Malgré la pause tarifaire, l’incertitude plane sur l’économie et l’industrie automobile canadiennes

Aperçu de l’usine de VÉ d’Oakville | Photo: Ford

La suspension temporaire des droits de douane américains atténue les tensions immédiates, mais de graves risques subsistent.

    • La pause tarifaire de 30 jours de Trump laisse l’économie canadienne dans l’incertitude sur fond de tensions commerciales persistantes.

    • Unifor avertit que les tarifs douaniers menacent toujours les emplois canadiens ; appelle à une plus grande résilience économique.

    • L’industrie automobile nord-américaine pourrait être confrontée à des fermetures potentielles en raison des vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement intégrée.


La décision du président américain Donald Trump de suspendre les nouveaux droits de douane sur les importations canadiennes et mexicaines pendant 30 jours a apporté un soulagement temporaire, mais a laissé planer une incertitude persistante sur l’économie canadienne. Le délai, annoncé après deux appels téléphoniques avec le premier ministre Justin Trudeau lundi, a créé un espace pour la négociation d’un « accord économique final » entre les deux pays.

À la suite de l’annonce de M. Trump, le Canada a suspendu les mesures de rétorsion prévues, qui comprenaient des droits de douane et des restrictions sur les importations d’alcool américain. Les économistes des deux côtés de la frontière avaient prévenu que les droits de douane proposés pourraient déclencher une guerre commerciale continentale, entraînant une hausse des prix à la consommation dans toute l’Amérique du Nord. Si la pause a momentanément apaisé les tensions, elle ne garantit pas une stabilité à long terme.

Les syndicats et les groupes d’entreprises canadiens restent préoccupés par les retombées économiques potentielles. Unifor, le plus grand syndicat du secteur privé du pays, a souligné que la menace des tarifs douaniers continue de mettre en péril les emplois canadiens. La présidente nationale, Lana Payne, a appelé le gouvernement fédéral à « utiliser tous les leviers disponibles pour construire une économie forte, résiliente et diversifiée ».

Les tarifs de Trump menacent l’industrie automobile nord-américaine d’une hausse des coûts et de perturbations

L’industrie automobile nord-américaine est particulièrement vulnérable en raison de ses chaînes d’approvisionnement hautement intégrées. Les véhicules assemblés aux États-Unis reposent sur des composants qui traversent souvent la frontière canado-américaine ou mexico-américaine à plusieurs reprises avant l’assemblage final. Le décret tarifaire de Trump imposerait un droit de 25 % chaque fois qu’une pièce réintègre les États-Unis, sans tenir compte de la possibilité de limiter les droits de douane aux processus à valeur ajoutée à l’étranger.

Cette approche risque d’augmenter considérablement les coûts de production des véhicules fabriqués aux États-Unis, les rendant potentiellement plus chers que les modèles importés d’Europe, du Japon ou de Corée du Sud. Selon certaines estimations, le secteur automobile américain pourrait rapidement être confronté à des fermetures si les droits de douane étaient rétablis.

Pour aggraver le problème, aucune infrastructure actuelle ne permet de suivre et d’évaluer avec précision tous les composants transfrontaliers, ce qui est nécessaire pour faire respecter les droits de douane. Les constructeurs automobiles seraient confrontés à des obstacles administratifs liés aux formalités douanières et à l’évaluation, ce qui entraînerait des coûts supplémentaires et des retards dans les chaînes de production.

Si les droits de douane cumulés sont pleinement mis en œuvre, ils pourraient dépasser les droits appliqués aux véhicules entièrement assemblés importés des marchés étrangers, ce qui soulève des questions quant à l’impact plus large sur la compétitivité de l’industrie manufacturière nord-américaine.

 

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