
Le président de GM Canada affirme que les tarifs douaniers proposés par les États-Unis pourraient faire augmenter le prix des véhicules et perturber les chaînes d’approvisionnement en Amérique du Nord.
-
Les droits de douane proposés par les États-Unis sur les importations canadiennes pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement en automobiles et augmenter le coût des véhicules.
-
Environ 50 % des véhicules vendus au Canada proviennent de fabricants américains, ce qui a une incidence sur les prix et la disponibilité.
-
Le président de GM Canada estime que l’objectif de vente de VE au Canada en 2026 n’est pas réaliste, compte tenu de la baisse des incitations.
Le président de General Motors Canada, Kristian Aquilina, a averti que les tarifs douaniers proposés par le président américain Donald Trump pourraient avoir un impact négatif sur les intérêts économiques américains en perturbant les chaînes d’approvisionnement automobile et en augmentant les prix pour les consommateurs. M. Trump a déjà menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, mais il s’est abstenu de les mettre en œuvre immédiatement pendant que son administration examinait les relations commerciales.
Aquilina a déclaré que ces droits de douane perturberaient l’industrie automobile nord-américaine, qui s’est construite autour de la libre circulation des marchandises entre les trois pays. « C’est une perturbation qui n’est dans l’intérêt de personne, en particulier des États-Unis », a-t-il déclaré.
Le commerce automobile entre le Canada et les États-Unis menace
Selon le Trillium Network for Advanced Manufacturing, le Canada est un acheteur important de véhicules fabriqués aux États-Unis. Environ 50 % des véhicules vendus dans le pays en 2023 provenaient de fabricants américains. En outre, les États-Unis représentent 65 % des importations de pièces automobiles du Canada, tandis que le Mexique en fournit 14 %.
Selon Statistique Canada, le Canada enregistrera en 2023 un déficit commercial de 40 milliards de $ canadiens (27,7 milliards de $) avec les États-Unis dans le domaine des véhicules à moteur et des pièces détachées, ce qui représente la catégorie d’importations la plus importante. Les autorités canadiennes ont fait savoir qu’elles étaient prêtes à imposer des contre-tarifs si les États-Unis décidaient d’imposer des droits de douane, ce qui pourrait rendre les véhicules américains plus chers pour les acheteurs canadiens.
Réaction de l’industrie et planification des activités
Aquilina a indiqué que GM Canada se préparait à réagir à d’éventuels droits de douane, mais il a souligné que l’ampleur des ajustements nécessaires n’était pas encore connue. « Nous allons évaluer la situation, que ce soit le 21 janvier ou plus tard, et élaborer la meilleure réponse possible », a-t-il déclaré.
Si les droits de douane sont imposés sans exemptions, ils devraient augmenter le coût des véhicules et des pièces échangés entre les deux pays. En outre, la récente dépréciation du dollar canadien, qui a chuté d’environ 4,5 % depuis l’élection américaine, contribue déjà à augmenter les coûts pour les acheteurs canadiens.
Défis politiques en matière de véhicules électrique
Aquilina a également abordé les préoccupations concernant les objectifs du Canada en matière de véhicules électriques, les qualifiant d’« irréalistes ». Le gouvernement fédéral s’est fixé pour objectif que 20 % des nouvelles ventes de véhicules légers soient à zéro émission d’ici 2026 et que la transition vers les véhicules électriques soit totale d’ici 2035. Il a suggéré que l’absence de réductions de prix et d’incitations durables pourrait entraver l’adoption des VE.
En 2023, GM a vendu 294 000 véhicules au Canada, les modèles électriques représentant 14 % des ventes totales. L’entreprise emploie environ 8 000 personnes au Canada.
Incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis
Bien que M. Trump n’ait pas encore imposé de droits de douane, son administration a demandé aux agences fédérales d’examiner les déficits commerciaux et les dépendances de la chaîne d’approvisionnement avec les principaux partenaires commerciaux, y compris le Canada. Les droits de douane potentiels, qui pourraient entrer en vigueur dès le 1er février, s’inscrivent dans le cadre d’efforts plus larges visant à remédier aux déséquilibres commerciaux et aux problèmes liés à l’immigration clandestine et au trafic de fentanyl.
L’annonce que les droits de douane ne seraient pas imposés immédiatement a entraîné une reprise des marchés mondiaux et une baisse du dollar américain par rapport aux principales devises.
Aquilina a souligné la nécessité d’un environnement commercial stable et prévisible pour maintenir la compétitivité de l’industrie automobile nord-américaine.