-
Plusieurs obstacles doivent être contournés pour bonifier la place de la voiture électrique.
-
Les Québécois souhaitent également que les rabais demeurent en place.
Le plan de la province de Québec de bannir la vente de véhicules à essence en 2035 est toujours à l’agenda du gouvernement. Or, un nouveau sondage réalisé par la firme Léger pour la Corporation des associations de détaillants d’automobiles (CADA), l’Association canadienne des constructeurs de véhicules (CVMA) et Global Automakers of Canada (GAC) révèle que plusieurs Québécois se montrent réfractaire à ce virage électrique, notamment à cause de l’abolition des incitatifs financiers, prévue pour 2027.
En effet, pas moins de 60 % des répondants souhaitent que les rabais liés à l’acquisition d’un VZÉ (Véhicule Zéro Émission) demeurent en place. À ce sujet, le président de la CCAQ (Corporation des concessionnaires automobiles du Québec), Ian Sam Yue Chi, a déclaré : « Les concessionnaires sont pleinement engagés dans la transition vers les véhicules électriques, mais cette transition ne peut réussir sans un soutien clair et des incitations appropriées pour les consommateurs. Si le gouvernement veut atteindre ses objectifs, il doit s’assurer que l’infrastructure et les incitatifs sont en place pour faciliter l’adoption des VZE par tous les Québécois. »
Et ce n’est pas tout, car le sondage démontre aussi que 4 Québécois sur 10 seulement (40 %) supporte le gouvernement provincial dans sa quête de bannir la vente de véhicules équipés de motorisations thermiques d’ici 2035. En revanche, 52 % des répondants affirment qu’ils s’opposent à cette décision du gouvernement provincial.
« Bien que les gouvernements soient libres d’établir les lois et les règlements qu’ils jugent appropriés, il leur incombe ensuite de soutenir le respect de ces lois et règlements et, dans ce cas, cela signifie établir des objectifs réalistes et réalisables, maintenir les incitatifs à l’achat jusqu’à ce que la parité des coûts soit atteinte et mettre en place l’infrastructure nécessaire pour soutenir l’adoption par les consommateurs », a déclaré David Adams, président et chef de la direction de l’ACV.
L’étude a également mis en lumière l’une des craintes des consommateurs de la belle province : le manque d’infrastructure pour la recharge des véhicules électriques. Seulement 14 % des répondants ont affirmé qu’ils croyaient qu’il y avait suffisamment de bornes afin de supporter les objectifs ambitieux de Québec de bannir la vente de véhicules essence en 2035. Un autre 15 % d’entre demeure indécis à cet égard, tandis que 72 % des gens sondés jugent que le réseau de bornes de recharge doit grandir encore.
Pour illustrer cette tendance, le sondage mené par Léger a dévoilé que 40 % des répondants ne considéraient pas un VZÉ pour leur prochain véhicule.
Le gouvernement canadien prévoit également d’interdire la vente de voitures à moteur à combustion interne d’ici 2035, mais une étude menée par J.D. Power Canada plus tôt en 2024 a révélé que de nombreux consommateurs n’envisagent pas d’acheter un véhicule électrique en raison de l’augmentation des coûts, de l’inquiétude quant à l’autonomie et du manque d’infrastructures de recharge.
Il y a donc encore beaucoup de travail dans le camp électrique pour convaincre les indécis et ceux et celles qui ne croient pas encore au virage pour l’automobile alimentée par les électrons.