
Le crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ US expirera le 30 septembre 2025.
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La fin imminente du crédit d’impôt américain pousse les constructeurs à annoncer des rabais, stimulant une vague finale d’achats de VÉ.
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Sans incitatifs, les ventes de VÉ pourraient chuter, obligeant les constructeurs à réduire les prix ou ralentir la production.
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L’avenir favorisera les hybrides alors que les États-Unis, le Canada et certains États clés revoient leurs cibles ZEV strictes et leurs politiques.
Contrairement à ce qui s’est passé au Canada plus tôt cette année, les Américains disposent de presque deux mois complets pour profiter des incitatifs fédéraux à l’achat de véhicules électriques. En janvier dernier, Transports Canada a mis sur pause le programme des véhicules zéro émission (iZEV), laissant plusieurs acheteurs en plan au beau milieu de leur processus d’achat.

Le résultat immédiat a été une baisse rapide et marquée des ventes de VÉ. Certains constructeurs se sont empressés d’absorber la perte du rabais pendant une courte période; malgré tout, une chute de 40 % ou plus des nouvelles livraisons de VÉ a suivi presque aussitôt.
Aux États-Unis, cette période de grâce de deux mois servira à maximiser les ventes avant une réduction inévitable — et probablement drastique — des nouvelles livraisons de véhicules électriques. Déjà, certains constructeurs annoncent des prix spéciaux avant la fin du crédit. Ironiquement, la première publicité de ce genre arrivée dans ma boîte courriel venait de Tesla…
La marque de Musk ne sera pas la seule à courtiser les clients potentiels encore hésitants. Le crédit fédéral de 7 500 $ et son abolition prochaine convaincront probablement des milliers d’acheteurs potentiels de signer pour profiter du rabais.
Les hybrides Toyota RAV4 et Honda CR-V contribuent désormais à atteindre les cibles de VZE du Québec
On s’attend à ce que certains constructeurs compensent temporairement la perte du crédit par des remises et promotions. Toutefois, la plupart ne pourront pas soutenir cet effort bien longtemps, car les tarifs douaniers continus exerceront une pression sur leur rentabilité en pleine baisse des ventes. Cette situation difficile forcera certains à prendre des mesures drastiques à court terme.
Les solutions possibles incluent des baisses de prix, des ralentissements de production ou même l’envoi de certains VÉ vers des marchés plus favorables. Par exemple, Ford pourrait décider de rediriger une partie de ses Mach-E fabriqués au Mexique vers le Canada. Bien que les Canadiens — ou plus précisément deux provinces — soient encore ouverts aux véhicules électriques, l’intérêt demeure tiède.
Parallèlement, la Californie, le Canada et le Québec revoient et ajustent leurs ambitieux objectifs ZEV. Difficile de prédire exactement ce qui en sortira, mais le Québec semble adopter l’approche la plus judicieuse en rendant les hybrides admissibles à un crédit. Bref, si les consommateurs préfèrent les hybrides aux VÉ, autant s’adapter.
La perte du crédit fédéral américain forcera le Canada à revoir ses plans, à moins qu’une coalition se forme, par exemple avec la Californie. Même ainsi, le Canada et la Californie représentent environ 82 millions d’habitants sur les quelque 390 millions que comptent les États-Unis et le Canada ensemble. Cependant, des 17,75 millions de véhicules neufs vendus aux États-Unis et au Canada en 2024, près de 3,75 millions l’ont été en Californie et au Canada, soit environ 20 %. En ajoutant l’Oregon, Washington, New York et le Maine, on dépasserait les 5 millions d’unités, approchant ainsi 30 % des ventes totales.
À long terme, les constructeurs n’auront guère le choix que de se plier aux exigences de l’administration Trump et de fabriquer plus de véhicules aux États-Unis pour éviter d’autres pénalités. Mais il est peu probable qu’ils y assemblent des VÉ. Les hybrides et hybrides rechargeables semblent plutôt promis à un bel avenir dans une approche multivolets.
S’il reste une volonté d’« aider », l’environnement, des incitatifs, même moindres, devraient être offerts aux acheteurs de ces véhicules à essence-électricité, tant au Canada qu’aux États-Unis.
Autre possibilité : les constructeurs pourraient graduellement augmenter les prix des véhicules à moteur thermique tout en maintenant ou réduisant ceux des VÉ. Cela leur permettrait d’amortir leurs lourds investissements dans l’électrification, mais risquerait de mécontenter les acheteurs. Reste que même un Ford F-150 1997, un Toyota Tacoma 2004 ou une Chevrolet Cobalt 2009 ne dureront pas éternellement.


