
Le Land Cruiser est enfin de retour au Canada, et même s’il impressionne, tout n’est pas parfait.
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Le quatre cylindres hybride de Toyota est performant, mais son bruit de fonctionnement nuit au raffinement.
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Son style, ses proportions et sa simplicité robuste le rendent attachant malgré quelques choix discutables.
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Véritable baroudeur de luxe pour tous les jours, mais le prix est élevé et le 4Runner fera de l’ombre.
Il y a quelque chose de presque solennel à se tenir à côté du Toyota Land Cruiser 2025. Après 36 ans d’absence dans les salles d’exposition canadiennes, le voilà enfin de retour. Et même si j’aime bien nommer les différentes générations de modèles mythiques — pensez aux 911, M3 ou GTI — j’avoue humblement ne jamais avoir retenu les codes des Land Cruiser. Ni le 40, ni le 60, ni le 70. Je savais juste qu’ils étaient géniaux.

Un de mes voisins possédait un Land Cruiser série 60, avec les phares carrés, vers 1985. Il m’a marqué. Et si vous êtes comme moi, c’est probablement un Toyota noir tout droit sorti de Retour vers le futur qui a confirmé votre amour éternel pour les camions Toyota.
Le Land Cruiser est donc de retour, avec de grandes attentes à combler. Est-ce qu’il est à la hauteur ? Disons que oui… en grande partie.
Un design qui fait mouche… ou presque
Sur le plan du style, Toyota a vraiment réussi les proportions. Avec moins de 5 mètres de long et un empattement juste sous la barre des 3 mètres, le Land Cruiser a une présence indéniable. Vu de l’arrière en trois quarts, il respire la robustesse et l’authenticité.

Mais il y a un hic. Les roues sont franchement décevantes. Celles de ma version à groupe Premium — des jantes de 20 pouces — semblent tout droit sorties d’une Camry. Même la version de base « Édition 1958 », avec ses phares ronds rétro, paraît plus fidèle à l’esprit d’origine, bien que les roues style Corolla et l’absence de longerons de toit lui donnent un petit air de voiture de location.
À propos, cette Édition 1958 commence à 70 195 $ au Canada. Mon modèle d’essai, un Land Cruiser Premium bicolore bleu Héritage, affichait un prix costaud de 85 350 $. C’est cher, mais la peinture deux tons, les rails de toit surélevés et un habitacle mieux fini aident à justifier le prix.
Un habitacle fonctionnel et solide

L’intérieur du Land Cruiser est exactement ce qu’il devrait être : simple, pratique et conçu pour durer. Le modèle Premium comprend deux écrans de 12,3 pouces, du similicuir (appelé SofTex chez Toyota), un système audio JBL, des sièges chauffants et ventilés ainsi que des ajustements lombaires et de cuisse électriques.
Le meilleur ? De vrais boutons physiques. Grands, lisibles, agréables à manipuler. Un vrai plaisir dans une ère où tout est caché dans des menus d’écran. Charge sans fil, bacs profonds et compartiment central réfrigéré ajoutent à sa convivialité.
La finition est bonne, mais pas parfaite. Il y a trop de plastiques durs à l’arrière, surtout dans les zones où les enfants vont mettre des coups de pied dès le premier jour. L’espace cargo de 1 163 litres est correct, sans être exceptionnel, et le plancher est haut.
Sur la route… et en dehors

C’est ici que ça se complique. Le seul moteur offert est un quatre cylindres hybride turbocompressé de 2,4 litres — le i-Force Max — qui développe 326 chevaux et 465 lb-pi de couple.
Les performances sont solides. Avec ses 5 400 lb, le Land Cruiser accélère avec vigueur et la boîte automatique à 8 rapports passe les vitesses avec un petit « clac » mécanique satisfaisant.
Le bémol ? Le bruit du moteur. En charge, il est râpeux, bruyant, et loin d’être aussi raffiné qu’un V6. Dommage, car pour le reste, la conduite est excellente. Le confort est remarquable pour un vrai tout-terrain, grâce à la suspension arrière à ressorts hélicoïdaux, et il roule aisément sur l’autoroute. Ressources naturelles Canada annonce une moyenne de 10 L/100 km, mais en réalité, comptez plutôt autour de 12 L/100 km.

En hors route, c’est du sérieux — différentiels central et arrière à blocage, barre antiroulis déconnectable, système Multi-Terrain avec modes de rampement — tout ce qu’il faut pour affronter les pires conditions ou un hiver québécois.
Verdict : À prendre, avec quelques réserves
Le Toyota Land Cruiser 2025 est presque exactement ce que j’espérais. Mais il me frustre un peu. Il est cher. Le moteur sonne bas de gamme. Et le tout nouveau 4Runner 2025 offre une allure plus marquante, la même motorisation i-Force Max, dès 68 000 $. Le TRD Pro commence à 80 500 $ et l’extrême Trailhunter à peine sous les 85 000 $.
Mais malgré tout ça, je l’adore. Ses proportions, sa simplicité, ses compétences et son côté pratique au quotidien en font un vrai Land Cruiser. Un véhicule qu’on peut conduire jusqu’au chalet le week-end, et stationner au centre-ville la semaine.
Changez les roues, remplacez le moteur par le V6 du Lexus GX, et Toyota aurait frôlé la perfection — mais à ce moment-là, ce serait un GX. En l’état ? C’est une excellente machine, et je suis sincèrement heureux de voir le nom Land Cruiser de retour sur les routes canadiennes.

