La victoire de Trump soulève des questions sur la politique américaine en matière de VE et sur les objectifs d’électrification

2024 Nissan Ariya | Photo: Matt St-Pierre
  • La croissance des BEV sous Biden risque de ralentir, car les républicains ciblent les crédits d’impôt et les réglementations sur les émissions. 

  • Des batailles juridiques pourraient définir l’avenir du mandat ZEV de la Californie et de la dérogation du CARB. 

  • Le soutien bipartisan aux tarifs douaniers pourrait stimuler le développement de la chaîne d’approvisionnement nationale des VE.


Donald Trump a été élu pour un second mandat en tant que président des États-Unis, et les républicains ont pris le contrôle du Sénat. La Chambre des représentants reste indécise, mais les premières indications suggèrent qu’elle pourrait également tomber sous le contrôle des républicains. Les résultats de l’élection ont de vastes répercussions sur de nombreux secteurs, notamment sur le marché automobile américain, où les politiques de l’administration Biden ont favorisé une électrification rapide.

Pendant le mandat du président Joe Biden, l’adoption des véhicules électriques aux États-Unis s’est considérablement accélérée. Les ventes de véhicules électriques à batterie (BEV) sont passées de 240 000 en 2020 à près de 1,2 million en 2023. Cette croissance a été soutenue par les politiques fédérales, notamment les crédits d’impôt prévus par la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) et les réglementations plus strictes en matière d’émissions mises en œuvre par l’Agence de protection de l’environnement (EPA). L’administration Trump, qui s’est historiquement opposée à de telles mesures, pourrait modifier la trajectoire de l’électrification dans les années à venir.

L’une des principales réalisations législatives de la présidence Biden a été l’IRA, qui prévoyait des crédits d’impôt allant jusqu’à 7 500 $ USD pour les véhicules électriques. Cette loi a favorisé une croissance significative des ventes de VE, avec des entreprises comme Tesla qui auraient reçu plus de 1,8 milliard de dollars d’avantages fiscaux à partir de 2023. Cependant, Donald Trump a fréquemment critiqué l’IRA, la qualifiant de « hausse massive des impôts ». Bien qu’une abrogation complète soit peu probable, le contrôle des deux chambres du Congrès par les républicains pourrait permettre de modifier le programme.

La dérogation du California Air Resources Board (CARB), établie en 1967, permet à la Californie de fixer des règles plus strictes en matière d’émissions que celles de l’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) et de mettre en œuvre son mandat pour les véhicules zéro émission (ZEV) à l’horizon 2035. Actuellement, 12 autres États ont adopté les règles du CARB, représentant collectivement environ un tiers des ventes de voitures aux États-Unis. L’administration Trump a fait part de son opposition à la dérogation du CARB et pourrait tenter de l’éliminer, afin d’uniformiser les réglementations en matière d’émissions à l’échelle nationale.

Malgré des divergences politiques, les républicains et les démocrates s’accordent sur le maintien de droits de douane élevés sur les VE chinois et les composants des batteries lithium-ion. Ces droits de douane, qui ont été portés à 100 % sous Biden, devraient rester en place ou augmenter encore sous Trump. Cette approche vise à renforcer la production nationale de matériaux essentiels, tels que le lithium, et à réduire la dépendance à l’égard des chaînes d’approvisionnement chinoises.

La Chine domine la production mondiale de composants de batteries lithium-ion, notamment les anodes, les électrolytes et les cathodes. L’augmentation des barrières commerciales est susceptible d’encourager la délocalisation de la fabrication des batteries.

La transition vers les véhicules électriques aux États-Unis devrait ralentir sous l’administration Trump, avec un financement fédéral réduit, des réglementations assouplies et des contestations juridiques potentielles des initiatives au niveau de l’État, comme le mandat ZEV de CARB. Cependant, les investissements du secteur privé et l’élan actuel des VE suggèrent que l’électrification se poursuivra, bien qu’à un rythme plus lent.

En ce qui concerne l’infrastructure des VE, des programmes tels que l’initiative National Electric Vehicle Infrastructure (NEVI), qui a alloué des milliards aux réseaux de recharge, pourraient être réduits ou supprimés. L’accent pourrait alors être mis sur les partenariats public-privé, ce qui accélérerait le développement de l’infrastructure, mais risquerait d’entraîner des disparités régionales.

Les VE représentant déjà 10 % des ventes de véhicules aux États-Unis et les constructeurs automobiles ayant investi massivement dans le développement des VE, il est peu probable que la transition générale soit complètement interrompue. Le rythme d’adoption dépendra plutôt de l’évolution des conditions réglementaires et économiques dans les années à venir.

Le Canada pourrait lui aussi ressentir les effets de la prochaine présidence. Le gouvernement fédéral a fixé des objectifs de vente de véhicules à zéro émission qui reflètent ceux de la Californie, où 100 % des nouvelles ventes de véhicules légers seront des véhicules à zéro émission d’ici 2035. Si l’administration Trump ralentit effectivement l’adoption des VE par divers moyens, il semble très peu probable que le Canada parvienne à atteindre ses objectifs.

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