Un VUS sous compact de luxe, c’est une version miniature d’un produit plus gros d’une même marque. Comme le produit de luxe en question arbore souvent un style extérieur complexe, il est parfois difficile d’adapter le même coup de crayon à un véhicule beaucoup plus petit. C’est sans l’ombre d’un doute; l’Audi Q3 2019 porte la signature esthétique du Q8.
Or, nous sommes forcés de constater que le Q3 a bien maîtrisé cette signature. Il est plus gros que son prédécesseur sur tous les plans, et son nouveau gabarit lui a donné plus d’espace dans l’habitacle. La refonte arrive au bon moment; il doit faire face au populaire X1 de BMW, mais également au tout nouveau Volvo XC40 et au Cadillac XT4 – entre autres rivaux. Le Q3 joue un rôle vital au sein de la famille Audi, d’une part parce qu’il incarne la porte d’entrée à la gamme de VUS du constructeur, mais aussi parce qu’il a pour vocation d’attirer de nouveaux clients au sein de la marque.
LuxuryCarMagazine.com a été invité dans le nord de l’Italie pour faire l’essai de la seconde génération de l’Audi Q3, un VUS dont la première génération a été écoulée en plus d’un million d’exemplaires à travers le monde. Faire l’essai d’un VUS de luxe d’entrée de gamme comme le Q3 dans un environnement aussi dynamique peut s’avérer dichotomique. D’un côté, le pilote en soi salive à l’idée d’attaquer à vive allure les courbes et virages périlleux des cols à flanc de montagne, mais de l’autre, le journaliste posé pense à l’acheteur moyen en se demandant pourquoi un tel environnement est nécessaire pour essayer ce type de véhicule.
Un choix de motorisations
Il ne s’agit pas d’un choix de moteurs en tant que tel, mais plutôt un choix de calibrage, et ceci constitue une première amélioration réjouissante par rapport à la génération sortante. Le quatre cylindres 2,0 litres TFSI des déclinaisons inférieures développe 184 chevaux et 236 lb-pi de couple tandis que les modèles supérieurs sont propulsés par une version qui développe 228 chevaux et 258 lb-pi de couple.
Seules ces variantes supérieures étaient disponibles à l’essai en Italie, et à notre grande surprise la motorisation plus étoffée s’est avérée particulièrement athlétique dans l’environnement alpin.
Le Q3 45 TFSI Quattro nous a montré qu’il avait amplement de cœur au ventre, pour grimper les pentes abruptes et s’engager à vive allure dans les bretelles d’autoroute du périlleux réseau autoroutier Italien, avec une livraison de puissance linéaire grâce à la technologie TFSI ainsi qu’à la boite S tronic à sept rapports (une boite à 8 rapports sera offerte en Amérique du Nord), qui à son tour livre la puissance aux quatre roues.
Une conduite fougueuse, avec plus d’espace de chargement
Comme la majorité des Audi, le Q3 refuse catégoriquement de souffrir de roulis dans les virages. Le freinage est également hors pair; un moment de distraction nous a forcés à appliquer les freins de manière subite, et le Q3 a exécuté la tâche avec brio. Par contre, nous avons trouvé la direction quelque peu floue, même lorsque le sélecteur de mode de conduite est à la position Dynamic – ce qui a légèrement interféré avec nos ardeurs dans les virages. À noter que la suspension dynamique est offerte en option sur le Q3.
À l’intérieur, les designers ont pu concevoir un habitacle avec des matériaux simples et peu dispendieux, tout en conservant une apparence haut de gamme. Par exemple, les insertions d’Alcantra dans la planche de bord créent un superbe contraste. Le nouvel écran est énorme, et le système d’infodivertissement est rapide et facile à utiliser. La recharge sans fil et la chaîne stéréo Bang & Olufsen ont été ajoutés à la liste d’équipements disponibles.
Petit bémol, le bloc d’instrument diffuse énormément d’informations dans un espace restreint, et repérer l’information désirée s’est avéré complexe lorsque nous conduisions. Un problème banal qui peut probablement s’estomper après quelques semaines au volant du Q3.
Grâce à ses nouvelles dimensions, le Q3 offre plus d’espace de chargement, avec 530 litres derrière le hayon en configuration normale, et jusqu’à 1525 litres lorsque les sièges sont rabaissés.
Mais qu’est-ce qui en est de la conduite en ville?
Après avoir pleinement profité des Tyroliennes, nous nous sommes retrouvés coincés dans une ville en pleine heure de pointe. La situation était inattendue et quelque peu contraignante, et le système de navigation tentait tant bien que mal de nous sortir des étroites rues en pierre, jonchées de terrasses où des familles prenaient le repas paisiblement, en nous fixant d’un regard incrédule.
D’ailleurs, si vous avez déjà conduit en Italie, vous savez que les panneaux de signalisation ont autant de valeur que la gestuelle passionnée exécutée par les habitants d’un village lorsque vous conduisez à quelques centimètres de leur table.
Cette petite aventure impromptue nous a amenés à tester les divers instruments et systèmes d’aide à la conduite du Q3, comme l’assistance au stationnement et l’alerte de circulation transversale arrière en plus de la caméra 360 degrés, qui nous ont assurément épargné les dommages et altercations.
Au final, faire l’essai de l’Audi Q3 dans les Tyroliennes a pris tout son sens. Nous nous en sommes sortis avec deux expériences complètement distinctes. Primo; devoir négocier les petites rues, gérer les ronds-points achalandés et porter attention aux chauffards sont des situations qui ont mis le Q3 et ses systèmes sur le banc d’essai dans un dessein citadin.
Deuxio, nous avons pu mettre le Q3 à l’essai dans les virages périlleux des montagnes à toute vitesse, et nous avons appris que la conduite de ce petit VUS s’apparente, dans plusieurs situations, à celle d’un hayon sportif.
Le résultat est un petit VUS avec le « mordant » à la Audi, qui maîtrise parfaitement la conduite en ville. Et si son prix demeure accessible – prix que nous connaîtrons sous peu –, celui-ci conservera probablement son poste en tant que VUS prisé dans son segment.
