
Les constructeurs automobiles doivent composer avec d’importantes hausses de coûts de production en raison des nouveaux tarifs américains.
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Un nouveau tarif de 25 % s’applique à la majorité des pièces importées, affectant tous les véhicules assemblés aux États-Unis.
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Les pièces canadiennes sont majoritairement exemptées en vertu de l’ACEUM, contrairement à la plupart des pièces mexicaines.
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Malgré des remboursements partiels, les constructeurs pourraient voir les coûts grimper jusqu’à 4 000 $ par véhicule.
Une nouvelle série de tarifs douaniers américains visant les pièces automobiles importées est entrée en vigueur samedi, imposant une taxe de 25 % sur la majorité des composantes provenant de l’étranger. Cette mesure devrait faire grimper les coûts de production de plusieurs milliers de $ par véhicule et pourrait toucher tous les maillons de la chaîne, des chaînes de montage aux ateliers de réparation, partout en Amérique du Nord.
Contrairement aux tarifs précédents qui épargnaient les véhicules fabriqués aux États-Unis, les nouvelles taxes visent les pièces utilisées pour l’assemblage domestique. Aucun véhicule assemblé aux États-Unis n’étant composé uniquement de pièces locales, l’impact se fera sentir à grande échelle. D’après les données gouvernementales, plus de 50 % des composantes des véhicules américains sont importées.
Selon une analyse des données commerciales, cette nouvelle politique pourrait faire augmenter d’environ 4 000 $ le coût de production d’un véhicule moyen. Des constructeurs comme General Motors et Ford prévoient des milliards en coûts additionnels. GM estime que l’impact total des tarifs pourrait se situer entre 4 et 5 milliards de $ pour l’année.
« Les tarifs sur les pièces entraîneront une hausse de l’inflation liée à l’entretien, aux réparations et aux assurances, ce qui touchera tous les Américains, pas seulement ceux qui envisagent d’acheter un véhicule importé », a expliqué Jonathan Smoke, économiste en chef chez Cox Automotive, lors d’un webinaire de l’Automotive Press Association.
Même si l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) permet certaines exemptions, elles sont limitées. Les pièces canadiennes respectent en majorité les critères salariaux pour l’exemption, mais ce n’est pas le cas pour la majorité des pièces provenant du Mexique. Le Mexique reste d’ailleurs le principal fournisseur de pièces automobiles aux États-Unis, avec des exportations totalisant 82,5 milliards de $ l’an dernier, dont la majorité sera désormais assujettie aux tarifs.
Le gouvernement américain a instauré un programme temporaire de remboursement afin d’atténuer une partie de l’impact. Les constructeurs peuvent réclamer jusqu’à 3,75 % du prix d’un véhicule en crédits la première année, pour ensuite passer à 2,5 % la deuxième année avant l’élimination complète du programme.
Malgré cette aide, peu de véhicules pourront se qualifier pour une exemption totale. Un taux de conformité de 85 % au contenu ACEUM serait requis pour éviter les tarifs, mais pratiquement aucun véhicule n’atteint ce seuil. La complexité des chaînes d’approvisionnement modernes rend le suivi de l’origine des pièces encore plus difficile, jusqu’aux produits comme l’huile ou l’antigel.
Si ces tarifs avaient été en vigueur l’an dernier, les coûts pour l’industrie automobile auraient avoisiné les 60 milliards de $. Les nouvelles règles de remboursement ramèneraient ce total à environ 40 milliards.