Je suis encore un tantinet sous le choc suite à l’essai de la toute nouvelle Camry 2018. Toyota a réussi une métamorphose que je n’aurais jamais cru possible. Entendons-nous sur le fait que cette berline intermédiaire porte-étendard de la marque ne s’adressait pas à ceux qui recherchaient le plaisir de conduire. Les critères d’achat se limitaient à la fiabilité, l’économie et au confort, et ce malgré les versions coupées et la Solara du passé.
Mais voilà que Toyota a décidé d’instaurer cedit « plaisir au volant » dans leur nouvelle berline, sans toutefois ignorer les points qui ont fait de la Camry une des voitures de la catégorie la plus prisée depuis plus de 30 ans. Toyota a, dans sa poche, des ressources que l’on pourrait pratiquement qualifier d’infinies. Un des fruits de ces ressources est la TNGA ou la Toyota New Global Architecture. Cette base réinventée est celle qui a permis à Toyota de transformer, et c’est le cas de le dire, la Camry.
Le segment des berlines intermédiaires connaît des baisses importantes au profit des VUMs par contre le volume de ventes demeure substantiel. Être chef de file ici compte beaucoup pour assurer une bonne année fiscale.
Transformation physique
La TNGA est responsable de l’ensemble des améliorations marquantes de la nouvelle Camry. La plateforme composée d’acier à haute résistance est 30% plus rigide que l’ancienne et sert de base qui permet non seulement une meilleure tenue de route, mais qui rehausse le niveau de raffinement.
Dans l’ensemble, la carrosserie de la Camry est 25mm moins haute, mais 30mm plus longue. Les dimensions révisées les plus remarquables sont l’empattement qui croit par 45mm et le capot, qui se retrouve dorénavant 40mm plus bas pour une excellente visibilité.
De près ou de loin, la prestance de la Camry 2018 n’a que très peu à voir avec les sept générations précédentes. On retrouve maintenant de phares aux DEL à l’avant de série et en option à l’arrière. Pour la première fois, les versions « L » et « S » arborent des carrosseries distinctes. Les S (SE, SE Hybride, XSE et XSE V6) sont dotées d’une calandre plus accrocheuse, d’une suspension calibrés sport, de jantes plus grosses et de nombreux petits détails esthétiques. De plus, il est maintenant possible d’opter pour une peinture deux-tons (toit noir) avec les couleurs bleu, blanc et argent moyennant un léger supplément.
La stratégie de Toyota est d’utiliser les versions S comme appât. Autrement dit, elle n’est pas destinée aux acheteurs traditionnels de la voiture. Ces derniers seront servis par les L (L, LE, LE Hybride, XLE et XLE V6) plus sobres et selon moi, plus jolis.
L’habitacle connaît une transformation importante qui plaira à la majorité des acheteurs. Le design de la portion centrale de la planche de bord laisse tout de même un peu à désirer avec ses boutons trop petits et qui limitent l’accès au vide-poche au passager avant. L’écran tactile de 7 pouces de série demeure efficace par contre certains menus nécessitent plus de concentration. En option, l’écran de 8 pouces connaît les mêmes limitations.
De série, la Camry sont équipées de sièges avant chauffants (arrière et volant chauffant pas offert pour le moment – une lacune selon moi) et d’Entune, le système d’infodivertissement de Toyota. Il incorpore plusieurs applications et en permet l’installation de nouvelles. Il n’inclut pas par contre Apple CarPlay ou AndroidAudio.
Dorénavant, une grande routière
Je n’exagère en rien! Encore une fois, la nouvelle plateforme rigide incarne un rôle capital accueillant une suspension arrière à double bras triangulé qui transforme le comportement routier de la voiture.
Les calibrations du nouveau châssis se font ressentir immédiatement. Lors de l’essai routier, vous allez comprendre ce que je vais décrire. La nouvelle Camry répond immédiatement aux apports du pilote; du jamais vu. Le centre de gravité moins élevé permet quant à lui une stabilité accrue et lorsque jumelée à la direction plus précise, on se retrouve avec une Camry plus dynamique. Et attention, il n’y a pas d’exception!
Eh oui, même la version anciennement moche qu’était l’Hybride est agréable à piloter. Bien honnêtement et à ma grande surprise, elle est ma Camry de prédilection.
Les trois groupes propulseurs ont connu d’importantes révisions et c’est le 4-cylindre de 2,5 litres à cycle Atkinson qui retient mon attention. Celui-ci est non seulement plus léger, mais un peu plus puissant (208 chevaux) que la version antérieure.
Les reprises de cet hybride amusent à chaque coup tant la voiture semble rapide. Et ce n’est pas tout! Lors de l’essai, disons ardent, la voiture affichait une consommation de seulement 5,9 litres aux 100 km! La CVT propose 6 rapports « préprogrammés » créant une sensation plus sportive. À l’autre extrémité, on retrouve le nouveau V6 de 3,5 litres qui produit 301 chevaux. Oui, il est doux et puissant, mais ultimement inutile.
Le 4-cylindre de 2,5 litres comptera pour près de 75% de toutes les Camry 2018 vendues. Il se prouve efficace, mais quelque peu bruyant, en toute situation avec ses 203 chevaux (206 chez les « S »). La nouvelle boite automatique à 8 rapports maximise le rendement des deux moteurs et on peut la remercier pour des indices de consommation plus que raisonnable.
La très nouvelle Camry
La Toyota Camry 2018 est en un mot, transformée. L’évolution si considérable me porte à croire qu’il ne s’agit plus du Camry, mais bien d’un tout nouveau modèle. Voilà ce qui explique en bonne partie la création des deux gammes distinctes de la voiture.
Dans ce créneau, les Hyundai Sonata et Honda Accord ont aussi trinqué un renouveau considérable. La partie n’est donc pas gagnée pour la Camry, mais vous risquez d’être interloqué par le comportement de la Toyota.
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