
La dirigeante de Ford Canada affirme que les objectifs de ventes de véhicules électriques ne reflètent pas la demande réelle et cite une baisse marquée des ventes.
- La PDG de Ford Canada affirme que les ventes de VÉ ont chuté début 2025 après la fin des rabais fédéraux.
- Le mandat canadien sur les VZE impose 20 % de ventes électriques d’ici 2026 et 100 % d’ici 2035.
- Les constructeurs préviennent que des cibles sans incitatifs ni infrastructures risquent de faire grimper les prix et de freiner la demande.
La PDG de Ford Canada, Bev Goodman, a déclaré que le mandat fédéral imposant des objectifs de ventes de véhicules zéro émission (VZE) devrait être abrogé, invoquant une baisse importante des ventes de VÉ et une demande insuffisante de la part des consommateurs.
Lors de son intervention le 10 juin au sommet Canada Automotive Summit à Vaughan, en Ontario, Goodman a souligné que les objectifs gouvernementaux en matière de véhicules entièrement électriques ne sont pas réalistes. « Les cibles pour les véhicules entièrement électriques doivent correspondre à ce que veulent les clients, et les clients se sont exprimés », a-t-elle affirmé.
Elle a précisé que les ventes de VÉ de Ford au Canada ont connu une forte baisse au début de 2025, après que le programme fédéral de subvention, offrant jusqu’à 5 000 $ par véhicule, ait épuisé ses fonds en janvier. Bien que Ford Canada ne publie pas de résultats de ventes mensuels ou trimestriels, les données de Statistique Canada indiquent que les ventes totales de VZE en février et mars ont chuté à 20 878 unités, soit une baisse de 44,2 % par rapport à la même période en 2024.
Ces véhicules représentaient seulement 6,6 % des ventes nationales de véhicules pour ces deux mois, bien en deçà des seuils exigés par le gouvernement fédéral. Les objectifs canadiens exigent que 20 % de toutes les ventes de véhicules légers neufs soient électriques d’ici 2026, 60 % d’ici 2030 et 100 % d’ici 2035.
Goodman a ajouté que l’absence continue de mesures financières et la faiblesse des infrastructures de recharge rendent ces objectifs difficiles à atteindre. « Si ces mandats sont maintenus, cela aura un impact négatif sur l’industrie. On verra une baisse des ventes, une hausse des prix, et ce sont de vraies préoccupations pour les consommateurs et pour l’industrie en général », a-t-elle déclaré.
Elle a également indiqué que Ford, ainsi que d’autres constructeurs ayant des opérations de fabrication au Canada, travaillent avec Ottawa pour faire abroger ou modifier la législation. Des mandats similaires existent au Québec et en Colombie-Britannique, ce qui, selon Goodman, représente un défi supplémentaire.