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Les Audi Q8 e-tron et Q8 Sportback e-tron remplacent l’éponyme utilitaire e-tron quattro au sein de la gamme de la marque.
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Comportement routier plus affûté, autonomie en hausse, bel équilibre entre confort de roulement et tenue de route.
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Petit coffre, autonomie toujours basse par rapport à la concurrence, surpoids toujours notable.
Après cinq ans sur le marché, la marque allemande a finalement conféré une identité à son premier véhicule électrique de masse. Le e-tron quattro fait place à l’Audi Q8 e-tron 2024, en configurations VUS et coupé quatre portes Sportback, apportent non seulement une position hiérarchique dans la gamme, mais aussi des améliorations quant aux performances et à l’efficacité énergétique.
C’est vrai, il existe déjà un Audi Q8 muni de motorisations à combustion dans le portfolio de la marque, et en somme, ils ont très peu de choses en commun. Ils reposent sur des architectures complètement différentes, et alors que les deux peuvent être commandés en variantes Q8 et SQ8 plus sportives, l’utilitaire à essence est également disponible en version RS Q8 très performante. Il n’y a pas d’équivalent pour le Q8 électrique.
L’Audi Q8 e-tron 2024 propose deux motorisations en Europe, nommées 50 et 55, mais au Canada, seule la 55 est disponible. Elle consiste de deux moteurs produisant un total de 402 chevaux (408 PS) lorsque le mode de surpuissance temporaire est activé, ainsi qu’un couple de 490 livres-pied. Le constructeur avance un chrono de 0-100 km/h en 5,6 secondes et une vitesse maximale limitée à 200 km/h. Entre-temps, le SQ8 dispose de trois moteurs électriques pour un total de 496 chevaux (503 PS) avec le mode de surpuissance activé, ainsi que de 718 livres-pied, permettant des décollages de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes et une vitesse de pointe de 210 km/h.
Les chiffres de puissance n’ont donc pas changé, mais l’autonomie s’est améliorée. Grâce à une batterie de 114 kWh (106 kWh utilisables), plus grosse qu’auparavant, mais aussi un coefficient de traînée réduit et une meilleure gestion de l’énergie, le Q8 e-tron obtient une autonomie bonifiée de 32 %, selon le protocole WTLP utilisé en Europe. La cote du VUS passe donc de 441 à 582 kilomètres, alors que celle du Sportback, de 453 à 600 km. Le SQ8, autrefois le e-tron S, profite de gains similaires, passant de 374 à 494 km pour le VUS et de 379 à 513 km pour le Q8 Sportback.
Les chiffres officiels de Ressources naturelles Canada n’ont pas encore été annoncés, mais un gain de 30 % signifierait que le Q8 e-tron afficherait une autonomie d’environ 475 km. Voilà une distance qui cadre mieux avec les attentes des acheteurs, mais qui serait toujours en retrait par rapport aux autonomies annoncées par la plupart de ses concurrents. Puisque l’on en parle, cette concurrence se nomme Cadillac Lyriq, Jaguar I-PACE, BMW iX et Tesla Model Y. D’autres s’ajouteront au cours des prochaines années, bien sûr.
La vitesse de charge maximale passe de 150 à 170 kW, alors malgré la batterie de plus grande capacité, l’attente sur une borne de recharge rapide ne serait pas nécessairement plus longue — si l’on peut trouver une borne permettant cette vitesse de transfert d’électrons. Selon Audi, on peut renflouer la batterie de 20 % à 80 % en aussi peu que 26 minutes, ou de 10 % à 80 % en 31 minutes.
L’Audi Q8 e-tron 2024 propose aussi une dynamique de conduite plus affûtée par rapport au e-tron quattro sortant. On avance une direction plus précise, une réduction des mouvements de caisse, des bagues de bras de suspension plus rigides à l’avant ainsi qu’une révision de la gestion du châssis (contrôle de stabilité, châssis électronique, suspension pneumatique), rendant l’utilitaire plus engageant à piloter. Le Q8 e-tron ne peut toujours pas cacher son poids de 2 500 kilogrammes — le SQ8 pèse même 2 650 kg —, mais affiche désormais un bien meilleur équilibre entre confort de roulement et tenue de route. Bon, il faut dire que sur les roues cerclant Lanzarote dans les îles Canaries, où l’essai des journalistes s’est déroulé, nous n’avons pas décelé la moindre bosse ou fissure sur la chaussée. Peut-être une ou deux, gros max.
Le Q8 e-tron est plus aérodynamique, mais le design en général a été révisé aussi. On a installé plus d’éclairage à DEL et un nouveau pare-chocs à l’avant, alors que la partie arrière obtient un diffuseur à air redessiné, et l’ensemble S line ajoute des garnitures satinées ou noires reluisantes. La variante SQ8 est plus large de 20 mm avec des extensions d’arches de routes et des pneumatiques de plus grande taille, tout en abritant une finition satinée ou noir reluisante.
Dans des marchés européens, le Audi Q8 e-tron 2024 dispose de caméras au lieu de rétroviseurs extérieurs conventionnels, la vue vers l’arrière étant diffusée sur des écrans logés dans les panneaux de porte. En embarquant sur l’autoroute ou lors des changements de voie, on voit baisser les yeux vers les écrans afin de voir si un véhicule se trouve dans notre trajectoire, un geste très déconcertant, et il est difficile de cerner si ledit véhicule est proche ou très proche de nous. De plus, on retrouve quand même des montants abritant les caméras sur chaque côté du véhicule, qui pourraient s’avérer coûteux (ou non) à remplacer en cas de bris ou d’impact. On veut bien encourager le progrès technologique pour rehausser la sécurité sur la route, cette caractéristique nous semble vraiment superflue. Puisque ces caméras ne sont toujours pas conformes aux normes de sécurité chez nous, les véhicules vendus en Amérique du Nord seront équipés de rétroviseurs conventionnels.
Dans l’habitacle, on retrouve quelques changements pour 2024, mais le design en général n’a pas été révisé. Une bonne chose, puisqu’il est encore chic et moderne. De nouveaux agencements sont offerts pour le nouveau millésime, avec des garnitures graphite dans les déclinaisons de base, alors que l’ensemble S line rehausse l’atmosphère avec des surpiqûres contrastantes sur les sièges sport et des accents en aluminium brossé. Un ensemble Audi Sport avec des surpiqûres rouges est désormais disponible également. La finition et la rigueur d’assemblage sont évidemment sans reproche.
Évidemment, le dégagement pour la tête dans la variante Sportback est moins généreux, que l’on ressent surtout en montant à bord et en débarquant du véhicule. On aimerait bien que l’angle des dossiers arrière soit réglable, ce qui rendrait les longs trajets plus confortables, mais ce n’est pas le cas. Quant à l’espace de chargement, c’est un peu juste avec un volume avec les dossiers relevés de 569 litres pour le VUS et 528 litres pour le Sportback. Tous les rivaux mentionnés plus haut sont plus spacieux.
Les prix de l’Audi Q8 e-tron 2024 devraient être annoncés au cours des prochains mois, alors que le multisegment électrique sera mis en vente vers la mi-2023. On s’attend à de légères hausses par rapport au e-tron 2023, coûtant actuellement entre 87 000 $ et 112 000 $ au Canada.
Au final, le Q8 e-tron et le Q8 Sportback e-tron affichent une meilleure dynamique de conduite, un design mis à jour et, l’aspect le plus important, une autonomie bonifiée par rapport au multisegment éponyme e-tron. Ils obtiennent aussi une identité et une position hiérarchique au sein de la gamme, alors que la marque poursuit sa transition vers l’électrification au cours des prochaines années.