“Orange, elle était orange” s’esclaffe Daniel Ricciardo, pilote de Formule Un chez Infiniti Red Bull, alors qu’il vient de traverser une intersection montréalaise alors que le feu était, disons, avancé. À sa décharge, mentionnons qu’il venait tout juste de prendre le volant, tentait toujours de comprendre les indications du GPS et devait répondre aux questions des deux journalistes à bord, en avant d’une multitude de caméras.
Mais la pression, Ricciardo connait. Le vainqueur du Grand Prix du Canada 2014 vint en effet quotidiennement avec cette pression de performance, lui qui est devenu le pilote numéro un de l’écurie lors du départ de Sebastian Vettel l’année dernière. Et lui qui devra défendre son titre sur le circuit Gilles-Villeneuve, au volant d’une voiture qui n’est pas encore parfaite. Du moins à son goût.
« Les pilotes de Mercedes sont encore plus dominants cette année que l’an dernier. Nous savons que nos chances de gagner sont minces, mais on y croit quand même », a-t-il expliqué. « Je suis dans ce sport pour gagner. J’accepterais une baisse de salaire si cela me garantissait de gagner », a-t-il poursuivi.
Car le jeune pilote, malgré tout son talent prouvé à plusieurs reprises (il est notamment le seul pilote hors Mercedes à avoir remporté des victoires sur le circuit de F1 en 2014), il sait bien que la bataille sera loin d’être facile. « On ne se met pas de pression. Tant que je sais que j’ai fait de mon mieux, que j’ai tiré le maximum de ma voiture, je suis content. »
Un pilote gentilhomme
Daniel Ricciardo, 25 ans, est d’abord et avant tout un gentilhomme. Sourire aux lèvres en toutes circonstances, il ne renie jamais ses fans, et passe beaucoup de temps avec eux quand il le peut. « Je ne suis pas célèbre partout au monde, mais il arrive souvent qu’on me reconnaisse. Les fans sont en général gentils et j’aime beaucoup les rencontrer. Malheureusement, on ne peut pas plaire à tout le monde et je suis toujours affecté par les mauvaises réactions de ceux à qui je n’ai pas pu parler, faute de temps. Heureusement, ces réactions sont assez rares », précise-t-il.
Dans la vie de tous les jours, sans surprise, Daniel Ricciardo conduit une Infiniti Q50 hybride. « J’aime le confort en voiture, et un bon système de son. Je ne suis pas un conducteur maniaque, je me contente de suivre le flot de circulation et d’apprécier mon environnement. J’ai donc besoin d’une voiture qui m’offre à la fois un plaisir de conduite, dans un environnement agréable, avec une bonne réponse du moteur quand j’en ai besoin. Je pense que je l’ai trouvé ».
Car le jeune homme est aussi un mélomane, et la musique occupe une grande place pour lui. « Je passe du punk rock au soul. Avant une course par exemple, je vais commencer par de la musique douce à la Bob Dylan, et finir avec Alexisonfire, un groupe canadien que j’apprécie beaucoup et qui joue plutôt fort dans mes oreilles avant le départ! »
Conscient des limites de sa voiture cette année, le pilote de Formule Un ne se fait pas d’illusion. « Je veux faire la preuve que je peux faire le maximum avec mon auto. À la fin de la saison, j’espère que j’aurai obtenu de bons résultats… Et un bon contrat pour l’an prochain », conclut-il en rangeant la voiture devant son hôtel.
Petite note pour les Montréalais : « je dois dire que vos routes auraient bien besoin d’attention… »