
Un groupe de réflexion suggère une stratégie tarifaire pour stimuler la fabrication automobile au pays en réponse aux menaces américaines.
-
Le Canada pourrait imposer des tarifs, tout en offrant des allègements aux constructeurs qui produisent localement.
-
Le plan de l’Institut C.D. Howe vise à faire pression sur les États-Unis et le Mexique en amont des renégociations de l’ACEUM.
-
La politique s’inspire de l’ancien Pacte de l’automobile entre le Canada et les États-Unis pour protéger les emplois d’ici.
Un nouveau rapport recommande que le Canada poursuive un accord trilatéral sur le commerce automobile avec les États-Unis et le Mexique, qui conditionnerait l’importation de véhicules sans droits de douane à un certain niveau de production domestique.
Publié le 8 mai, le rapport propose que les constructeurs soient soumis à des droits d’importation permanents sur les véhicules légers, à moins qu’ils n’assemblent des véhicules ou des composants majeurs au Canada. La stratégie s’inspire du Pacte de l’automobile canado-américain de 1965, aujourd’hui aboli.
Stephen Beatty, l’auteur du rapport et ancien cadre chez Toyota Canada, suggère que les entreprises puissent importer, sans tarifs, un nombre de véhicules équivalent à celui qu’elles produisent localement. Par exemple, un constructeur qui assemble 100 véhicules au Canada pourrait importer jusqu’à 100 véhicules des États-Unis ou du Mexique sans surtaxe.
Ford augmente les prix des modèles assemblés au Mexique en raison des nouveaux tarifs américains
Cette recommandation est présentée comme un plan de rechange si le Canada ne parvient pas à convaincre l’administration du président Donald Trump d’abandonner les nouveaux tarifs sur les importations de véhicules. Beatty propose que le Canada impose une surtaxe sur les véhicules légers fabriqués aux États-Unis, tout en exemptant les entreprises ayant une présence manufacturière au pays.
Le rapport soutient qu’une telle politique pourrait inciter les États-Unis et le Mexique à revoir certaines dispositions de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) lors des prochaines renégociations. Beatty prône le retour des tarifs automobiles transfrontaliers entre les trois pays, avec des exemptions réciproques basées sur la production locale.
Le but de cette proposition est de décourager les constructeurs de délocaliser leur production hors du Canada dans un contexte de menaces tarifaires croissantes. « Le Canada doit profiter de cette fenêtre pour renforcer son pouvoir de négociation et mettre un véritable plan sur la table », a déclaré Beatty dans un communiqué.
Bien que les autorités douanières américaines aient récemment confirmé que les pièces automobiles conformes à l’ACEUM seront exemptées des nouveaux tarifs, le rapport insiste sur la nécessité pour le Canada d’avoir un plan B si le libre-échange actuel ne peut être maintenu.