Les concessionnaires canadiens réclament une réinitialisation complète du mandat fédéral sur les VÉs

2022 Ford F-150 Lightning | Photo: Matt St-Pierre

La CADA prévient que les cibles fédérales pour les véhicules électriques ne reflètent pas l’abordabilité, l’offre et l’infrastructure de recharge.

  • Les concessionnaires demandent une réinitialisation du mandat ZEV alors que les coûts des véhicules augmentent et que les écarts de financement se creusent.

  • La CADA propose l’inclusion des hybrides, une réforme fiscale et une harmonisation des politiques nationales sur les véhicules électriques.

  • Les pressions économiques et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ralentissent l’adoption des véhicules électriques par les consommateurs partout au Canada.


L’Association des concessionnaires d’automobiles du Canada (CADA) a demandé à Ottawa de suspendre et de revoir le mandat canadien sur les ventes de véhicules zéro émission (ZEV), invoquant des problèmes d’abordabilité, des lacunes en matière d’infrastructure et un décalage croissant du marché comme obstacles à l’adoption.

Dans un témoignage devant le Parlement et dans des déclarations publiques cette semaine, l’association a affirmé que le cadre ZEV actuel ne reflète pas les conditions économiques en vigueur ni le pouvoir d’achat de la majorité des Canadiens. Représentant plus de 3 400 détaillants franchisés, la CADA a signalé la hausse des coûts des véhicules et les chaînes d’approvisionnement restreintes comme des défis majeurs pour atteindre les cibles fédérales de vente.

Selon le groupe, les concessionnaires ont investi de façon importante dans la transition vers les véhicules électriques, mais les coûts de financement élevés découragent maintenant les acheteurs. Les données nationales citées par la CADA montrent que, bien que les deux tiers des Canadiens s’attendent à ce que leurs paiements mensuels demeurent sous les 500 $, les moyennes réelles ont dépassé 770 $ pour les locations et 880 $ pour les prêts.

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Tim Reuss, président de la CADA, a déclaré au comité que des pressions externes comme les nouveaux tarifs américains devraient faire augmenter davantage les prix des véhicules, compliquant l’accès des Canadiens aux véhicules électriques dans les délais prévus par le mandat actuel.

La CADA a souligné les écarts d’adoption des véhicules électriques entre les régions urbaines et rurales comme preuve de la préparation inégale au pays. Alors que les grandes villes bénéficient de réseaux de recharge plus robustes, les régions rurales doivent composer avec un accès limité à l’infrastructure, prolongeant la dépendance aux véhicules à moteur à combustion interne.

Charles Bernard, économiste en chef à la CADA, a indiqué que les cibles fédérales actuelles ne tiennent pas compte des disparités régionales ni du stress financier des ménages. « Les Canadiens subissent une pression financière croissante, et les politiques doivent refléter ce que les consommateurs peuvent réellement se permettre », a-t-il déclaré.

Le groupe a également exprimé des inquiétudes quant au fait que le mandat ZEV pourrait affaiblir la compétitivité du commerce automobile canadien, surtout si les problèmes de tarification et d’infrastructure ne sont pas réglés à court terme.

La CADA a présenté une série de recommandations pour réinitialiser l’approche fédérale. Parmi les principales, elle demande de mettre le mandat sur pause jusqu’à la conclusion des négociations commerciales nord-américaines en cours dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), qui pourrait influencer les chaînes d’approvisionnement et les prix des véhicules électriques.

Les autres propositions incluent l’exclusion des véhicules électriques et hybrides de la taxe fédérale sur les produits de luxe, l’assurance que les entreprises n’ayant ni opérations manufacturières ni réseaux de concessionnaires au Canada ne puissent tirer profit de la vente de crédits ZEV excédentaires, et l’harmonisation des politiques fédérales avec celles de la Colombie-Britannique et du Québec afin d’éviter des approches régionales fragmentées.

L’association a déclaré soutenir la transition du Canada vers l’électrification, tout en soulignant la nécessité d’une approche révisée qui reflète les conditions réelles du marché et l’abordabilité pour les consommateurs. La CADA a confirmé son intention de continuer à travailler avec le gouvernement et les parties prenantes de l’industrie pour élaborer un cadre politique plus adaptable.

 

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