
La faillite du fabricant suédois de batteries est l’une des plus importantes de l’histoire du pays
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Northvolt dépose son bilan en Suède alors que ses dettes dépassent les 8 milliards de $.
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Les activités en Amérique du Nord, en Allemagne et en Pologne, ne sont pas affectées.
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Le projet québécois Northvolt Six, d’une valeur de 7 milliards de $, risque d’être retardé
Le fabricant suédois de batteries Northvolt a déposé son bilan, ce qui constitue l’une des plus importantes faillites d’entreprise de l’histoire du pays. L’entreprise, autrefois considérée comme la meilleure chance pour l’Europe de concurrencer l’industrie chinoise des batteries, a connu des difficultés financières malgré l’obtention de plus de 10 milliards de $ en fonds propres, en dette et en financement public depuis sa création en 2016.
Selon les déclarations de faillite au titre du chapitre 11 des États-Unis, la dette totale de Northvolt s’élevait à un peu plus de 8 milliards de $ à la fin du mois de janvier. La société a déjà demandé la protection du chapitre 11 en novembre 2024 alors qu’elle tentait d’obtenir des fonds supplémentaires pour résoudre les problèmes de production dans son usine de Skellefteå.
Le président de Northvolt, Tom Johnstone, a déclaré que la décision avait été prise après avoir épuisé toutes les alternatives possibles. La faillite menace environ 5 000 emplois en Suède et pourrait avoir des conséquences plus larges pour l’industrie européenne des batteries pour véhicules électriques.
Northvolt déclare faillite, mais confirme que l’usine québécoise poursuivra ses activités
L’effondrement financier de Northvolt est un revers pour les constructeurs automobiles européens qui souhaitent réduire leur dépendance à l’égard des fournisseurs de batteries chinois tels que CATL et BYD. Les principales parties prenantes, dont Volkswagen (21 % des parts) et Goldman Sachs (19 %), ont dû faire face à d’importantes dépréciations de leurs investissements.
En raison des retards et des problèmes de production, des constructeurs automobiles comme Porsche et BMW avaient signé des contrats de fourniture avec Northvolt, mais ont commencé à chercher d’autres fournisseurs de batteries. En juin 2024, BMW a annulé une commande de 2 milliards de $ après que Northvolt a manqué à ses obligations contractuelles.
Les activités nord-américaines et allemandes ne sont pas affectées
Malgré la faillite suédoise, les activités de Northvolt en Amérique du Nord, en Allemagne et en Pologne ne sont pas affectées. Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a indiqué que des discussions avec des investisseurs potentiels étaient en cours, ce qui laisse penser que l’usine allemande de la société pourrait encore être sauvée.
Au Canada, Northvolt a annoncé la construction d’une usine de batteries d’une valeur de 7 milliards de $ à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville, au Québec, en 2023. Le projet, soutenu par des investissements fédéraux et provinciaux de 2,4 milliards de $, reste remis en question à la suite de l’effondrement financier de la société mère.
Northvolt North America a assuré qu’elle restait solvable et qu’elle avait l’intention de respecter ses engagements. Cependant, des rapports indiquent que l’usine du Québec pourrait subir des retards de 12 à 18 mois suite à la décision antérieure de Northvolt de ralentir ses plans d’expansion internationale.
Les pouvoirs publics et les partenaires financiers du Canada suivent de près la situation, évaluant les risques potentiels pour les investissements publics et l’emploi dans la région.