Les États-Unis proposent d’interdire les logiciels automobiles chinois en raison de problèmes de cybersécurité

BYD Shark | Photo : BYD

– Les États-Unis envisagent d’interdire les logiciels automobiles chinois afin de prévenir les menaces de cybersécurité dans les voitures connectées.

– Les restrictions sur les logiciels commenceront en 2027, et les interdictions sur le matériel suivront pour les modèles de 2030.

– La domination de la Chine sur le marché des véhicules électriques est mise à mal par les restrictions imposées par les États-Unis sur l’accès aux données et aux technologies étrangères.


Le gouvernement américain a présenté une proposition visant à interdire les logiciels et le matériel fabriqués en Chine et en Russie dans les véhicules connectés, en invoquant des raisons de sécurité nationale. Cette proposition fait suite à une enquête lancée par le président Joe Biden en mars 2024 afin d’examiner les risques potentiels de cybersécurité dans les véhicules modernes qui s’appuient sur des technologies de communication avancées telles que le Wi-Fi, le Bluetooth et les systèmes satellitaires.

Selon des responsables américains, la connectivité croissante des véhicules constitue une menace sérieuse, car des adversaires étrangers pourraient potentiellement exploiter ces systèmes à des fins de piratage, de sabotage ou de vol de données. La secrétaire d’État au commerce, Gina Raimondo, a souligné que les restrictions proposées visent uniquement à préserver la sécurité nationale, et non à encourager la concurrence économique.

Les autorités américaines sont particulièrement préoccupées par les véhicules qui font partie d’infrastructures essentielles, notamment ceux utilisés dans les réseaux de transport, la production d’électricité et les stations de recharge. La proposition fait suite à des allégations selon lesquelles la Chine subventionne injustement son industrie automobile, ce qui lui permet d’inonder les marchés mondiaux de véhicules électriques bon marché. Les États-Unis et l’Union européenne ont réagi en augmentant les droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois.

Lael Brainard, conseillère économique de la Maison-Blanche, a fait remarquer que les États-Unis tentaient d’éviter une répétition du « choc chinois » du début des années 2000, qui avait entraîné d’importantes pertes d’emplois dans l’industrie manufacturière américaine. Mme Brainard a souligné que l’objectif de l’administration était de protéger l’industrie automobile américaine contre la concurrence de véhicules chinois moins chers.

L’interdiction serait mise en œuvre progressivement sur plusieurs années, les restrictions logicielles s’appliquant aux véhicules modélisés en 2027 et les restrictions matérielles entrant en vigueur pour les modèles de 2030. Les véhicules dont l’année de fabrication n’est pas précisée feraient l’objet de restrictions à partir de 2029. La plupart des véhicules américains n’utilisent actuellement pas de logiciels chinois, mais l’abandon du matériel fabriqué en Chine pourrait prendre plus de temps.

La Chine est devenue un acteur dominant sur le marché des véhicules électriques, grâce au soutien du gouvernement. BYD, le plus grand fabricant de VE au monde, a vendu plus de véhicules électriques que Tesla à la fin de l’année 2023. Les restrictions américaines visent à limiter l’accès des entreprises chinoises aux données des conducteurs américains et à réduire la dépendance du secteur automobile américain à l’égard de la technologie chinoise.

Les règles proposées devraient être finalisées d’ici janvier 2025, ce qui donnera aux constructeurs automobiles le temps de s’adapter aux nouvelles exigences et de développer des chaînes d’approvisionnement nationales sûres.

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