Essai routier du Cadillac Vistiq 2026 : style, puissance et quelques décisions étranges

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

Le tout nouveau VUS électrique à trois rangées de Cadillac impressionne par son autonomie, son confort et ses performances, mais déçoit légèrement par certaines bizarreries.

  • Le Cadillac Vistiq 2026 développe 615 ch, offre 491 km d’autonomie et un équilibre quasi parfait entre luxe et puissance.

  • Son agencement astucieux et son raffinement en font un excellent VÉ familial, malgré des commandes déroutantes et un espace restreint à la troisième rangée.

  • Offert à partir d’environ 96 500 $ avec frais, le Vistiq propose un rapport qualité-prix solide face aux Volvo EX90, Audi Q6 et BMW iX.


Cadillac connaît une belle lancée depuis une décennie, bien loin de l’époque où la Catera tentait de rendre populaire. Puis est arrivée la SRX, devenue la XT5, les modèles qui ont discrètement maintenu Cadillac à flot durant les années 2000 et 2010. Depuis, presque tous les produits de la marque sont solides. Les CT4 et CT5 méritaient plus d’attention, l’Escalade reste la vache à lait incontestée de Cadillac, et même la XT4 a trouvé sa place. Mais si on regarde du côté de la lignée des « 6 » — XT6 et CT6 — les choses se sont compliquées.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

La CT6 fut une tragédie. Une grande berline remarquable qui prouvait que Cadillac pouvait encore surpasser les Allemandes lorsqu’elle le voulait. La XT6, quant à elle, était correcte, sans plus. Trop semblable à ses cousines GM, les Buick Enclave et Chevrolet Traverse, et pas assez Cadillac. Résultat : un VUS élégant, mais dépourvu de magie.

Et voici donc le Cadillac Vistiq 2026, le très attendu remplaçant électrique de la XT6. Considérez-le comme la rédemption de Cadillac dans le segment des VUS électriques de luxe intermédiaire. Positionné entre le Lyriq et l’Escalade IQ, le Vistiq vise directement les Kia EV9, Volvo EX90, BMW iX et Mercedes-Benz EQS VUS.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

Premières impressions

En découvrant le Vistiq, je m’attendais à quelque chose de bon, pas d’exceptionnel. Puis j’ai vu les chiffres : 615 chevaux, 649 lb-pi de couple et jusqu’à 491 kilomètres d’autonomie grâce à une batterie de 102 kWh. Mes attentes ont grimpé. Le prix de départ est fixé à 96 500 $ avec frais pour les versions Luxury et Sport, grimpant à environ 118 000 $ pour la Platinum. Sur papier, c’est le point d’équilibre idéal pour Cadillac : un VUS électrique élégant et bien équipé, capable d’accueillir confortablement une famille tout en bouclant le 0–100 km/h en environ quatre secondes.

Le design fonctionne. L’éclairage signature de Cadillac lui confère une belle prestance, et ses proportions sont fortes et assurées. Mon seul reproche : les roues de 21 pouces de série semblent curieusement petites pour sa taille. Bienvenue en 2025, où même les jantes de 21 pouces paraissent modestes.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

À bord

C’est à l’intérieur que le Vistiq mérite pleinement son badge de luxe. L’écran incurvé de 33 pouces est superbe, et les matériaux respirent la qualité, notamment les surfaces superposées, les garnitures en fibre de carbone et les sièges en cuir souple. Les sièges avant sont d’un confort exceptionnel et proposent une fonction massage. L’arrière n’est pas en reste, avec sa propre climatisation et un excellent dégagement pour les jambes.

Cependant, certains éléments risquent de donner du fil à retordre aux conseillers en livraison. L’écran secondaire servant à contrôler la climatisation et le massage est… particulier. Pour éteindre le système, il faut appuyer sur « on ». Pour interrompre un massage, inutile de presser « off » : il faut rechoisir le mode actif. C’est le genre de logique ergonomique issue d’une réunion où personne n’a osé dire qu’il ne comprenait pas.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

La troisième rangée est présente, mais pas très accueillante. Les enfants s’en accommoderont pour de courts trajets, mais les adultes trouveront l’espace de tête et la visibilité limités. Et ce grand toit vitré fixe sans pare-soleil ? Une douce revanche de Cadillac sur les passagers chauves. L’espace de chargement atteint 430 litres derrière la troisième rangée et plus de 2 100 litres une fois tout rabattu. Par contre, abaisser les sièges peut devenir un test de patience : si la deuxième rangée n’est pas parfaitement avancée, les appuis-tête de la troisième coincent tout le mécanisme. Les parents apprendront vite la chorégraphie.

Et puis, il y a le coffre avant… ou plutôt, son absence. Soulevez le capot et vous trouverez un compartiment rempli de câbles et de composants. Pour un VÉ de près de 100 000 $ en 2026, c’est un choix curieux.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

Sur la route

Appuyez sur le frein : le Vistiq s’anime par une élégante animation et un démarrage feutré. Toutes les versions sont à rouage intégral grâce à deux moteurs, et la réponse est instantanée. Enfoncez le bouton « V », la fonction surpuissance de Cadillac et tout le couple se libère pour quelques secondes grisantes. C’est addictif, transformant le grand VUS en véritable fusée de quatre secondes.

Le confort de roulement est exceptionnel. Les amortisseurs absorbent sans peine les routes lunaires du Québec en mode Touring. La direction, par contre, mérite un débat. Elle est si légère qu’elle en devient presque irréelle. En mode Touring, elle rappelle les Cadillac des années 1980, déconnectée. En mode Sport, elle se raffermit, mais de façon artificielle. Pourtant, on comprend le raisonnement : pour la majorité des acheteurs, une direction légère rime avec luxe, pas défaut.

2026 Cadillac Vistiq | Photo: Matt St-Pierre

Le freinage régénératif est bien calibré. Il se règle via une palette derrière le volant et permet presque de conduire à une seule pédale. Les freins conventionnels, quant à eux, sont puissants et progressifs, rendant la conduite urbaine aisée.

Verdict

Dans l’ensemble, le Cadillac Vistiq 2026 est une réussite. Rapide, silencieux, raffiné et truffé de technologies qui fonctionnent, pour la plupart, comme prévu. Quelques bizarreries ergonomiques et logicielles n’entachent pas l’expérience — elles la rendent simplement plus « Cadillac ».

Si vous n’avez pas besoin régulièrement de la troisième rangée, le Vistiq atteint un équilibre que peu d’autres parviennent à trouver. Assez grand sans être encombrant, puissant sans excès et proposé juste sous la barre psychologique des six chiffres, il s’impose comme l’un des VUS électriques de luxe les plus équilibrés de sa catégorie, face aux EX90, Q6, EQE et BMW iX.

Pour Cadillac, la malédiction du chiffre « 6 » semble enfin levée.

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