Tous les ans, une voiture en particulier s’inscrit comme étant LA voiture de l’année. Cette distinction ne relève pas nécessairement d’un prix quelconque ou d’une innovation qui redéfinit un aspect de l’automobile. 2017, fut l’année de la Kia Stinger. Son design et ses performances remarquables on fait couler beaucoup d’encre.
Pour 2018, je soumets que la Model 3 de Tesla reçoit le titre de la voiture de l’année. En fait, la « 3 » fait parler d’elle intensément depuis près de trois ans. Dès la seconde qu’Elon Musk a prononcé les mots « Tesla » et « abordable » dans la même phrase, l’engouement fut palpable.
L’annonce de la Model 3
Un de mes amis est tombé sous le sort de Musk et en avril 2016, il était le premier à placer son nom sur la liste de réservations pour une Tesla Model 3, mais pas n’importe quelle Model 3. Ian, de son nom, circule dans le monde automobile de performance depuis très longtemps et participe même à des rallyes. Jadis, ses voitures de prédilections étaient des Audi quattro bien préparées. Il n’allait pas être satisfait d’une simple Model 3 à propulsion à moteur unique. Non, car monsieur Ian a commandé une version Performance.
Je n’ai pas besoin de vous préparer un exposé sur la Model 3. Il suffit donc de dire que c’est la voiture d’entrée de gamme de Tesla. La Performance par contre, est le nec plus ultra de la gamme de la Model 3. Il aura fallu attendre 2.5 années, mais Ian a finalement pu mettre la main sur sa voiture. N’allez pas croire que cette Model 3 allait se faire dorloter, car dès le lendemain de la livraison, des tests d’accélérations étaient prévus.
Rapide comme pas deux
Vous décrire à quel point la Performance est rapide nécessite quelques détails. Cette déclinaison favorise l’utilisation d’un moteur électrique sur l’essieu avant, et un second à l’arrière. La puissance combinée de ces deux moteurs s’élève à 450 chevaux et un couple faramineux de 471 lb-pi. Cette voiture fait aussi appel à la batterie de 80,5 kWh à autonomie de longue durée qui s’annonce de 499 km.
Selon les données de Tesla, la Model 3 Performance franchit les 100 km/h en 3,5 secondes. Dès les premiers sprints, la Model 3 n’eut besoin que de 3,2 secondes pour atteindre 100 km/h. Puisqu’Ian bosse pour Fast Wheels, et que son intention était de découvrir les vraies capacités d’accélération de la voiture, son plan impliquait de nouvelles jantes et pneus.
Comportement routier exemplaire
Avant de greffer la Model 3 du nouvel ensemble pneus/roues, j’ai pu prendre la route avec le bolide pour en découvrir son comportement routier. L’impression initiale ne fut rien de moins qu’impressionnant. Réalisons que Tesla ne produit des voitures que depuis une dizaine d’années et en quantités limitées. Si je vous disais que la Model 3 essayée se compare avantageusement à une Volkswagen Golf R, seriez-vous d’avis que j’ai perdu la raison? Je me suis rendu à mon rendez-vous avec Ian en Golf R alors la conduite de cette dernière était très fraiche dans mon esprit.
J’ai emprunté des routes secondaires au volant de la 3 et c’est ici que j’ai découvert à quel point le châssis et ses suspensions sont compétents. Tout comme la Golf, la 3 se démontre obligeante sur des surfaces accidentées et, du même coup, fortement ancrées au bitume. Malgré son poids de plus de 1,800 kilos, la Tesla s’avère agile et hautement sportive. La direction est parfaitement assistée, ne nécessitant qu’un effort léger pour un temps de réponse sans délai – un essai sur piste s’impose. Chez la Performance, le système de freinage est de plus amélioré pour calmer les ardeurs.
Rester calme
Pour la durée de mon essai, je n’ai pas utilisé les modes de conduite, préférant « normal » puisque j’eus le privilège d’assister aux tests d’accélérations. Je n’ai donc pas sollicité la pleine puissance de la 3, mais une pression à peine partielle sur l’accélérateur en résulte une poussée extraordinaire.
En quelques mots, l’habitacle épuré plait et déplait du même coup. La planche de bord n’a qu’un écran de 15 pouces pour annoncer toutes les informations ainsi que les commandes de la climatisation. Selon Ian et depuis la toute dernière mise à jour du système, l’affichage et plus convivial et facile à consulter. Les sièges proposent un bon confort par contre, j’ai eu du mal à trouver une bonne position de conduite lors de mon bref essai.
Mon unique déception suite à cet essai est le fait qu’on ne peut conduire la Model 3 qu’avec un seul pied. Autrement dit, la Tesla ne s’arrête pas automatiquement comme peut le faire une Nissan LEAF ou une Chevrolet Bolt. La raison vient du fait que le moteur arrière est du type à aimant permanent qui ne permet pas un arrêt complet sans l’application des freins.
Encore plus rapide
Au retour de ma promenade, la Tesla Model 3 2018 s’est retrouvée chaussée d’un ensemble de pneus et jantes de près de 4 kilos de moins par coins. Grâce aux pneumatiques plus adhérentes, la Model 3 Performance a complété le sprint à 100 km/h en seulement que 3,12 secondes.
Tesla a tout récemment révisé ses prix à la baisse. Une Model 3 de base actuelle à propulsion avec autonomie milieu de gamme se détaille 60 100$. La version à doubles moteurs débute à 84 800$. Avec l’ensemble Performance, l’Autopilote amélioré et la teinte argent minuit métallisé, la voiture d’essai porte un prix d’achat de 99,300$ avant frais et taxes.
Difficile de croire que c’est une voiture abordable, mais comparée à une BMW M3 ou une Mercedes-AMG C 63, la Tesla les anéantie. Voilà une justification, euh, juste.