– La location représente désormais près de 80 % des ventes de VE chez les concessionnaires américains, contre 16 % l’année dernière.
– Les crédits d’impôt fédéraux et les remises accordées par les constructeurs automobiles rendent le crédit-bail de VE plus abordable que l’achat pur et simple.
– Les contrats de location arrivant à échéance peuvent inonder le marché des VE d’occasion, ce qui a un impact sur la valeur de revente et la stabilité des prix à long terme.
La location domine le marché des véhicules électriques (VE), puisque près de 80 % des VE vendus par les concessionnaires sont désormais loués plutôt qu’achetés aux États-Unis, selon des données récentes d’Edmunds. Cette augmentation substantielle par rapport à seulement 16 % au début de 2023 met en évidence une dynamique changeante dans le paysage automobile, où les incitations fédérales et les remises des constructeurs automobiles font de la location une option plus attrayante pour les consommateurs. Nous n’avons pas encore pu obtenir de chiffres concrets pour le Canada, mais nous sommes convaincus que les contrats de location représentent au moins 50 % de toutes les nouvelles livraisons de VE.
Les incitations fédérales et la « faille de la location »
L’un des principaux moteurs de cette tendance est ce que l’on appelle « l’échappatoire de la location », qui permet aux locataires de bénéficier de l’intégralité du crédit d’impôt fédéral de 7 500 $ pour les VE, un avantage auquel les acheteurs ne peuvent prétendre que s’ils satisfont à des critères stricts. Pour bénéficier du crédit d’impôt lors de l’achat d’un VE, le véhicule doit être assemblé en Amérique du Nord, respecter les restrictions relatives à l’approvisionnement en batteries et être soumis à certains plafonds de prix et de revenus. Toutefois, ces restrictions ne s’appliquent pas lorsque le VE est loué, ce qui permet aux consommateurs de bénéficier de paiements mensuels moins élevés.
Au Canada, des incitations sont également applicables aux contrats de location. Les montants varient en fonction de la durée du contrat de location. Par exemple, une période de 48 mois donne droit au crédit complet de 5 000 $, tandis que pour une période de 36 mois, l’incitatif tombe à 3 750 $. Il est important de noter que depuis le 1er octobre 2024, l’éligibilité à l’incitation ne s’applique plus aux ZEV provenant de pays ne pratiquant pas le libre-échange. Néanmoins, ceux qui se trouvent déjà au Canada ou qui sont en route vers le Canada avant cette date resteront éligibles, tandis que les ZEV en provenance du Canada ou des pays de libre-échange continueront à bénéficier des incitations.
Remises des constructeurs automobiles et offres de location attrayantes
Outre les incitations fédérales, les constructeurs automobiles aux États-Unis, et moins au Canada, offrent des remises importantes sur les VE en location, ce qui renforce l’engouement pour ce type de véhicules. Des offres telles que la Hyundai Ioniq 5 à 159 $ par mois avec un acompte de 3 999 $ et la Kia Niro EV à 149 $ par mois avec le même acompte qui attirent les acheteurs à la recherche d’économies.
Ces remises interviennent alors que les constructeurs automobiles cherchent à stimuler leurs ventes sur un marché où la demande de VE n’est pas aussi forte qu’initialement prévu. Le crédit-bail est devenu une stratégie efficace pour écouler les stocks tout en maintenant les paiements mensuels à un niveau peu élevé pour les consommateurs.
Actuellement, au Québec, la demande de VE a légèrement augmenté. À partir de janvier 2025, l’incitation maximale de 7 000 $ passera à 4 000 $, puis à 0 $ d’ici 2027. Comme le remboursement fédéral, le montant total de l’incitation s’applique à une location de 48 mois.
Pourquoi les consommateurs préfèrent-ils la location ?
La location offre plusieurs avantages qui séduisent les acheteurs de VE, en particulier dans un marché qui évolue rapidement. L’un des principaux attraits est l’accessibilité financière, car le crédit-bail réduit les coûts initiaux et les paiements mensuels. En outre, le rythme rapide des améliorations technologiques des VE fait que de nombreux acheteurs préfèrent le crédit-bail pour rester au courant des derniers modèles sans s’engager dans un achat à long terme.
Un autre facteur clé est la dépréciation. Les VE ont montré des taux de dépréciation plus rapides que la moyenne, ce qui fait de la location une option plus sûre pour ceux qui s’inquiètent d’une perte potentielle de la valeur de revente. La location permet aux consommateurs d’éviter les risques de dépréciation tout en bénéficiant de la flexibilité nécessaire pour passer à une technologie plus récente à la fin de leur contrat de location.
Comme de plus en plus de consommateurs se tournent vers le crédit-bail, l’impact futur sur le marché des VE est incertain. À l’expiration de ces contrats de location, le marché pourrait connaître un afflux de VE d’occasion à vendre d’ici deux à quatre ans. Si cette situation peut offrir des opportunités aux acheteurs soucieux de leur budget, elle pourrait également affecter les valeurs résiduelles et les valeurs de revente, ainsi que la stabilité générale des prix des véhicules électriques.
Des questions se posent également quant à la durabilité de la tendance aux locations. Si elle s’est avérée efficace à court terme, il pourrait ne pas constituer une stratégie viable à long terme pour stimuler les ventes de VE, en particulier si les incitations sont réduites ou supprimées à l’avenir. Les constructeurs automobiles devront peut-être adapter leurs stratégies en fonction de l’évolution des préférences des consommateurs et des conditions du marché.
Source: InsideEvs