Maintenant décoiffée
En novembre dernier, la journée même où Donald Trump remportait l’élection américaine, je me trouvais à Miami au lancement de la smart électrique. La situation était ironique, vous en conviendrez. Nous mettions à l’essai une voiture verte alors qu’un homme incrédule face aux changements climatiques devenait le grand patron pays.
Le dévoilement de la version cabriolet, qui s’est tenu à Genève il y a quelques jours, n’avait rien d’ironique. En fait, c’était tout le contraire. Dans une ville terrassée par ses embouteillages aux heures d’affluence, la smart électrique y était à son aise.
En prime, avec la capote relevée, c’est toute l’architecture de cette ville historique qui s’est dévoilée à nous. Que demander de mieux?
C’est cependant le fait de ne brûler aucune goutte de pétrole qui retenait notre attention. C’est l’élément premier qui nous permet d’apprécier cette smart. C’est aussi ce qui a convaincu Mercedes-Benz Canada de n’offrir que des versions électriques pour notre pays, une décision des plus logiques.
L’autonomie
La question qui brûle les lèvres lorsqu’il est question d’une voiture électrique, c’est son autonomie. C’est souvent elle qui tranche entre l’intention d’acheter et l’action de le faire. Pour la smart cabriolet, elle se chiffre à 155 km, soit 5 de moins que la version à toit dur. La raison : le poids additionnel de la décapotable qui profite d’une structure rigidifiée.
Un détail, car la vraie autonomie dépend de l’utilisation. À la présentation, on nous mentionnait qu’il fallait s’attendre à 115 ou 120 kilomètres, considérant que des éléments comme la climatisation sont par moment activés.
Aussi, à inclure dans l’équation, plus la conduite exige l’utilisation des freins, plus on récupère de l’énergie. Cette opération est même maximisée lorsque le mode Eco est sélectionné, lui qui limite la vitesse de pointe et rend plus paresseuse la pédale d’accélération.
L’autonomie dépend aussi du niveau d’agressivité à l’accélération. L’entièreté du couple disponible dès qu’on effleure la pédale d’accélération incite parfois à la délinquance. Nul doute, cette version électrique est la plus amusante des smart à ce jour. Si la statistique au 0-100 km/h est peu impressionnante à 11,5 secondes, celle du 0-60 km/h, à environ 5 secondes, l’est plus. En fait, jusqu’à 80 km/h, la smart détale comme un lapin.
Alors, ce 155 kilomètres annoncé, est-ce suffisant? On aurait tendance à vous dire non, considérant que de plus en plus de véhicules en offrent davantage. Cependant, vu la vocation urbaine ici, on doit considérer cela comme suffisant.
Avec l’équipement nécessaire à la maison, la recharge n’exige que deux heures et demie pour récupérer 80 % des capacités. Comptez une douzaine d’heures pour une obtenir le même résultat avec une prise de 110 volts.
Concernant l’architecture, la pile au lithium-ion responsable de l’alimentation est située sous le plancher. D’une puissance de 17,6 kWh, elle est composée de 96 cellules interchangeables. Sa puissance correspond à 82 chevaux et son couple à 118 livres-pieds. Le constructeur garantit son utilisation pour une période de huit ans ou 100 000 km.
La conduite : le meilleur et le pire
En raison de sa taille, lilliputienne, la smart propose un comportement routier unique qui s’apprécie en certaines occasions, mais qui fait aussi pester.
Par exemple, en ville, vous avez ici une voiture proposant un degré de maniabilité renversant. Le rayon de braquage, par exemple, vous permet de faire des manœuvres de demi-tour à des endroits où il vous apparaît impossible de le faire. Concrètement, on n’a besoin que de 6,95 mètres pour faire un tour complet alors que la norme oscille autour de 10 mètres dans l’industrie. Et pour se faufiler dans la circulation lourde, c’est un jeu d’enfant. Un jeu tout court, en fait; on s’amuse à se glisser partout avec la smart.
Pour ce qui est de l’espace, c’est franchement impressionnant pour les occupants. Le dégagement pour les jambes se compare à celui d’une berline intermédiaire et celui pour la tête est généreux. Avec la capote relevée, la question ne se pose même pas. Il est même possible de retirer les deux parties situées de chaque côté entre les piliers A et B, parties qui permettent à la toile de se glisser de l’arrière vers l’avant. Fait amusant, l’opération d’ouverture et de fermeture peut se faire à toute vitesse. Nous l’avons réalisé à 120 km/h.
Au niveau du confort, ça se gâte un peu. Les baquets proposent un minimum à ce niveau, mais le faible empattement de la voiture fait qu’on se fait brasser à souhait lorsque la chaussée se dégrade. Sur une belle surface, ça va, mais vous savez que ce genre de revêtement est plus l’exception que la règle au Québec, surtout en milieux urbains. Si vous envisagez un essai routier, choisissez une route dégradée; vous allez découvrir où se situe votre seuil de tolérance.
Enfin, un mot sur le système de navigation qui est embarquée à bord de la smart : ATROCE. Il a modifié une destination lors d’un arrêt sur notre route et en trois autres occasions, nous a menés à de mauvais endroits alors que nous avions inscrit la bonne adresse dans le système. D’autres journalistes ont aussi multiplié les détours.
La division a quelque chose à régler ici, et rapidement.
Conclusion
L’achat d’une voiture est généralement lié à un besoin précis. Dans le cas de la smart, ce besoin est particulier. La smart n’est pas une voiture polyvalente. Il importe donc d’être certains qu’elle répond à vos exigences.
Et ces dernières, vous les connaissez mieux que nous.
La voiture est attendue au Canada en octobre. Les prix nous seront communiqués sous peu.
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