L’étude de J.D. Power révèle de modestes gains en qualité éclipsés par les frustrations liées aux écrans et de nouvelles règles de sécurité.

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Le nombre de problèmes chute à 192 par 100 véhicules
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L’Euro NCAP exigera des commandes physiques pour les cotes de sécurité d’ici 2026
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Lexus arrive en tête du classement qualité, Nissan domine le marché de masse
La qualité des véhicules s’est légèrement améliorée en 2025 malgré la complexité technologique croissante, mais les systèmes d’infodivertissement dominés par les écrans tactiles continuent d’exaspérer les conducteurs, selon l’étude Initial Quality Study 2025 de J.D. Power, publiée aujourd’hui. Le nombre global de problèmes a diminué, passant de 194 à 192 par 100 véhicules, une amélioration modeste qui masque des tendances divergentes entre les marques de luxe et le marché de masse.
Les systèmes d’infodivertissement demeurent la catégorie la plus problématique, avec 42,6 problèmes par 100 véhicules, malgré une légère amélioration de 1,9 point. Ces ennuis persistants proviennent du transfert de commandes physiques essentielles vers les écrans tactiles. Des fonctions autrefois accessibles via des boutons dédiés—comme la température de climatisation, la vitesse du ventilateur, le chauffage des sièges, le sélecteur de vitesses et même l’ouverture de la boîte à gants—requièrent maintenant plusieurs tapotements et glissements dans des menus numériques.
« Même si les grands écrans attirent visuellement les consommateurs, leur utilisation dans un véhicule est de plus en plus source de frustration », affirme Frank Hanley, directeur principal du benchmarking automobile chez J.D. Power. « Les propriétaires doivent naviguer à travers plusieurs écrans pour accéder à des fonctions clés. Ils trouvent cela inutilement compliqué et trop distrayant pendant la conduite. »
La complexité des écrans tactiles exaspère les conducteurs
L’étude repose sur les réponses de 92 694 propriétaires de véhicules neufs sondés après 90 jours de possession. Elle révèle que la moitié des problèmes les plus fréquents de l’industrie concernent les systèmes d’infodivertissement. Bien que 11 sous-catégories aient montré des améliorations, les irritants liés aux écrans tactiles ont augmenté, alors que les constructeurs intègrent des fonctions non liées à l’audio dans les écrans centraux.
Les conséquences dépassent la simple gêne. Une étude du TRL au Royaume-Uni a démontré que l’utilisation d’écrans tactiles pour la connectivité mobile réduisait les temps de réaction autant que l’alcool ou la drogue au volant. Cette distraction a poussé l’Euro NCAP, organisme européen de notation en sécurité automobile, à annoncer qu’à partir de 2026, un véhicule ne pourra obtenir une cote de sécurité cinq étoiles que s’il possède des commandes physiques pour les clignotants, feux de détresse, klaxon, essuie-glaces et appels d’urgence.
Volkswagen a déjà reconnu le problème. Le chef du design, Andreas Mindt, a déclaré au magazine Autocar que l’entreprise réintroduira des commandes physiques pour les « cinq fonctions les plus importantes » dans tous les modèles à venir. « On ne refera plus jamais cette erreur », a-t-il dit. « Honnêtement, c’est une auto, pas un téléphone : c’est une auto. »
Outre les systèmes d’infodivertissement, les porte-gobelets refont surface comme source d’irritation. Alors que l’on croyait ce problème réglé, les contenants réutilisables aux formes variées dépassent l’adaptation des intérieurs automobiles.
Pour la première fois, les véhicules hybrides rechargeables présentent plus de problèmes que les véhicules électriques à batterie (VÉB), avec 237 problèmes par 100 véhicules comparativement à 212 pour les VÉB. Les véhicules à essence traditionnels s’en sortent le mieux avec 184 problèmes par 100, suivis des hybrides conventionnels à 196. L’amélioration de 62 points de Tesla a largement contribué aux bons résultats du segment VÉB.
Les véhicules de luxe affichent plus de défauts que les modèles grand public

Les marques de luxe ont vu une nette amélioration, passant de 230 à 203 problèmes par 100 véhicules. En revanche, les marques de marché de masse ont enregistré une légère détérioration, passant de 181 à 187. Cela dit, les véhicules de luxe comptent davantage de défectuosités et de pannes que leurs équivalents grand public, surtout au niveau de l’extérieur, avec 4,2 problèmes de plus en moyenne.
Lexus s’est hissée au sommet du classement général avec 166 problèmes par 100 véhicules, suivie de Jaguar (175) et Genesis (183) chez les marques de luxe. Du côté du marché de masse, Nissan arrive en tête avec 169, suivie de Hyundai (173) et Chevrolet (178).
Les nouveaux modèles lancés cette année posent particulièrement problème, avec une moyenne de 203 problèmes par 100 véhicules—le pire score depuis la refonte de l’étude en 2020. Seulement deux des 18 nouveaux modèles de l’année ont obtenu un meilleur résultat que la moyenne de leur segment.
General Motors décroche cinq prix par modèle, soit le plus grand nombre pour un constructeur, suivie de Ford avec quatre prix de segment. L’usine de BMW à Graz, en Autriche, remporte le prix Platine de la qualité d’usine, tandis que les installations de Toyota en Ontario et au Kentucky reçoivent une distinction Or.