Nous avons récemment eu l’occasion de passer plusieurs semaines au volant de la Legacy 2018, la berline intermédiaire de Subaru qui propose de série l’une des tractions intégrales les plus perfectionnées du marché. L’objectif de cet essai à long terme était principalement d’évaluer l’impact du rouage sur la consommation d’essence printanière et estivale de la Legacy.
En d’autres mots, la traction intégrale est une arme redoutable contre l’hiver et les routes enneigées, mais elle a souvent été considérée comme un handicap quand le printemps est de retour et la stabilité est rétablie. Subaru est bien au fait de cette image de véhicules assoiffés en carburant qu’ont ses modèles et tente depuis quelques années d’améliorer sa réputation.
C’est vrai qu’il y a quelques années, les Subaru Impreza et Legacy n’étaient pas en mesure de rivaliser avec leur compétition chez Honda, Toyota, Nissan, Mazda et autres au niveau de l’efficacité écoénergétique. Le poids supplémentaire de la traction intégrale et des moteurs plus ou moins efficaces étaient majoritairement responsables.
Subaru Legacy 2018 : consomme-t-elle vraiment beaucoup plus d’essence?
Aujourd’hui, cependant, une comparaison rapide entre les spécifications de la Subaru Legacy 2018 et celles de la Honda Accord, Mazda6, Nissan Altima, Ford Fusion et Toyota Camry permet de constater que l’écart a rétréci au niveau de la consommation. La Subaru Legacy 2018 affiche une consommation moyenne de 7,3 litres aux 100 kilomètres sur l’autoroute et 9,0 litres aux 100 kilomètres en ville lorsqu’équipée d’un moteur quatre cylindres de 2,5 litres avec 175 chevaux.
À titre de comparaison, l’Altima 2018 offre 179 chevaux et une consommation moyenne de 6,3 l/100 km sur l’autoroute, 8,7 litres aux 100 kilomètres en ville. Du côté de l’Accord de Honda, on parle de 192 chevaux pour une consommation moyenne ville/autoroute de 7,9 l/100 km et 6,3 litres aux 100 kilomètres. La Toyota Camry 2018 est aussi plus économique sur papier que la Legacy tout en étant plus puissante.
Il faut dire qu’il n’y a rien de bien surprenant là. Encore une fois, la Subaru profite de la traction aux quatre roues tandis que les modèles énumérés précédemment ne peuvent compter que sur les roues avant. En hiver, la différence est notable et l’avantage en matière de sécurité, de confiance au volant et de stabilité va incontestablement à la Legacy dès que la route est enneigée ou glissante.
Au retour du printemps, toutes les berlines intermédiaires se retrouvent cependant sur un pied d’égalité. C’est vrai que la Legacy sera un peu plus stable sur une route mouillée, mais honnêtement on le remarquera seulement si on pousse réellement la voiture. La majorité des automobilistes ne verront pas de différences dans le comportement routier.
Lors de notre essai qui s’est déroulé en plein mois de mai autant en ville que sur l’autoroute, la Subaru Legacy a terminé avec une consommation moyenne de 8,7 litres aux 100 kilomètres. Si vous parcourez 20 000 kilomètres par année, on parle d’un coût relié à l’essence d’environ 2 175 $ par année, ou 181 $ par mois si le prix de l’essence est fixé à 1,25 $.
À titre de comparaison, nous avons obtenu une consommation moyenne de moins de 8,0 litres aux 100 kilomètres avec la Honda Accord et la Toyota Camry lors d’essais moins exhaustifs. Dans le cas de l’Accord, la consommation moyenne s’est établie à 7,8 litres aux 100 kilomètres, soit 1 950 $ par mois ou 163 $ par mois.
Comme vous pouvez le voir, la différence entre la Legacy, l’une des berlines intermédiaires les moins frugales du marché et l’Accord, l’une des plus économiques du marché, est moins de 20 $ par mois. Le même exercice avec d’autres modèles de même segment mènerait à peu près au même résultat.
Il n’y a aucun doute que la Subaru Legacy 2018 consomme plus que sa compétition. Par contre, la différence se compte en dizaine de dollars par mois. Pour plusieurs, la sécurité et la stabilité améliorées de la traction intégrale justifient amplement la dépense. Pour d’autres qui n’ont pas à sortir l’hiver ou qui ont un autre véhicule à traction intégrale, cependant, la dépense supplémentaire sera peut-être plus difficile à justifier. À vous de voir.