
Des sous-compactes abordables aux modèles de luxe, les hausses dépassent largement l’inflation
Ce n’est un secret pour personne : les voitures neuves n’ont jamais été aussi chères au Canada. Au cours des deux dernières décennies, le prix moyen d’un véhicule neuf a augmenté beaucoup plus rapidement que les salaires ou l’inflation, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les familles, les acheteurs d’une première voiture, et même les passionnés de longue date.
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, nous avons recensé les prix de base de dix modèles populaires pour les années modèles 2005, 2010, 2015, 2020 et 2025. Qu’il s’agisse de voitures grand public ou de véhicules de luxe, de berlines compactes ou de camions pleine grandeur, la tendance est la même : les augmentations de prix sont spectaculaires.
Ce qui rend la comparaison particulièrement intéressante, c’est la relative stabilité des prix avant la pandémie — certaines années affichaient même des baisses. Mais après 2020, l’augmentation est fulgurante, et c’est peu dire.
Les prix proviennent de nos propres éditions de l’Annuel de l’Auto, publiées depuis 2002. Le prix affiché est le premier prix connu pour l’année modèle indiquée. Certains modèles ont vu leur prix changer en cours d’année. Pour l’année modèle 2025, la plupart des prix incluent les frais de transport et préparation, qui tournent autour de 2 000 $. Il serait donc juste de les soustraire du prix indiqué.
Voici un aperçu de l’évolution du PDSF de départ de chaque véhicule :
Modèle | 2005 | 2010 | 2015 | 2020 | 2025 |
BMW Série 3 | 34950 | 34900 | 35990 | 49000 | 59420 |
Cadillac Escalade | 77600 | 83460 | 79900 | 87895 | 115640 |
Ford F-150 | 24930 | 24599 | 19999 | 31799 | 50700 |
Honda CR-V | 28200 | 27790 | 25990 | 27690 | 37861 |
Jeep Grand Cherokee | 38990 | 41645 | 39995 | 45645 | 57982 |
Lexus RX | 48250 | 46190 | 51300 | 55250 | 66290 |
Mercedes-Benz Classe S | 104600 | 108000 | 108200 | 108100 | 159541 |
Nissan Sentra | 15598 | 15198 | 15098 | 16698 | 25144 |
Subaru WRX | 35495 | 32495 | 29995 | 29995 | 36163 |
Toyota Camry | 24950 | 24900 | 23750 | 26490 | 37181 |
Cette évolution des prix sur 20 ans raconte bien plus qu’une simple montée en flèche. Elle reflète aussi les grands bouleversements économiques mondiaux et les transformations profondes de l’industrie automobile.
La crise financière de 2008–2009 a forcé plusieurs constructeurs à se restructurer, réduire les incitatifs et revoir leur stratégie de tarification. Les prix sont restés relativement stables pendant plusieurs années pour maintenir un certain volume de ventes alors que l’économie mondiale traversait une période difficile.
Le milieu des années 2010 a aussi été marqué par une stabilité tarifaire, voire une légère baisse pour certains modèles.

Puis est arrivée la pandémie. Même avant celle-ci, certaines marques avaient commencé à hausser leurs prix, souvent à cause de l’ajout de nouveaux modèles en entrée de gamme, comme les BMW Série 1 et 2, le Ford Ranger ou le Lexus NX.
Mais très rapidement, les arrêts de production, la pénurie de puces électroniques et le chaos dans les chaînes d’approvisionnement ont réduit les stocks. La demande a explosé, mais l’offre n’a pas suivi. Résultat : les prix des véhicules neufs et d’occasion ont grimpé en flèche.
Même si le marché s’est stabilisé depuis, les prix continuent de monter. Et les tarifs 2025 et 2026 ne feront qu’aggraver le choc pour les consommateurs.
Ajoutez à cela les tarifs douaniers imposés sous l’administration Trump, qui ont bouleversé le commerce nord-américain et fait grimper le coût de l’acier, de l’aluminium et des pièces au Canada.
Enfin, avec les nouvelles technologies, les normes de sécurité plus strictes et les coûts liés à l’électrification, il n’est pas étonnant que de plus en plus de Canadiens trouvent les voitures neuves tout simplement inaccessibles.