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Le Chevrolet Blazer EV 2024 se détaille entre 59 499 $ et 66 499 $, frais de transport et de préparation inclus.
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Bonne qualité de roulement, système multimédia moderne, excellente autonomie.
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Pas de bouton de démarrage, pépins informatiques, pas d’intégration Apple CarPlay/Android Auto.
Tous les constructeurs automobiles sont en train d’explorer la route vers l’électrification à leur propre rythme, mais il y a quelques années, GM a décidé d’emprunter la voie rapide afin d’arriver à destination avant les autres compagnies traditionnelles. Le plan était audacieux, mais logique. Un des premiers véhicules issus de cette stratégie, c’est le Chevrolet Blazer EV 2024.
GM a conçu deux plateformes dédiées à l’électrique, une pour les voitures et les multisegments, et l’autre pour les camions légers. Le Blazer EV est construit sur la première, qu’il partage avec d’autres modèles récemment lancés comme le Cadillac Lyriq, la Cadillac Celestiq, le Chevrolet Equinox EV ainsi que les Buick Electra E4 et Electra E5 réservés pour le marché chinois. Et des modèles bientôt mis en marché, comme le Cadillac Optiq et le Cadillac Vistiq. Grâce à un partenariat avec le constructeur Honda, GM assemble aussi le Honda Prologue et l’Acura ZDX dans ses usines nord-américaines.
Le Chevrolet Blazer EV 2024 est un multisegment intermédiaire pouvant asseoir jusqu’à cinq passagers, disponible en déclinaisons LT et RS pour cette année-modèle introducteur. La LT est offerte uniquement avec un rouage intégral, alors que la RS peut être choisie avec l’intégral ou avec un rouage à propulsion. Les Blazer EV à quatre roues motrices disposent de deux moteurs produisant un total de 288 chevaux et un couple de 333 livres-pied, alimentés par une batterie de 85 kWh, alors que les unités à propulsion obtiennent un seul moteur monté à l’arrière, développant 340 chevaux et 325 livres-pied, assorti d’une batterie de 102 kWh. La vitesse de recharge maximale s’élève à 150 kW, alors qu’un chargeur intégré de 11,5 kW est livré de série.
Le millésime 2025 marquera l’arrivée des Blazer LT et RS à roues motrices avant ainsi que du Blazer EV SS à hautes performances, ce dernier promettant 595 chevaux et un couple de 645 livres-pied.
Voici les cotes de consommation d’énergie et d’autonomie du Blazer EV 2024 :
Ville / route / mixte, Le/100 km | Ville / route / mixte, kWh/100 km | Autonomie, km | |
LT/RS intégral | 2,3 / 2,7 / 2,5 | 20,3 / 23,8 / 21,9 | 449 |
RS à propulsion | 2,4 / 2,8 / 2,6 | 21,1 / 24,8 / 22,8 | 521 |
Concernant l’efficacité énergétique, le Blazer EV figure dans la moyenne de son segment qui comprend notamment le Ford Mustang Mach-E, le Hyundai Ioniq 5, le Kia EV6, le Nissan Ariya, le Subaru Solterra, le Tesla Model Y, le Toyota bZ4X et le Volkswagen ID.4. Un kilowatt/heure ici et là séparent la plupart de ceux-ci, bien que le Tesla se démarque comme étant le moins énergivore, suivi des Volkswagen, Kia, Toyota et Subaru. Lors de notre essai du Blazer EV RS à rouage intégral, nous avons maintenu une consommation raisonnable de 20,8 kWh/100 km.
La version RS est évidemment la sportive des deux, arborant des coques de rétroviseurs et des garnitures extérieures noirs, des longerons de toit noirs, une calandre noire et des roues en alliage de 21 pouces entourées de pneus 275/45R21. La RS obtient aussi un éclairage extérieur animé et des clignotants intégrés aux rétroviseurs, mais pas le LT, se contentant d’une calandre et des coques de rétroviseurs assortis à la couleur de la carrosserie ainsi que des roues de 19 pouces avec pneus 255/60R19. Un ensemble de roues et de pneus de 22 pouces est livrable en option sur les deux, installé chez le concessionnaire.
On apprécie la qualité de roulement du Chevrolet Blazer EV 2024, même si c’est un peu ferme en conduite urbaine. On sent la plateforme solide, alors que le poids des batteries permet au moins un centre de gravité bas. Il ne s’agit pas d’un utilitaire résolument sportif (il faudra attendre le Blazer EV SS pour ça), mais il affiche un caractère énergique. Avec 288 chevaux sous le pied droit, les performances ne sont pas étincelantes, mais tout de même intéressantes. La puissance est livrée sans violence alors que les freins ne sont pas trop sensibles, la conduite au quotidien s’avérant donc raffinée.
L’équipement de série comprend un climatiseur automatique, des sièges avant chauffants à réglage électrique, une sellerie en similicuir (que Chevrolet nomme Evotex), un volant chauffant, une recharge de téléphones par induction, des rétroviseurs à rabattage électrique, un régulateur de vitesse adaptatif, un hayon électrique à mains libres et des provisions pour le remorquage. Le Blazer EV à rouage intégral peut d’ailleurs remorquer jusqu’à 680 kg ou 1 500 livres, alors que le Blazer EV à propulsion peut tirer une charge maximale de 1 588 kg ou 3 500 livres.
Les caractéristiques de sécurité abondent également, alors que le freinage autonome d’urgence avec détection de piétons, l’alerte et la prévention de sortie de voie, la surveillance des angles morts, les feux de route automatiques, l’alerte de piétons et le freinage autonome en marche arrière, l’alerte de présence de cyclistes lors de l’ouverture des portes et le système de caméras à 360 degrés, entre autres, figurent de série.
Parmi l’équipement disponible, on retrouve un toit ouvrant panoramique, des essuie-glaces à capteur de pluie, un climatiseur automatique bizone, un garnissage des sièges en suède perforé et en Evotex, des sièges arrière chauffants, un rétroviseur intérieur à caméra arrière, un dégivrage des essuie-glaces et un affichage à tête haute. Alors que la conduite semi-autonome Super Cruise a été annoncée lors du dévoilement du Blazer EV, elle n’arrivera que pour le millésime 2025.
Le joyau de l’habitacle du Chevrolet Blazer EV 2024, c’est la planche de bord abritant l’instrumentation numérique de 12,3 pouces pour le conducteur ainsi que l’immense écran tactile de 17,7 pouces du système multimédia. Une chaîne audio à six haut-parleurs, cinq ports USB-C et une borne Wifi 5G intégrée figurent de série, alors qu’une chaîne Bose à huit haut-parleurs est incluse dans la version RS à propulsion. Tous les futurs véhicules électriques de GM excluront l’intégration d’Apple CarPlay et d’Android Auto, le constructeur imaginant que les propriétaires apprécieront davantage l’interface Google built-in.
D’ailleurs, c’est peut-être son plus grand défaut. Il sera difficile de convaincre les utilisateurs d’appareils Apple, et même ceux d’Android, de changer leurs habitudes et adopter le système intégré. En revanche, c’est la même histoire dans les véhicules Tesla, et l’on entend très peu de gens s’en plaindre. L’interface Google built-in apporte tout de même certains avantages : entre autres, si la destination programmée dans le système de navigation est une station de recharge publique, le véhicule préparera le bloc-batteries en chemin afin d’optimiser la vitesse de recharge. Par contre, peu d’applications téléchargeables sont disponibles à l’heure actuelle, et il faudra éventuellement payer un forfait OnStar pour rester connectés et profiter de toutes les fonctionnalités du système.
Il faut noter également que le système informatique du Blazer EV a connu des ratés dès l’arrivée du véhicule sur le marché. La plupart des bogues semblent avoir été corrigés au fil du temps, et des mises à jour par Internet permettront d’améliorer continuellement le système, tout en y ajoutant de nouvelles fonctionnalités. Mais pour l’instant, l’expérience a été difficile pour les premiers acheteurs de cette année-modèle initiale.
On n’est pas friands des véhicules ne comportant pas de bouton de démarrage et d’extinction, à moins que le système soit parfait. Ce n’est pas le cas ici. Lorsque le Blazer EV détecte la clé dans l’habitacle et que l’on est confortablement assis, il est prêt à prendre la route. Lorsqu’on arrête, qu’on place la boîte de vitesses en position P et que l’on ouvre la porte du conducteur, le véhicule s’éteint. Le hic, c’est quand on s’arrête pour faire une course rapide tout en laissant un passager dans le véhicule, et que l’on veut garder le système allumé. C’est possible, mais c’est plus compliqué. Et des fois, on quitte le véhicule tout en verrouillant les portes, et les écrans restent allumés, alors on n’est jamais certain que le Blazer EV s’est éteint correctement, et si la batterie se videra en notre absence. Un bouton de démarrage rendrait les choses beaucoup plus simples.
La finition dans l’habitacle est généralement réussie, et si l’on note quelques plastiques bon marché à bord, ils sont placés à des endroits moins visibles. Les ancrages couleur carrosserie des dossiers des sièges arrière jurent, mais au moins, ils permettent le réglage en inclinaison desdits dossiers.
D’autres points discutables en rafale : les trois buses d’aération au centre de la planche de bord sont regroupées ensemble, les rendant peu pratiques pour répartir la circulation d’air, surtout si les passagers avant ont choisi des températures différentes. L’éclairage d’ambiance n’illumine que les bouches d’aération, qui ne change pas grand-chose à l’ambiance. Les dossiers de sièges sont un peu trop rembourrés, mais au moins, le garnissage en suède dans la version RS compense un peu côté confort. Seule la fenêtre du conducteur obtient la levée monotouche au lieu d’offrir cette fonctionnalité sur toutes les fenêtres, des économies de bout de chandelle agaçantes. Et les exécutifs chez GM ayant autorisé l’installation d’un volet de recharge motorisé n’ont évidemment jamais goûté aux hivers canadiens, durant laquelle la durabilité de cette portière sera sérieusement mise au défi.
Le Chevrolet Blazer EV 2024 se détaille entre 59 499 $ et 66 499 $, frais de transport et de préparation inclus, frais de concessionnaire de 699 $ en sus. Le multisegment est éligible aux rabais fédéral (jusqu’à 5 000 $) et provincial à l’achat ou la location, s’élevant à un maximum 12 000 $ (après le calcul des taxes) au Québec d’ici le 31 décembre 2024. Il diminuera graduellement par la suite, puisque le montant maximal accordé par le Gouvernement du Québec passera de 7 000 $ à 4 000 $ en 2025, à 2 000 $ en 2026 et à zéro en 2027.
Que doit-on retenir du Chevrolet Blazer EV 2024? À l’instar des autres nouveaux modèles électriques de GM, celui-ci démontre clairement que la plateforme du constructeur est solide, que sa grande autonomie servira bien à ses propriétaires, et que son système multimédia sophistiqué est complet et agréable à utiliser. Cela dit, beaucoup d’ajustements et de corrections ont été nécessaires en cette première année sur le marché, et le modèle 2025 profitera de plusieurs changements et améliorations. On recommande donc de se tourner vers le Blazer EV 2025, mais si un modèle 2024 est disponible et qu’il s’avère difficile à résister, il procurera de bons moments au volant tout en roulant sans émettre la moindre émission polluante.