans l’apparence extrovertie de la M3. Elle est équipée d’un six cylindres en ligne turbo de 3,0 litres, incorporant désormais un système hybride léger à 48 volts, produisant 382 chevaux et un couple de 369 livres-pied. Selon le constructeur, on peut accélérer de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes, ce qui est drôlement rapide. Si l’apport hybride donne un petit coup de main lors des accélérations et les reprises, il adoucit les transitions du système arrêt/redémarrage automatique. Pour cette simple contribution, on l’applaudit. Quant à la consommation, ses cotes sont de 10,3 / 7,4 / 9,0 L/100 km, soit deux dixièmes en mois par rapport au millésime 2022, et à peine plus énergivore que le bloc de 2,0 litres dans la 330i xDrive. Personne ne fait mieux dans le segment côté consommation. Lors de notre essai hivernal de la M340i xDrive, nous avons observé une moyenne de 9,5 L/100 km.
Enfin, il y a la BMW M3, truffée d’un six cylindres biturbo de 3,0 litres produisant 473 chevaux et un couple de 406 livres-pied avec la boîte manuelle à six rapports. Si l’on préfère l’automatique à huit rapports, il faut passer à la M3 Competition avec ses 503 chevaux et son couple de 479 livres-pied. Ou encore la M3 CS à tirage limité, profitant de 543 chevaux et 479 livres-pied. La cote mixte s’élève à 12,6 L/100 km avec la boîte manuelle, 12,7 avec l’automatique. Ce n’est pas très écolo, et si certaines rivales font mieux, comme l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio et la Lexus IS 500, d’autres font pire, comme la Maserati Ghibli Trofeo et la Cadillac CT5-V Blackwing.
La BMW Série 3 2023 se détaille à partir de 57 895 $ pour la version 330e à propulsion et à 57 995 $ pour la 330i xDrive. Nous, on aime bien la M340i xDrive essayée cette fois-ci, se démarquant par ses performances et son excellent comportement routier, malgré un roulement ferme même en mode confort. Elle est presque aussi rapide que la M3, mais presque aussi écoénergétique que les variantes de base. Son PDSF de départ de 70 995 $ figure toutefois parmi les plus dispendieuses des berlines compactes de performance, comme les Audi S4 (349 chevaux), Mercedes-AMG C 43 (402 chevaux), Cadillac CT5-V (360 chevaux), Alfa Romeo Giulia Veloce (280 chevaux), Infiniti Q50 Red Sport (400 chevaux), Lexus IS 350 F SPORT (311 chevaux), Genesis G70 3.3T (365 chevaux) et Acura TLX Type S (355 chevaux).
Écolo, la BMW Série 3 ? Certainement, si l’on exclut la M3.









