
La première fois que j’ai pris le volant de l’Explorer de deuxième génération de mon père, ado que j’étais, je n’ai pas été impressionné. L’utilitaire me paraissait gigantesque, la direction floue, et les freins mous. Mais après quelques semaines de conduite, quelque chose a cliqué : j’ai commencé à apprécier sa position de conduite dominante et sa confiance sur tous types de routes.
Aujourd’hui, avec la version Platinum rafraîchie de l’Explorer 2025, une impression de déjà-vu s’installe. Ce qui ressemblait au départ à de l’indifférence s’est tranquillement transformé en appréciation. Mais une question demeurait : dans un segment dominé par des modèles raffinés comme le Kia Telluride ou le Honda Pilot, Ford a-t-il fait assez pour que l’Explorer mérite une place dans votre entrée — et sur votre relevé bancaire?

Ce qu’il faut savoir sur le Ford Explorer 2025
Le Ford Explorer 2025 reçoit une refonte majeure de son habitacle, tout en conservant la plateforme de sixième génération introduite en 2020. La gamme a été simplifiée à quatre versions — Active, ST-Line, Platinum et ST — toutes livrées de série avec un rouage intégral basé sur une architecture à propulsion arrière. Le modèle de base Active débute à 52 830 $, tandis que la version ST culmine à 71 430 $.
Deux motorisations sont proposées : un 4-cylindres EcoBoost de 2,3 litres développant 300 chevaux et 310 lb-pi de couple (de série sur les versions Active, ST-Line et Platinum), ainsi qu’un V6 EcoBoost biturbo de 3,0 litres produisant 400 chevaux et 415 lb-pi de couple (de série sur le ST, en option sur le Platinum). Les deux moteurs sont jumelés à une boîte automatique à 10 rapports recalibrée. Le moteur 4-cylindres offre une consommation combinée d’environ 10,4 L/100 km. Tous les modèles comprennent un attelage de classe III capable de remorquer jusqu’à 5 000 lb.

La technologie est à l’honneur avec le nouveau système Ford Digital Experience, qui comprend un écran tactile de 13,2 pouces jumelé à un tableau de bord numérique de 12,3 pouces. L’interface intègre les services Google et Amazon, offre Apple CarPlay et Android Auto sans fil, ainsi que les mises à jour à distance. Les versions supérieures proposent désormais la conduite mains libres Ford BlueCruise 2 sur autoroute, tandis que toutes les versions incluent la suite de sécurité Ford Co-Pilot360 Assist+.
Pourquoi acheter le Ford Explorer 2025
- Cabine repensée, plus spacieuse : En reculant le tableau de bord, les ingénieurs ont libéré de l’espace à l’avant, rendant l’habitacle nettement plus aéré. Ce simple changement transforme l’expérience de conduite, remplaçant l’effet « poste de pilotage » par une sensation d’ouverture. Les matériaux doux au toucher et l’éclairage d’ambiance à 7 couleurs ajoutent une touche de raffinement inattendue.
- Une interface qui fait le travail : L’écran tactile de 13,2 pouces ne se contente pas d’être grand — il est bien pensé. Google Maps s’affiche simultanément à l’écran central et au tableau de bord, facilitant la navigation. Les commandes vocales via Google Assistant permettent de régler la température ou de trouver une destination sans effort ni frustration.
- Un V6 qui sait se faire entendre : Le moteur biturbo de 400 chevaux transforme les dépassements sur l’autoroute en moments de satisfaction pure. Ce n’est pas une question de courses de feu rouge, mais plutôt de puissance fluide, même à pleine charge, sans hausse de rythme cardiaque.
- La conduite mains libres, enfin utile : BlueCruise change la donne sur les longs trajets. Le système gère la conduite de croisière sur autoroute avec assurance, et le changement de voie se fait d’un simple clignotant. Après 200 km de conduite détendue, revenir à une direction constante semble presque archaïque.
- Maître du chargement : Avec jusqu’à 2 486 litres d’espace une fois les sièges abaissés, l’Explorer avale meubles, équipements de camping ou rénovations en toute aisance. Les sièges de deuxième rangée se replient d’une pression pour simplifier la reconfiguration selon vos besoins.

Pourquoi éviter le Ford Explorer 2025
- Une troisième rangée qui punit les adultes : Les sièges sont trop bas, forçant les genoux vers le haut à un angle inconfortable. L’espace pour la tête disparaît pour quiconque dépasse 1,75 m, et les jambes des passagers de la deuxième rangée doivent céder du terrain. Un compromis qui pénalise autant les ados que les adultes.
- Abonnement obligatoire : BlueCruise exige un abonnement après la période d’essai. Ce qui devrait être un avantage devient un coût récurrent — une pilule difficile à avaler lorsqu’on a payé pour une version haut de gamme expressément pour ce système.
- Démarrage hésitant : Le système stop-start introduit un délai gênant entre la pression de l’accélérateur et le mouvement du véhicule. Particulièrement frustrant aux intersections ou lors des insertions rapides sur la voie rapide.
- Suspension en quête d’identité : L’Explorer peine à trouver l’équilibre entre tenue sportive et confort familial. Les routes abîmées du Québec sont impitoyables, et la suspension laisse filtrer trop d’imperfections, nuisant au confort promis par l’habitacle repensé.
- Chaises du capitaine… en nom seulement : Les sièges de la deuxième rangée manquent de soutien et de rembourrage pour les longs trajets. Leur design mince limite le confort des adultes et crée un décalage entre le prix premium et l’expérience offerte.

Verdict
Le Ford Explorer 2025 brille là où ça compte : design intérieur et technologie. Il s’impose dans un segment saturé si vous privilégiez la puissance brute, l’espace de chargement et l’infodivertissement avancé. Les anciens propriétaires d’Explorer apprécieront les améliorations modernes.
Mais comme la plateforme reste inchangée, les défauts persistants liés au confort de roulement et à l’espace en troisième rangée ne disparaissent pas. Avec un prix d’entrée bien au-dessus de 50 000 $, l’Explorer fait face à une concurrence féroce — notamment le Honda Pilot ou le Kia Telluride, plus doux et plus raffinés.
Tout comme mon parcours personnel, d’ado peu impressionné à conducteur conquis, j’ai fini par apprécier l’Explorer 2025. Mais contrairement à cette expérience de jeunesse, le marché actuel offre trop d’excellentes options pour se contenter d’un modèle qu’on finit par aimer au lieu d’en tomber amoureux dès le départ. L’Explorer n’est pas un mauvais choix — ce n’est simplement pas le meilleur.




 
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                            