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BYD pourrait être l’une des premières marques chinoises à s’établir en sol nord-américain.
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Ford et Tesla travaillent actuellement sur des modèles plus abordables.
La question n’est pas de savoir si les constructeurs automobiles chinois viendront en Amérique du Nord, mais bien quand. Cette épineuse interrogation, plusieurs dirigeants de marques déjà basées sur le continent se la posent assez souvent depuis quelque temps.
Il est vrai que les divisions automobiles déjà établies aux États-Unis et au Canada ont l’avantage de la notoriété et bien souvent, de l’histoire attachée à un écusson X ou une marque Y. À ce petit jeu, les marques issues de l’empire du milieu ont encore beaucoup à prouver, mais malgré tout, ces constructeurs chinois possèdent un atout indéniable sur leurs concurrents occidentaux : le prix.
Récemment, le géant de l’automobile chinoise BYD (pour Build Your Dreams) a dévoilé la Seagull, une voiture électrique dont le prix de base équivaut à 9 698 $ (en dollars américains). La citadine est, au moment d’écrire ces lignes, commercialisée dans son marché local, mais aussi au Brésil et au Mexique, bref aux portes des États-Unis.
Pour le moment, tous les véhicules électriques vendus en Amérique du Nord commandent une jolie somme à l’achat, la moyenne du prix de vente d’un VÉ aux États-Unis qui frôle les 60 000 $ à l’heure actuelle, une statistique recueillie par le site américain Edmunds. La même publication a aussi dévoilé que le prix de vente moyen en Chine pour un VÉ est d’environ 30 000 $. Bref, ces chiffres confirment que les marques automobiles « traditionnelles » ont du pain sur la planche, car même s’il y a un mouvement de protestation sur la venue de ces constructeurs chinois sur le continent, la capacité de production de ces marques est simplement trop forte pour qu’elles se limitent à leur marché local, malgré la taille impressionnante de ce dernier.
D’ailleurs, BYD chercherait actuellement à s’établir au Mexique, une manœuvre qui lui permettrait de cogner à la porte du marché américain, sans devoir payer des tarifs sévères imposés par le gouvernement américain sur les produits chinois. En misant sur une usine d’assemblage en sol mexicain, BYD pourrait éviter de payer ces pénalités imposées à la majorité des véhicules assemblés en Chine – Volvo et Polestar profitent d’une exception pour le moment. Le géant de l’automobile chinoise serait également basé dans un marché où il y a déjà plusieurs fournisseurs établis et même une main-d’œuvre expérimentée et plus abordable qu’aux États-Unis ou au Canada. L’Accord de libre-échange entre le Mexique, les États-Unis et le Canada est donc crucial pour les constructeurs chinois.
La concurrence chinoise peut être vue d’un mauvais œil par certains, mais elle a aussi du bon pour le consommateur moyen qui n’a pas les moyens de se payer un multisegment compact à plus de 50 000 $ après l’application des incitatifs financiers qui, de toute manière, seront appelés à disparaître au fil des années.
D’ailleurs, à ce compte, Tesla et Ford, pour ne nommer que ces deux-là, planchent déjà sur des modèles électriques dont le prix de départ serait fixé à 25 000 $ en dollars américains, un seuil beaucoup plus atteignable pour le commun des mortels. Et d’autres joueurs viendront se joindre à cette offensive pour des véhicules électriques moins dispendieux pour mieux rivaliser avec les marques chinoises, mais aussi offrir des véhicules zéro émission à un plus grand nombre de consommateurs.