
Ann Arbor, Michigan — Il y a un peu plus de deux ans, Cadillac nous promettait une gamme impressionnante de véhicules électriques. Avec le lancement du Vistiq qui a eu lieu la semaine dernière, on peut dire que la boucle est bouclée, du mois pour le moment.
La marque de luxe de General Motors (GM) compte maintenant quatre VUS tout électriques (les autres étant le Lyriq, l’Optiq et l’Escalade IQ), en plus de la berline haut de gamme Celestiq, qui vient aussi de faire ses débuts. Alors que certains constructeurs se montrent plus frileux avec la vitesse de leur transition électrique, Cadillac continue d’y aller à plein régime.

Ça passe ou ça casse, comme le dit l’expression. Ce qui est certain, c’est que peu importe la suite des choses, ce qu’on nous propose respire la qualité, et le nouveau venu ne fait pas exception.
Une signature réussie
Esthétiquement, les véhicules électriques sont différents, surtout à l’avant où l’absence d’une grille traditionnelle conçue pour aider le moteur à respirer n’a plus sa raison d’être. Les constructeurs accouchent donc de nouveaux designs… pas toujours réussis.
Chez Cadillac, c’est probant à travers la gamme. Voilà qui ne nuit pas aux succès des modèles déjà sur le marché, comme le VUS Lyriq, qui a compté pour 22 % des ventes de la marque en 2024.

Le Vistiq reprend cette signature, ainsi que celle de l’Escalade IQ, dont il est considéré le bébé par la marque elle-même. Il est vrai que ses dimensions en imposent, elles qui sont plus importantes que celles du XT6 (essence) qu’il vient remplacer, que ce soit en longueur, en hauteur, en largeur, sans oublier l’empattement.
Le Vistiq propose trois rangées, ce qui représente l’un de ses arguments de vente. Pour ceux qui en ont besoin et ne souhaitent pas débourser plus pour l’Escalade IQ, ça va jouer dans la balance. Cependant, considérant la clientèle visée, ce que propose le Lyriq va suffire ; le Vistiq a du pain sur la planche pour se trouver une niche.
Les versions

Au menu, on va retrouver quatre déclinaisons, soit Sport, Luxury, Premium Luxury et Platinum. Les deux premières sont offertes à partir de 92 999 $, les deux autres à 110 999 $ et 117 499 $, respectivement.
Des différences subtiles permettent de les identifier, à commencer par la taille des jantes ; 21 pouces avec les deux premières, 22 avec les deux autres. Ces dernières peuvent aussi recevoir des roues de 23 pouces, ce qui n’est peut-être pas une bonne idée avec nos magnifiques routes truffées de cratères.
Un havre de paix

Une fois qu’on se déplace à bord, on découvre un environnement qui respire la qualité. Il faut ici souligner le travail de l’équipe de conception, qui a vraiment fait un travail plus qu’honnête. Les différentes couleurs pour les sièges (quatre), les différents accents (boiseries, fibre de carbone, aluminium, cuirs, etc.), l’éclairage d’ambiance (jusqu’à 126 couleurs), on est traité aux petits soins.
Oui, les sièges avant sont chauffants et ventilés de série. Oui, vous pouvez vous faire masser en conduisant. Dès les versions de base, d’ailleurs, rien ne manque avec des places chauffantes à la deuxième rangée, un système de climatisation à cinq zones, une chaîne audio AKG à 23 haut-parleurs avec la technologie Dolby Atmos, un toit ouvrant à deux sections avec une troisième fixe à l’arrière, de même que deux pavés de recharge pour téléphones cellulaires.

Oh, cette chaîne audio sonne juste, pour les intéressés. L’effet est maximisé grâce au silence relatif du groupe motopropulseur, mais aussi de l’insonorisation poussée du modèle.
Avec les variantes Premium Luxury et Platinum, on ajoute une suspension pneumatique, des roues arrière directionnelles, la navigation à réalité augmentée, un système de vision nocturne, ainsi que des freins Brembo (version Platinum).
Bref, si vous aimez vous faire chouchouter, vous allez passer un bon moment à bord.
Et bien entendu, l’espace est roi, avec un maximum de 2272 litres de volume de chargement derrière la première rangée.
Super Cruise

Le système de conduite semi-autonome Super Cruise a été lancé par Cadillac il y a près de 10 ans maintenant. Il a fait son chemin ailleurs dans la gamme, mais c’est toujours chez Cadillac qu’on nous propose ses dernières avancées.
C’est le cas avec le Vistiq qui vient nous proposer une fonction fort appréciable, surtout pour les conducteurs distraits. En utilisant le système de navigation intégrée, si jamais vous n’êtes pas dans la bonne voie à l’approche d’une sortie ou d’un embranchement, le véhicule va lui-même effectuer le ou les changements de voie nécessaires pour vous placer dans la bonne travée avant qu’il ne soit trop tard.
Intéressant et impressionnant.

Autre truc digne de mention ; Cadillac introduit la navigation à réalité augmentée avec les versions plus haut de gamme. En gros, des informations sont ajoutées à l’affichage tête-haute, à la hauteur de la route, si bien que vous voyez des indications directement sur la route qui vous attend.
Groupe motopropulseur et autonomie
Le Vistiq hérite des technologies du Lyriq et de l’ensemble des produits électriques de la famille GM. Il embarque une batterie de 102 kWh qui alimente les deux moteurs électriques, pour une puissance combinée de 615 chevaux et 650 livres-pieds de couple.

Avec le mode Velocity Max, vous pouvez transformer le Vistiq en catapulte et le faire passer de 0 à 97 km/h en seulement 3,7 secondes, un exploit pour un VUS de 6326 livres. L’autonomie annoncée est à 483 kilomètres. Ce sera à valider en conditions réelles.
Notre consommation d’énergie, lors de ce premier contact, a varié entre 4,5 km à 4,8 km au kilowattheure, ce qui est excellent. Les conditions étaient cependant idéales, avec une température à 15 degrés Celsius et des routes de campagnes où la vitesse était rarement à plus de 90 km/h. Là aussi, d’autres essais seront nécessaires pour un portrait plus réaliste.
Pour ce qui est de la recharge, les versions de base profitent d’un chargeur embarqué de 11,5 kW, alors que les autres héritent d’une capacité de 19,2 kW. Cadillac promet une récupération de 127 km en 10 minutes, encore une fois sous des conditions idéales et avec la capacité maximale autorisée par le modèle, soit 190 kW.
Au volant

Enfin, derrière le volant, on vit l’expérience que l’on anticipe de ce modèle. Oui, la puissance est au rendez-vous, mais le Vistiq est un véhicule que l’on apprécie en raison de sa douceur. De ce côté, c’est nickel. Notez que la différence est notable entre les versions de base, qui profitent d’une suspension réglée plus sportivement, et les variantes de luxe, qui jouissent d’une suspension pneumatique.
L’expérience générale demeure convaincante, et l’on oublie même par moment que l’on conduit un modèle électrique, tellement tout est fluide et doux.
Il est clair que la clientèle visée ne sera pas déçue. Reste à voir si elle sera davantage séduite par le Lyriq…
Conclusion

Cadillac propose avec ce Vistiq un VUS électrique à trois rangées qui est convaincant. Le défi de ce modèle sera de se dégoter une clientèle, car on nage en terrain inconnu ici.
La lueur d’espoir, c’est que 70 % des acheteurs de Lyriq sont nouveaux à la marque Cadillac. On espère assurément séduire des acheteurs habitués à d’autres logos prestigieux.
La suite sera intéressante à suivre.