Présentée à Las Vegas en septembre dernier, la nouvelle Nissan LEAF 2018 est sur le point de faire son entrée au Canada, six ans après l’arrivée de la première génération en 2011. On ne peut pas dire que le segment des voitures électriques a connu un énorme gain en popularité au cours de cette période, mais il y a certainement une croissance.
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L’arrivée de voitures électriques à plus grande autonomie et à coût plus raisonnable que ce qu’exige une Tesla, par exemple, explique cette tendance. Il y a eu la Chevrolet Bolt et ses 383 kilomètres d’autonomie et nous pouvons aussi inclure la Hyundai IONIQ dans le lot avec ses quelque 200 kilomètres d’autonomie. Il y a aussi une nouvelle Volkswagen e-Golf 100 % électrique à considérer.
Et maintenant il y a la Nissan LEAF 2018, une nouvelle génération de la pionnière des voitures électriques au pays qui est certainement améliorée à tous les points de vue même si certains croient qu’une plus grande autonomie aurait été de mise. Voyons cela de plus près.
Pour commencer, la Nissan LEAF 2018 voit sa batterie passer de 30 kWh à 40 kWh ce qui lui confère une autonomie de 241 kilomètres. C’est environ 80 kilomètres de plus que le modèle précédent, mais toujours loin de la meneuse du segment à ce niveau, la Chevrolet Bolt.
Sauf que la Nissan LEAF 2018 est offerte à partir de 35 998 $ avant les incitatifs gouvernementaux. C’est plus de 7 000 $ de moins que la Chevrolet Bolt. La question devient alors : combien valent réellement les 140 kilomètres supplémentaires offerts par la Chevrolet?
Chaque acheteur aura à se poser la question. Ultimement, plusieurs études ont démontré au fil des ans que les distances moyennes parcourues quotidiennement par les automobilistes sont souvent bien en dessous de 100 kilomètres. Le soir, les propriétaires de véhicules électriques branchent leur auto et profitent ainsi d’une autonomie complète et bien suffisante en général pour les déplacements à venir, qu’elle soit de 241 kilomètres ou de 383 kilomètres.
Donc, il semblerait que si vous êtes dans la moyenne, la LEAF 2018 répondra à vos besoins et vous économiserez beaucoup par rapport à la Bolt. Encore une fois, il faudra faire l’analyse et déterminer quelle distance vous voulez réellement être en mesure de parcourir avec votre VÉ.
Au revoir le chargeur résidentiel avec la Nissan LEAF 2018
L’un des éléments les plus intéressants de la nouvelle Nissan LEAF 2018 est qu’elle ne requiert plus l’installation d’un chargeur résidentiel pour profiter d’une recharge plus rapide à la maison.
En effet, il est possible de se brancher directement à une prise de 240 volts et ainsi recharger la batterie en 7,5 heures. Avec une prise de 120 volts, la recharge requiert environ 35 heures, mais la majorité des propriétaires voudront utiliser la 240 volts.
Le fait d’éviter l’installation du chargeur permet d’économiser quelques milliers de dollars en plus d’offrir la possibilité d’obtenir une recharge rapide quand nous ne sommes pas à la maison plus facilement.
Une voiture agréable à conduire
Quand Chevrolet a introduit la Bolt il y a plus d’un an, le constructeur américain a énormément vanté l’agrément de conduite et la tenue de route de sa nouvelle VÉ. Ce n’était pas de la poudre aux yeux. La Bolt est effectivement très intéressante d’un point de vue dynamisme de conduite. Or, la Nissan LEAF 2018 l’est tout autant.
En effet, la Nissan Leaf 2018 surprend avec sa tenue de route précise et son comportement à la fois solide et prévisible. C’est peut-être l’élément qui m’a le plus impressionné lors de mon premier contact avec la voiture dans la région de San Francisco.
L’ancienne LEAF n’avait rien de sportive et sa conduite n’était pas très engageante. Il suffisait de la pousser un peu pour se rendre compte rapidement que cette voiture électrique préférait nettement les trajets urbains et les routes droites. La nouvelle Nissan LEAF 2018 se comporte beaucoup plus comme une voiture traditionnelle. Pensez Honda Civic ou Kia Forte, et vous aurez une idée de son comportement routier.
Elle s’avère également plus confortable à mon avis que la Bolt qui est quelque peu sautillante. L’habitacle est cependant moins spacieux sans pour autant être décevant. La position de conduite est assez élevée ce qui donne une bonne visibilité et augmente la confiance du conducteur.
Côté performances, le couple instantané du moteur électrique développant une puissance équivalente à 147 chevaux se fait rapidement sentir et se traduit par des accélérations immédiates qui sont parfois trop brusques pour les pneus. Rien de trop grave, cependant. Ce qui est certain est que ça décolle!
La conduite à une pédale avec le dispositif e-Pedal
La Nissan LEAF 2018 est équipée d’un système de conduite à une pédale baptisée e-Pedal qui permet essentiellement de conduire la voiture en n’utilisant que l’accélérateur. Lorsque l’on relâche la pédale droite, la voiture ralentie avec la même vigueur (ou presque) que si nous avions appuyé sur le frein. Il faut s’y habituer un peu, mais après quelques minutes c’était mon mode de conduite préféré.
Il y a aussi un mode de conduite Normal et un mode de conduite nommé « B » qui augmente la récupération d’énergie lorsque l’on ralentit. C’est le mode ECO si l’on veut.
La nouvelle LEAF est aussi dotée de la technologie ProPilot Assist. Il s’agit du premier véhicule Nissan vendu en Amérique du Nord a intégrer ce nouveau dispositif d’assistance à la conduite. ProPilot est en réalité trois dispositifs. Il y a un système de freinage automatique, un système de maintien de la voie et un régulateur de vitesse adaptatif.
ProPilot est donc en mesure de freiner automatiquement si on véhicule vous coupe sur l’autoroute, par exemple, et aussi de garder le véhicule au centre de la voie même lorsqu’il y a un virage. Le régulateur de vitesse adaptatif s’assure de conserver une distance prédéterminée avec le véhicule devant vous et ralentira automatiquement pour conserver cette distance si nécessaire.
Personnellement, je ne peux critiquer la Nissan LEAF 2018 pour son autonomie moindre que la Bolt. Certains collègues sont de l’opinion que Nissan s’était fait surprendre par Chevrolet et que les 241 kilomètres d’autonomie sont insuffisants, mais je crois qu’il en revient au consommateur de décider. Je sais que de mon côté, je suis loin de parcourir plus de 200 kilomètres régulièrement et quand je dois parcourir de plus grandes distances c’est pour me rendre à Toronto, Détroit ou New York.
Pour ces trajets, je ne prendrais pas une voiture électrique. Alors de mon côté, je prendrais les 7 000 $ pour un voyage et j’irais avec la LEAF.