Lancé en 1990, Lexus fête ses 35 ans sur le marché canadien. À l’origine, on ne comptait que sur les berlines LS 400 et ES 250. Aujourd’hui, pratiquement toute la gamme est hybridé et compte pas moins de 12 modèles différents pour tous les gouts, toutes les formes et presque tous les prix.
Toyota a pris gout à la notion de luxe avec la grande berline Cressida. Bien qu’elle n’ait pas connu un immense succès, la direction de Toyota s’est dit qu’il était temps de se lancer, que l’entreprise avait les connaissances et surtout le talent pour aller affronter ce qu’il y avait de mieux dans l’industrie automobile. Lors du démarrage du projet, l’entreprise avait un seul but et il était simple : de créer la voiture la plus raffinée jamais construite.
Affronter des géants
C’est ainsi qu’est née la LS 400, une berline pleine grandeur qui visait directement la Mercedes-Benz de Classe S, la Jaguar XJ, la BMW Série 7 et l’Audi V8. En introduisant la voiture en Amérique du Nord, on se frottait aussi à des modèles certainement moins raffinés, mais qui était néanmoins importants à leur époque, les Lincoln Continental et Cadillac DeVille. Lexus venait jouer les trouble-fêtes dans un univers de véhicules établis de longue date.

Parallèlement à la grande LS, Lexus se tourna vers les berlines compactes en produisant l’ES 250. Contrairement à la LS qui avait sa propre architecture, l’ES était lourdement dérivée de la Camry de Toyota. D’ailleurs, comme c’est encore le cas aujourd’hui, plusieurs autres modèles de la gamme Lexus à venir seront des dérives de Toyota. Il s’agit là d’une approche que de nombreux autres constructeurs vont prendre pour réduire les couts de production. Cette première version de l’ES n’a fait que passée puisqu’elle a entièrement été renouvelée pour 1992.
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Prendre le temps de faire sa place
Au lancement, Lexus avait 22 concessions réparties un peu partout au Canada. Durant l’année 1990 où les premiers exemplaires ont été vendus à partir de septembre à décembre, on compta sur la vente de 441 LS et 156 ES. Dès la seconde année sur le marché, les ventes sont propulsées à près de 2 700 véhicules.

Le choc du RX
Bien que Lexus se taillait tranquillement un nom dans l’industrie, le grand coup s’est produit en 1998 avec l’introduction du RX 300 de première génération. Bien qu’il fût essentiellement un Toyota Harrier japonais, avec ce VUS, Lexus s’est distingué avec un style audacieux notamment avec les lentilles claires de ses feux. Encore aujourd’hui, les lignes de ce produit sont modernes. Dès lors, les ventes ont doublé.

L’hybridation
Après une vaste diversification de la gamme avec plus de berline et de VUS, tout comme Toyota, l’hybridation est vite devenue au cœur de la stratégie du constructeur. La Prius est lancée en 1997 au Japon, mais il faudra attendre 2005 pour que Lexus dévoile son premier véhicule hybride, le RX 400h. Non seulement, c’est le premier Lexus hydride, c’est le premier véhicule de luxe avec une telle motorisation.

Par la suite, l’hybridation va s’étendre dans la gamme comme une trainée de poudre. On verra la technologie s’inviter dans presque tous les modèles. Même la grande LS y aura droit avec l’impressionnante LS 600h. C’est d’ailleurs en raison de sa motorisation hybride que le Prince Albert de Monaco a choisi la LS convertie en Landaulet pour son mariage avec Charline Wittstock en 2011.

Non seulement, on observe la possibilité d’avoir une motorisation hybride dans plusieurs gamme, Lexus ose même proposer des gammes où seule l’hybridation est offerte. C’est notamment le cas les modèles d’entrée de gamme HS 250h en 2010 et CT 200h en 2011.
Les rois de la jungle
Parallèlement à l’hybridation, Lexus est aller à l’autre bout du spectre avec de véritable VUS construits sur des châssis en échelle. Après une attaque frontale à la Classe S avec la LS, cette fois on vise directement le non moins légendaire Land Rover Range Rover. Initialement, on découvre le LX 450 1996 qui était ni plus ni moins que le légendaire Toyota Land Cruiser embourgeoisé. Précurseur de son époque, l’année suivante, on assiste au dévoilement des Lincoln Navigator puis Cadillac Escalade pensé avec la même philosophie.

Ayant accès au Land Cruiser Prado, Lexus crée en 2003 le GX 470. Bien que peu de LX ou de GX ait souillé leurs jantes dans la boue, leur succès est indéniable sur certains marchée comme les États-Unis. Au Canada, ils demeurent des modèles à plus faible diffusion mais qui contribuent allègrement à la réputation de durabilité de Lexus.
L’envie de l’exotisme
Pratiquement tous les constructeurs automobiles ont leurs voitures de légendes, une voiture sport qui est devenue le symbole de leur savoir. Chez Lexus, il faudra attendre près de 10 ans de développement avant de voir se pointer les premiers exemplaires du coupé d’exception LFA en décembre 2010.

Le style était certainement source de discussion, mais surtout pensé en fonction d’optimiser l’aérodynamisme du bolide. Toutefois, ce qui fera que la LFA est passée à l’histoire est son moteur V10 de 4,8 litres de 552 chevaux capable de révolutionner dans les 9 000 tr/min. Encore aujourd’hui, ce moteur est considéré comme étant l’un des plus spectaculaire de l’histoire automobile et l’un des moteurs ayant la plus belle sonorité.
Malheureusement, bien que Lexus eût plusieurs cartes en main pour séduire des acheteurs d’élite, les 500 unités produites ont peinées à trouver preneur. La dernière LFA neuve s’est vendue en Australie en juin 2023 soit 12 ans après la fin de sa production.
Bien que l’aventure de la LFA fût difficile, Lexus avait toujours le désir d’offrir de la sportivité dans sa gamme. De ce fait, après avoir dévoilé les sublimes concepts LF-LC en 2012, on présenta les versions de production en 2018. Plus conservateur, on opta pour un V8 et non pas un V10 sous le capot. Toutefois, étant chez Lexus, on proposa également la LC 500h avec un V6 hybridé dont la puissance excède les 350 chevaux.
F pour Fuji
Sans surprise, Lexus a cherché à élargir ses horizons en établissant une division de performance. Le constructeur opta pour la lettre F comme définition de ce nouvel univers. Dans le cas présent, F tient pour Fuji en raison de la célèbre piste japonaise de Fuji.

L’aventure commença en janvier 2007 au Salon de l’auto de Détroit avec la berline compacte IS-F équipée d’un V8 de 5,0 litres de 416 chevaux et un couple de 371 lb-pi. Bien que la voiture eût tout pour plaire sur papier, son comportement routier était en recul face à l’équilibre légendaire des véhicules allemands sous les bannières RS, M et AMG.
Par la suite la diversification de la gamme n’a pas prise un élan soutenu. En fait, depuis sa fondation, on compte sur seulement trois modèles, les IS-F, le coupé RC-F et la berline intermédiaire GS-F qui n’a duré que 2 ans sur le marché. Aujourd’hui, cette voiture brille par sa rareté. Avec la fin de 2025, RC-F sera également disparu. Pour le moment, peut de détails sont connu, mais on sait qu’une succession à la LFA est en préparation. Peut-être que ce sera le point pivot pour une relance de F.
Le pur électrique
Bien que Lexus soit un pionnier en matière d’hybridation, la stratégie quant à l’électrification a tardée à se manifester. Il y avait bien un UX pleinement électrique en Europe, mais rien en Amérique du Nord. Il fallu attendre l’avènement de RZ en 2023 pour un début chez nous. Malheureusement, ce fut un faux départ avec des problèmes techniques et surtout une technologie d’électrification peut audacieuse.

Pour 2026, Lexus corrige le tir avec une nouvelle version du RZ et l’arrivée de la nouvelle génération de la berline ES qui sera livrable avec des motorisations entièrement électriques. Ces véhicules sont prometteurs et ne sont que les premiers pas d’un futur un peu plus électrifié.
Et 35 ans plus tard?
De ces faits, Lexus prend de plus en plus de place sur le marché canadien. Par exemple, o compte maintenant sur 40 concessions au pays. Il serait possible d’en avoir plus, mais ce n’est pas la stratégie actuelle prévue par Martin Gilbert.
Au plan national, depuis l’implantation de Lexus, ce sont plus de 450 000 véhicules qui ont trouvés preneur. Aujourd’hui, environ 60% des ventes sont avec une forme ou une autre d’électrification.

Avec Toyota comme moteur pour son développement, Lexus a un avenir garanti. Les ventes de la marque sont en constantes progression. Le constructeur n’a peut-être pas atteint le même niveau de prestige que les Allemands, mais une Lexus demeure un achat nettement plus logique. La marque se distingue en particulier sur des points extrêmement importants pour les consommateurs : de faibles couts d’entretien, une vaste gamme hybridée, une valeur de revente haute et surtout une exceptionnelle fiabilité.