Le Jeep Renegade n’a pas encore réussi à effectuer une percée importante sur le marché canadien en raison de la forte concurrence, mais son prix élevé ne l’aide certainement pas non plus.
Avec plus d’une dizaine d’adversaires à affronter, le Jeep Renegade n’a pas la tâche facile. Et s’il réussit à se démarquer par son design et ses capacités hors route fort respectables, cela justifie difficilement son prix qui est loin d’être abordable, et les ventes tardent à décoller.
Chez Fiat Chrysler Automobiles, les marques Jeep et Ram sont devenues les vaches à lait de l’entreprise, alors que Dodge, Chrysler et Fiat battent de l’aile. Rien de surprenant jusqu’ici, puisque les consommateurs s’arrachent les VUS et les camionnettes au Canada comme aux États-Unis.
Toutefois, il y a des exceptions à la règle, et le Renegade en est une. C’est le modèle Jeep le plus abordable, mais ironiquement, de loin le moins populaire de la gamme. Après les six premiers mois de 2019, seulement 338 unités ont trouvé preneur au Canada, alors que 7 291 exemplaires du Cherokee et 13 550 unités du Wrangler ont été écoulés.
Et dans le segment des VUS sous-compacts disponibles avec un rouage intégral, le Hyundai Kona (13 128 unités), le Nissan Qashqai (10 294) et le Subaru Crosstrek (6 257) sont les plus populaires en ce moment.
Pourtant, le Jeep Renegade 2019 n’est pas un mauvais produit. Et surtout, il se détache du groupe avec son style baroudeur et robuste, ce qui devrait plaire aux consommateurs de petits VUS. Il est immédiatement identifiable comme un Jeep, et chez le constructeur, on s’est assuré que le Renegade soit le plus habile de sa catégorie hors des sentiers battus.
La version Trailhawk, la plus intéressante
Dans la version Trailhawk, son rouage intégral comporte cinq modes de conduite, selon le type de surface rencontrée en chemin. Cependant, c’est surtout sa gamme basse et sa garde au sol élevée qui lui permet d’affronter un terrain accidenté avec beaucoup plus d’aplomb que le Honda HR-V ou le Mazda CX-3, par exemple.
En même temps, voit-on souvent des Renegade lors des rencontres de propriétaires de Jeep, qui s’amusent à dévaler les parcours hors route durant les fins de semaine? Pas vraiment. Lorsqu’ils se croisent sur la route, les propriétaires de Jeep Wrangler s’envoient la main. Au volant du Renegade, on ne fait pas partie de cette fraternité.
Au moins, le Renegade fait fi des imperfections de la route, que ce soit dans un chantier de construction ou sur les rues cabossées de la grande ville. De plus, la plate-forme de ce petit VUS est très rigide et l’amortissement de la suspension n’est pas trop ferme. Le seul hic au chapitre de la conduite, c’est la résistance du volant, comme si la direction était dotée de ressorts pour revenir au point mort le plus vite possible.
Bienvenue, nouveau moteur
Le Jeep Renegade 2019 obtient un nouveau quatre cylindres turbocompressé de 1,3 litre, qui remplace l’ancien bloc de 1,4 litre. On conserve la boîte automatique à neuf rapports qui s’est avérée problématique lors de ses premières années sur le marché, mais on semble avoir corrigé le tir depuis un certain temps. En passant, la boîte manuelle n’est plus disponible en 2019.
Fort de 177 chevaux et d’un couple de 210 livres-pied, ce moteur suffit amplement à la tâche tout en affichant des cotes ville/route de 10,1/8,1 L/100 km (10,8/8,7 dans le cas du Trailhawk), et on peut l’abreuver d’essence ordinaire. Lors de notre essai, nous avons obtenu une moyenne tout de même acceptable de 9,6 L/100 km. Sinon, on peut également choisir le quatre cylindres atmosphérique de 2,4 litres, moins intéressant sur plan des performances et un litre aux 100 km plus énergivore en ville, mais qui risque d’être moins coûteux en entretien à long terme.
L’habitacle du Jeep Renegade 2019 fait moderne par son design, alors que la version Trailhawk profite de quelques garnitures colorées et des surpiqûres contrastantes sur les sièges. Les commandes de climatisation sont très faciles à utiliser en conduisant, même si pour activer le chauffage des sièges et du volant, on doit passer par l’écran tactile.
En parlant de celui-ci, il mesure 8,4 pouces dans les versions mieux équipées du Renegade, et l’on apprécie la grande sensibilité de l’écran au toucher du doigt, sans compter la taille des zones de boutons qui facilitent davantage l’utilisation du système. L’intégration Apple CarPlay et Android Auto figure de série.
Malgré son format sous-compact, quatre adultes voyageront en tout confort, grâce au toit élevé permettent une assise droite et verticale. Comme dans tout VUS de cette taille, asseoir trois personnes à l’arrière n’est pas souhaitable, mais plus réalisable dans le Jeep que dans le CX-3 ou le Kona. Le volume du coffre figure dans la moyenne de son segment, mais l’ouverture du hayon est large.
Le gros problème dans l’habitacle, c’est la largeur exagérée des piliers avant. Ces derniers obstruent la visibilité vers l’avant, et il faut être prudent lorsque l’on négocie des intersections où l’on croise d’autres véhicules et des piétons.
Prix et mensualités
Si la plupart des VUS sous-compacts à rouage intégral se détaillent autour de 25 000 $, le Renegade est proposé à partir de 28 445 $ avant les frais de transport et de préparation. S’il était assemblé en Amérique du Nord, il coûterait possiblement moins cher, mais le Renegade nous provient d’une usine en Italie, tout comme le Fiat 500X qui est tout aussi coûteux et qui se vend encore moins que le Jeep.
La version Trailhawk coûte 33 945 $, mais en ajoutant les nombreuses options disponibles, notre version à l’essai atteignant le cap des 40 k$. C’est beaucoup de sous pour un VUS sous-compact, même s’il s’agit d’un Jeep.
Pire, le Renegade n’est pas disponible en location, et le taux d’intérêt au financement n’est pas très alléchant, alors on se retrouve avec des mensualités moins abordables que celles du HR-V, du Kona ou du Crosstrek. FCA ne fait rien pour aider son pauvre petit modèle Jeep, qui possède pourtant de belles qualités et un design fort intéressant.