Pourquoi n’y a-t-il pas plus de VÉ chinois « abordables » aux États-Unis ?

Les véhicules électriques (VÉ) chinois rencontrent d’importants obstacles à leur entrée sur le marché américain, en raison des tarifs douaniers, des réglementations de sécurité, des défis du marketing et des facteurs politiques.

 

  • Les États-Unis offrent moins d’options de VÉ par rapport à l’Europe et à la Chine, les préoccupations de rentabilité orientant la focalisation des constructeurs automobiles.

  • Les tarifs, en particulier ceux sur les véhicules fabriqués en Chine, représentent de sérieux défis économiques pour les constructeurs étrangers aux États-Unis.

  • Le climat politique américain et les réglementations de sécurité compliquent davantage l’entrée des VÉ chinois sur le marché américain.


Véhicule autonome Nuro | Photo: Nuro

Le marché des véhicules électriques (VÉ) aux États-Unis est en retard par rapport à l’Europe et à la Chine en termes de diversité et d’accessibilité des modèles. Alors que les automobilistes américains peuvent choisir parmi plus de 50 véhicules électriques, les marchés européen et chinois offrent presque le double, voire le triple de ce nombre, respectivement. Les constructeurs américains invoquent principalement la rentabilité pour expliquer cet écart. Les investissements dans l’électrification sont d’abord orientés vers les camions, les VUS et d’autres modèles premium.

Prototype BYD Han EV

La Chine, acteur dominant du secteur des VÉ, devrait représenter environ 60% des 14,1 millions de nouvelles ventes mondiales de VÉ cette année. Des véhicules comme l’Atto 3 de BYD allient accessibilité et qualité. Malgré son prix compétitif et ses caractéristiques avancées, l’Atto 3, ainsi que d’autres véhicules chinois, est notablement absent du marché américain.

Plusieurs facteurs contribuent à cette absence. Les États-Unis imposent des droits de douane sur les véhicules étrangers, dont un tarif substantiel de 27,5% sur les voitures fabriquées en Chine. À cela s’ajoute l’ancienne « chicken tax » de 25% sur les camions importés, une politique découlant d’un différend datant de 1964 concernant les tarifs européens sur la volaille.

Outre les tarifs, les véhicules chinois sont confrontés à d’autres obstacles. La plupart n’ont pas été conçus selon les normes de sécurité américaines, ce qui rend la conformité coûteuse. Établir un réseau de distribution et assurer le service et la couverture de garantie constitue un autre défi majeur.

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Les marques étrangères établies ont du mal à s’implanter sur le marché américain, les nouveaux venus nécessitant d’importants investissements en marketing pour obtenir une reconnaissance de la marque. Cependant, même si les constructeurs chinois parvenaient à surmonter ces défis, ils rencontreraient d’autant plus une résistance politique. Les politiques américaines semblent favoriser les producteurs nationaux par rapport aux concurrents étrangers, en particulier ceux de Chine.

Véhicule autonome Nuro | Photo: Nuro

En Europe, les préoccupations concernant les subventions chinoises des VÉ ont suscité des enquêtes, reflétant les appréhensions mondiales concernant la stratégie du marché des VÉ de la Chine. La future orientation du marché américain est incertaine et sera influencée par les négociations en cours avec le syndicat United Auto Workers. Actuellement, les constructeurs américains semblent s’éloigner des véhicules d’entrée de gamme, tandis que la Chine continue de se spécialiser dans ce segment. Cependant, il est peu probable que les VÉ chinois comblent ce vide sur le marché américain dans un avenir proche.

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