Depuis que Volvo, grâce aux dollars du Chinois Geely, s’est mis en frais de revoir sa gamme de véhicules de fond en comble, d’abord avec l’utilitaire de luxe XC90, puis avec la berline S90 et la familiale V90, c’est la première fois que l’appellation Cross Country reprend du service. La familiale V90 Cross Country 2017 remplace la XC70 et poursuit une tradition qui a pris naissance en 1998 et qui s’étendra assurément à d’autres Volvo, question de donner au coureur des bois qui sommeille chez certains d’entre nous la monture idéale.
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Le prix de base de la Volvo V90 Cross Country 2017 a été fixé à 61 900$, soit 2 000$ de plus que la V90 régulière. La question qui suit s’impose donc d’elle-même : qu’est-ce que j’obtiens de plus pour 2 000$ ? En premier lieu, un look. Les jupes, les boucliers avant et arrière, de même que les arches des roues, sont recouvertes d’une « armure » plastifiée (soit d’un gris charbon, soit coordonnée à la couleur de la carrosserie). Ainsi blindé, le break suédois semble fin prêt à s’aventurer là où des véhicules normaux ne se risqueraient pas.
Pour vraiment rendre possible l’excursion hors route, la garde au sol d’un modèle Cross Country a par ailleurs été augmentée de 6 cm (2,3 po) par rapport à un modèle régulier, pour une hauteur totale de 20,8cm (8,2 po). Les rétroviseurs extérieurs sont aussi spécifiques à la Cross Country, à la fois plus gros que ceux de la V90 régulière et plus petits que ceux du XC90.
Les phares LED à l’avant qui dessinent le « marteau de Thor » et la croupe, dont les feux arrière encadrent la quasi totalité du hayon, sont commun à toute la famille. Par contre, la grille du Cross Country met en vedette de minces fanons noirs sertis de pastilles chromées, alors que le pourtour de la fenestration favorise le noir. Bref, vous aurez compris que le modèle délaisse le scintillant pour une image moins frivole.
Quoi surveiller
La lourdeur relative du modèle
Des mesures de sécurité active qui sont optionnelles
Le prix assez corsé
Modèles concurrents
Audi A4 Allroad et – mais plus indirectement – Subaru Outback et VW Golf Alltrack
Comment se comporte-t-elle sur la route?
En choisissant la livrée Cross Country, vous cochez de facto le 4-cylindres 2,0 litres à 16 soupapes surnommé T6 qui est à la fois suralimenté et turbocompressé (le compresseur vient éliminer le délai habituellement associé à l’utilisation d’un turbocompresseur). Sa force de 316 chevaux (à 5 700 tr/min) et son couple de 295 lb-pi, combiné à sa transmission Geartronic à 8 vitesses et mode manuel (mais pas de palettes au volant), garantit à la familiale des accélérations de 0-100 km/h en 6,3 secondes, ce qui est très bien. La traction est intégrale, bien sûr, tandis que la capacité de remorquage s’élève à 2 500 kg (5 500 lbs).
Il est possible que Volvo refile éventuellement la stratégie Cross Country à la V90 T8, le modèle hybride enfichable, mais rien n’a été confirmé et, entre vous et moi, ce mariage serait pour le moins bizarre…
En attendant, la version T6 s’acquitte honorablement de sa tâche malgré le fait que la cuirasse Cross Country impose quelques kilos supplémentaires. Le son est stimulant. Cela dit, à cause de la section arrière plus volumineuse, le break ne se comporte pas comme la berline. On le sent plus empesé. Cette sensation augmente durant les braquages serrés en raison des gros pneus Pirelli (19 ou 20 po), tandis que le roulement sur l’asphalte est davantage rugueux que soyeux. La garde au sol particulière permet de traverser des sentiers qui rebuteraient d’autres véhicules, tandis qu’un système de contrôle de la descente, digne d’un Land Rover, facilite encore plus les manœuvres, tout comme l’ajout d’un programme de conduite Off Road, qui complète les modes Eco, Confort et Dynamique.
Pour l’économie d’essence, Volvo estime que vous devriez vous en tirez avec un peu moins de 11 litres par 100 km de trajet effectué en ville, environ 8L sur l’autoroute et 9,4L au combiné.
Est-ce qu’elle est confortable?
Pour rendre la Volvo V90 Cross Country 2017 encore plus confortable quand elle s’attaque à des terrains rudes, vous pouvez choisir une suspension pneumatique, mais à l’arrière seulement, et des amortisseurs adaptatifs.
Les baquets avant sont fidèles à la tradition Volvo, c’est-à-dire à la fois thérapeutiques et magnifiquement cousus. La banquette arrière est généreuse, notamment grâce au pavillon surélevé, même percé du gigantesque panneau de verre panoramique. Les dossiers se rabattent en un clin d’œil, tout comme la trappe à ski.
L’élégance scandinave contribue au confort grâce à un tableau de bord à la fois épuré et riche. Des lignes simples mais fort belles. Une finition exemplaire. Le cœur des fonctions se retrouve dans l’espèce de iPad central dont l’utilisation nécessite un certain temps d’apprentissage.
Une déception toutefois : le système qui alerte le conducteur quand un véhicule vient de se glisser dans son angle mort n’est disponible sur les Cross Country canadiennes qu’en choisissant l’ensemble facultatif Vision, alors qu’il est standard aux États-Unis.
Est-ce qu’elle est spacieuse?
La V90 Cross Country est la 4e Volvo construite sur la plateforme SPA (Scalable Product Architecture) dont la principale caractéristique s’avère sa polyvalence, dans le sens que la majorité de ses proportions sont « élastiques », selon les besoins des ingénieurs, pour accommoder les petites et les grandes Volvo modernes. Or, la Volvo V90 Cross Country 2017 en profite tout plein avec une abondance de dégagement à l’avant et à l’arrière. Même les bagages, ou pitou, ne sont pas à plaindre grâce à une capacité cargo de 723 litres avec les dossiers arrière relevés.
Conclusion
La Volvo Cross Country est déjà disponible chez les concessionnaires Volvo de la Belle Province. Son géniteur l’appelle le véhicule « Getaway », celui qu’on utilise pour se rendre dans des endroits où pourra s’exprimer notre style de vie actif (camping sauvage, kayak en eau vive, etc.) mais sans pour autant abandonner le luxe qui rend la fréquentation des sentiers et des autoroutes autrement plus sereine.