L’histoire est banale. Un propriétaire de Tesla Model S éprouve des problèmes avec les suspensions de sa voiture, après quelque 110 000 kilomètres d’usage. Ce qui peut sembler bien peu de distance parcourue, mais n’est pas si exceptionnel.
La rupture du bras de suspension est certes un problème grave et anormal, mais s’il se produit une seule fois sur une seule voiture, il peut s’agir d’un simple défaut de fabrication. L’histoire a toutefois pris une autre tournure lorsque la National Highway Trafic Safety Administration s’est mêlé du dossier puisque e manufacturier ne voulait, semble-t-il, pas reconnaitre le problème.
L’organisme américain a donc demandé des explications au constructeur, puisque deux autres cas similaires se seraient produits au cours de la même période. Pire encore, il semble que le constructeur exige de ses acheteurs qu’ils signent un accord de confidentialité qui leur interdirait de divulguer à qui que ce soit, y compris à l’administration américaine, les problèmes survenus sur la voiture.
Évidemment, Tesla Motors a vivement réagi à ces allégations, prétextant, d’une part, que le problème survenu était provoqué par les conditions de résidence du propriétaire – « il habite au bout d’un chemin de terre si long qu’il a fallu deux dépanneuses pour aller chercher la voiture » aurait affirmé tesla.
D’autre part, la compagnie a nié toute existence d’un accord de confidentialité. Or, non seulement Tesla refuserait de couvrir ces défauts avec sa garantie mais voudrait passer ces problèmes sous silence, en proposant de couvrir seulement une partie des frais de réparation et en faisant signer aux consommateurs un document de non-divulgation du problème en question. Trois cas relevés par la NHTSA viennent appuyer ces faits.
L’organisation américaine a demandé et obtenu plus d’informations de la part de Tesla, mais n’a pas encore confirmé si elle ira de l’avant avec une enquête plus approfondie. Elle ne s’est pas non plus prononcée sur l’existence d’un problème récurrent sur les suspensions de la Tesla Model S.
« Tesla n’a jamais demandé et ne va jamais demander à un client de signer un document l’empêchant de parler à la NHTSA ou à toute autre agence gouvernementale. Ce serait absurde », a conclu la compagnie californienne qui se dit prête à collaborer avec la NHTSA pour régler ce problème différemment à l’avenir.