
Stellantis retarde sa décision concernant l’usine de Brampton alors qu’Ottawa attend les conclusions du processus de révision de l’ACEUM prévu pour 2026.
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Stellantis annule la production du Jeep Compass en Ontario; l’avenir du site dépendra de la renégociation de l’ACEUM.
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Les autorités canadiennes tentent de préserver les emplois dans le secteur automobile alors que les tensions commerciales avec les États-Unis persistent.
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Les gouvernements fédéral et provincial coordonnent leur soutien aux travailleurs mis à pied de l’usine de Brampton.
Le premier ministre du Canada, Mark Carney, a déclaré jeudi que Stellantis prendrait une décision sur l’avenir de la production automobile à son usine de Brampton, en Ontario, en fonction des résultats de la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
Le constructeur a récemment annulé son projet de fabriquer le Jeep Compass à l’usine de Brampton, transférant plutôt la production en Illinois afin d’éviter d’éventuels tarifs américains sur les composants non produits aux États-Unis. Carney a précisé s’être entretenu avec le PDG de Stellantis, Antonio Filosa, avant l’annonce, et avoir reçu l’assurance que l’entreprise envisageait d’autres modèles à assembler sur le site.
« Cette décision sera prise dans le contexte de la finalisation de l’ACEUM », a indiqué Carney lors d’une conférence de presse à Toronto. L’accord commercial trilatéral doit être révisé en 2026.
L’usine de Brampton est à l’arrêt depuis la fin de 2023 pour des travaux de modernisation, et de nombreux employés demeurent en mise à pied temporaire. Carney a précisé que le gouvernement fédéral collabore avec Stellantis, les représentants syndicaux et le gouvernement ontarien afin d’assurer un soutien continu aux travailleurs touchés.
Moins de 24 heures après l’annonce de Stellantis, la possibilité d’une poursuite de la part d’Ottawa aurait contribué à apaiser la situation.
Bien que Stellantis n’ait pas commenté directement la nouvelle concernant Brampton, un porte-parole a affirmé cette semaine que le Canada demeure « très important » pour l’entreprise. Le constructeur a également confirmé l’ajout d’un troisième quart de travail à son usine de Windsor, en Ontario.
Le climat commercial actuel continue d’inquiéter les responsables canadiens. Sous l’administration Trump, les États-Unis ont imposé des droits de douane sur les composants de véhicules provenant du Canada et du Mexique, malgré les dispositions prévues par l’ACEUM. Les négociateurs canadiens concentrent actuellement leurs efforts sur les tarifs liés à l’acier et à l’aluminium, des secteurs où un terrain d’entente semble plus envisageable.
Carney a souligné que la révision de l’ACEUM en 2026 aura des répercussions importantes sur plusieurs secteurs clés, notamment l’automobile et la foresterie. Il a également réaffirmé la stratégie actuelle du Canada, axée sur le dialogue diplomatique plutôt que sur la réplique punitive. « Il y a des moments pour riposter et des moments pour dialoguer. Et en ce moment, c’est le moment de dialoguer », a-t-il déclaré.
Plus tard dans la journée, Carney devait rencontrer le premier ministre ontarien Doug Ford, qui a déjà appelé à des mesures de représailles plus fermes à la suite de la décision de Stellantis.


