
Des pays et des marchés importants mènent la transition vers les véhicules électriques en fixant des échéances pour l’élimination progressive des véhicules à moteur à combustion interne entre 2025 et 2050.
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La Norvège éliminera progressivement les ventes de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne en 2025, suivie de Singapour et de l’Islande d’ici 2030.
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Le Canada vise à vendre 100 % de véhicules non polluants d’ici 2035, avec des objectifs intermédiaires à partir de 2026.
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Les États-Unis n’ont pas d’interdiction fédérale, mais plusieurs États s’alignent sur le plan d’élimination progressive de la Californie en 2035.
Nombreux sont ceux qui ont crié à l’injustice après l’arrêt récent du programme fédéral canadien de subvention à l’achat de VE. Les constructeurs automobiles et leurs concessionnaires, en particulier, se sentent floués, car ils doivent continuer à investir massivement dans le produit, la formation et l’outillage pour répondre aux exigences imposées aux VE. En fait, au Canada, légalement, seuls les VE seront proposés à la vente à partir de 2035.
La pilule étant déjà difficile à avaler pour beaucoup, le gouvernement fédéral s’est engagé à soutenir la transition par des mesures incitatives. Le plan a fonctionné puisque près de 550 000 VEHR et VE ont été vendus au cours des dernières années, probablement grâce aux rabais. Sans ces subventions, y aurait-il autant de nouveaux véhicules électriques et hybrides sur les routes ? Difficile à dire. Toutefois, la plupart des experts s’accordent à dire que cela n’aurait pas été le cas. Le problème, c’est qu’elles ont été supprimées, ce qui jette l’incertitude sur l’ensemble du secteur, alors que le mandat se profile à l’horizon de moins de dix ans. Jusqu’à présent, le gouvernement n’est pas revenu sur ses projets concernant les véhicules électriques. Et nous pensons qu’il ne le fera pas. La raison en est que le Canada n’est pas seul.
L’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre est mondial et entraîne une transition des véhicules à moteur à combustion interne (MCI) vers des solutions électriques. Les transports représentent environ 25 % des émissions mondiales, ce qui fait de l’électrification une étape essentielle dans la lutte contre le changement climatique. Plusieurs pays et régions ont établi des calendriers pour éliminer progressivement les nouveaux véhicules à moteur à combustion interne, certains fixant des objectifs ambitieux.
La Norvège mène la transition
La Norvège est à l’avant-garde de la transition mondiale, avec pour objectif l’interdiction totale des ventes de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne d’ici à 2025. Ce calendrier ambitieux est suivi par Singapour et l’Islande, qui ont tous deux fixé à 2030 l’année cible pour l’élimination progressive des nouveaux véhicules à essence et à diesel. L’Union européenne, qui compte 27 États membres, prévoit d’interdire la vente de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne d’ici 2035. Il y aura toutefois quelques exceptions pour les véhicules fonctionnant aux biocarburants, à l’hydrogène ou hybrides.
L’approche de l’Amérique du Nord : Le Canada et les États-Unis
Comme nous l’avons dit, le Canada s’est engagé à éliminer progressivement les nouveaux véhicules à moteur à combustion interne d’ici 2035, avec des objectifs intermédiaires visant à garantir qu’au moins 20 % des ventes de nouveaux véhicules ne produisent pas d’émissions d’ici 2026, pour atteindre 60 % d’ici 2030. En revanche, les États-Unis n’ont pas d’obligation fédérale d’interdire les véhicules à moteur à combustion interne, mais visent à ce que 50 % des ventes de nouveaux véhicules soient électriques d’ici à 2030. Des États comme la Californie, New York et Washington ont adopté des réglementations plus strictes dans le cadre de la règle Advanced Clean Cars II, qui augmente progressivement les ventes de véhicules à zéro émission entre 2026 et 2035.
Des objectifs variés dans d’autres régions
Le Chili et la RAS de Hong Kong se sont également engagés à éliminer progressivement les véhicules à moteur à combustion interne d’ici à 2035. La Thaïlande se positionne comme un centre de fabrication de VE, visant une électrification complète d’ici 2035 et un objectif à moyen terme de 50 % d’immatriculations de VE d’ici 2030. Le Territoire de la Capitale australienne prévoit d’interdire la vente de nouveaux véhicules à moteur à combustion interne d’ici à 2035, tandis que la plupart des autres États n’ont pas encore introduit de mandats contraignants, mais ont proposé des objectifs intermédiaires d’adoption des VE. Le Costa Rica a fixé une échéance plus lointaine, à savoir 2050. Tout cela reflète des niveaux d’ambition variables d’un pays à l’autre.
Certains pays, comme le Japon et la Suisse, autorisent la poursuite des ventes de véhicules hybrides et hybrides rechargeables. Le Japon a déjà interdit les véhicules à moteur à combustion interne pur, mais autorise les options hybrides et entièrement électriques.
Si de nombreux pays ont fixé par voie législative des dates fermes d’élimination progressive, d’autres ont pris des engagements non contraignants ou signé des protocoles d’accord pour favoriser l’adoption des véhicules électriques. Les véhicules à moteur à combustion interne existants seront toujours autorisés sur les routes et les ventes de modèles d’occasion se poursuivront dans la plupart des régions.
Ce qui est remarquable ici, c’est que la combinaison de marchés aussi importants que la Californie, New York, l’UE (France, Allemagne), le Canada et le Royaume-Uni (interdiction des nouveaux véhicules à moteur à combustion interne en 2030, les hybrides étant autorisés jusqu’en 2035), qui ont tous des mandats similaires à ceux du Canada, est suffisamment puissante pour inciter l’ensemble de l’industrie à abandonner le moteur à combustion interne, quoi qu’il arrive.
En bref, si les constructeurs automobiles veulent continuer à construire et à vendre des voitures, et à gagner de l’argent, ils plieront bagage et passeront aux VE. Ils continueront à vendre des moteurs à combustion interne et des hybrides sur les marchés où ils seront encore légaux, bien qu’il soit douteux que des investissements soient faits pour développer de nouvelles générations de moteurs à essence. Il est donc inévitable qu’ils soient progressivement abandonnés à l’échelle mondiale.
C’est pour cette raison que je pense que les mandats canadiens resteront en vigueur. La manière dont ils sont appliqués et les sanctions imposées en cas de non-respect devraient être révisées, mais en fin de compte, que cela nous plaise ou non, il nous reste dix petites années pour acheter de nouveaux moteurs à combustion interne avant qu’ils ne disparaissent.
Les subventions n’ont fait qu’encourager les premiers à agir plus rapidement et convaincre ceux qui hésitaient à essayer les VE. La bonne nouvelle, c’est que certains constructeurs automobiles proposent des offres sur les VE, mais cela aussi passera.