De Cambridge à Paris au volant de la Nissan Ariya 2024, sans quitter l’Ontario.
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La Nissan Ariya 2024 est un VUS électrique confortable et spacieux qui n’est pas le plus technologiquement avancé de sa catégorie.
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Nissan nous a invité à l’essayer sur un parcours de 300 kilomètres qui relie des villes ontariennes ayant un nom européen.
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On a pu constater que la Nissan Ariya 2024 est un VÉ intéressant à plusieurs égards qui est handicapé par un prix élevé et des temps de recharge plus long que ses compétiteurs.
Nissan Canada a récemment invité une dizaine de journalistes et d’influenceurs à prendre les commandes de l’Ariya, son VUS électrique de nouvelle génération, pour faire un tour de l’Europe sur une seule charge.
Bien sûr, on ne parle pas ici réellement de l’Europe, mais bien d’une série de villes ontariennes en périphérie de Toronto dont les noms rappellent les grandes villes du vieux continent.
Ce parcours inusité, d’une longueur d’un peu plus de 300 kilomètres, nous a permis de se familiariser avec la Nissan Ariya E-4ORCE Platine+, la version au sommet de la gamme.
Plus de détails sur la Nissan Ariya électrique
La Nissan Ariya électrique 2024 n’est pas la dernière arrivée sur le marché des VÉ, ayant été lancée il y a presque exactement un an. Néanmoins, elle demeure la seule représentante de la nouvelle vague électrique chez Nissan, qui a pris du retard après avoir été un pionner dans le domaine avec la Leaf.
L’Ariya 2024 se présente sous la forme d’un VUS compact aux allures futuristes dont les dimensions extérieures sont comparables au Nissan Rogue. Le constructeur offre quatre versions distinctes de ce modèle, qui se différentient par leur niveau d’équipement, mais aussi par leur motorisation.
En effet, la version d’entrée de gamme Engage dispose d’une batterie de 66 kWh (63 kWh utilisables) et d’un moteur sur l’essieu avant qui génère 214 chevaux et 221 lb-pi de couple. Cette combinaison permet une autonomie de 348 kilomètres.
La version Evolve ajoute un second moteur pour offrir la traction intégrale et une puissance accrue de 335 chevaux et 413 lb-pi de couple, en échange d’une autonomie moindre qui se chiffre à 330 kilomètres.
Pour avoir la meilleure autonomie possible dans l’Ariya, il faut se tourner vers la version Evolve+ à traction avant, qui bénéficie d’une plus grande batterie de 91 kWh (87 kWh utilisables). Ce surcroit d’énergie permet une puissance supérieure de 238 chevaux, mais surtout, une autonomie de 465 kilomètres.
Ajouter la traction intégrale (appelée E-4ORCE) au modèle Evolve+ permet une puissance de 389 chevaux et 442 lb-pi de couple, mais réduit légèrement l’autonomie à 438 kilomètres. Cette version peut être équipée de l’ensemble Platine+ qui ajoute des caractéristiques telles que l’assistance au stationnement ProPILOT Park, le rétroviseur intérieur numérique, les sièges avant ventilés et la colonne de direction à ajustment électrique, entre autres, au coût de 5 000$. L’autonomie en est encore une fois réduite, à 428 kilomètres.
Parlant de prix, la Nissan Ariya passe de relativement abordable à plutôt dispendieuse, avec une échelle des tarifs s’étalant entre 52 998$ et 69 998$. Il est toutefois à noter que toutes les versions sont admissibles aux rabais fédéraux et provinciaux pouvant atteindre 5 000$ et 7 000$ respectivement, ce qui n’était pas le cas en 2023.
Le tour d’Europe
Ayant appris les bases sur l’Ariya, retournons à notre périple inusité. Nissan nous a amené à Cambridge, une banlieue située environ une heure à l’Ouest de Toronto pour prendre le départ de ce tour de l’Europe ontarienne. Juste avant qu’on s’installe au volant, les gens de Nissan mettent au défi les sept paires de journalistes de réaliser la plus faible consommation d’énergie tout au long de la journée.
Ainsi, mon collègue Benoit Charette et moi avons pris la route après avoir activé le mode E-Step et coupé le climatiseur, profitant des températures clémentes pour maximiser notre efficacité énergétique.
Au sujet du mode E-Step : Il maximise le freinage régénératif afin de permettre une conduite à une pédale, mais curieusement, l’Ariya ne s’arrête pas complètement et l’on doit appuyer sur les freins pour ralentir sous les 10 km/h.
Par contre, ce système fonctionne en douceur et il ne suffit que de quelques kilomètres pour s’y habituer, ce qui permet de mieux gérer la consommation d’énergie du véhicule et de limiter l’utilisation de la pédale de frein, qui n’est pas des plus agréables à cause de son manque de sensation et sa longue course.
Nissan Ariya 2024 sur la route: Plus confort que sport
La douceur est d’ailleurs le mot d’ordre dans l’Ariya, qui préfère le confort à la sportivité, malgré sa puissance plus que suffisante.
En effet, la direction n’est pas aussi précise que celles de certaines rivales, notamment les Volkswagen ID.4 et Kia EV6, et les virages abordées avec trop d’enthousiasme entrainent un roulis de caisse important.
De plus, la calibration de la mécanique donne des accélérations qui s’apparentent plus aux modèles à essence qu’aux autres véhicules électriques, puisque la Nissan Ariya ne nous colle pas au siège lorsqu’on enfonce l’accélérateur, mais elle semble prendre de la vigueur plus l’allure augmente et elle ne s’essouffle pas à vitesse d’autoroute.
Sur les routes de campagne qui nous ont mené de Cambridge à Hamburg, Lisbon et puis Stratford, nous avons pu apprécier le confort des sièges Zéro Gravité de Nissan ainsi que le silence de roulement typique des véhicules électriques.
Après une courte pause à Stratford et un changement de conducteur, nous avons repris la route en direction de London. Quelques minutes passées sur des chemins de gravier nous a permis de constater que l’Ariya se débrouille plutôt bien également sur les chaussées dégradées.
Bien que nous voulions réduire notre consommation d’énergie, nous avons suivi les limites de vitesses (80-90 km/h) et sommes arrivés plusieurs minutes avant nos collègues au point de rassemblement pour le diner. Selon l’ordinateur de bord de notre véhicule, la consommation moyenne se chiffrait à 17,8 kWh / 100 km à ce moment.
Le trajet au départ de London était le plus long de la journée, avec 84.4 kilomètres à couvrir avant de rejoindre Vienna, en passant par Sparta et Copenhagen. Une portion de conduite en ville a montré que la Nissan Ariya est plutôt maniable et facile à garer, alors que les longues routes de campagne nous ont permis de se familiariser avec l’habitacle.
Nissan a su mettre de l’avant un des avantages des véhicules électriques qui est la possibilité d’avoir un plancher complètement plat, ce qui donne un intérieur très spacieux. De plus, la planche de bord de l’Ariya adopte un look très moderne et minimaliste, avec deux écrans de 12.3 pouces juchés au sommet d’une planche de bord on ne peut plus simple. Les commandes tactiles sont difficiles à trouver sans quitter la route des yeux, mais elles offrent une bonne rétroaction lorsqu’on les actionne et leur installation sur des appliques fini bois est originale et d’un bel effet.
Un bon point aussi pour l’accoudoir central coulissant, qui permet aux conducteurs de toutes tailles de trouver une position confortable. Par contre, ledit accoudoir ne comporte pas beaucoup de rangement puisque le bac de console est occupé presque entièrement par le chargeur à induction.
Avant d’arriver à Vienna, un petit détour vers Port Bruce nous a permis de faire des photos aux abords du lac Érié.
Autonomie réelle d’environ 470 kilomètres
Après avoir changé encore de conducteur, notre périple se termine dans un café de Paris, une jolie petite ville historique, avec une consommation moyenne de 15.6 kWh / 100 km pour l’après-midi, ce qui donne 16.6 kWh / 100 km pour la journée, la meilleure note du groupe!
Compte tenu que l’autonomie affichée de notre véhicule était de 170 km à l’arrivée, nous aurions théoriquement pu parcourir 470 kilomètres sur une charge, soit une quarantaine de kilomètres de plus que ce que Nissan annonce.
Il est rassurant de noter qu’une utilisation légère du climatiseur ne se solde pas en désastre pour l’efficacité énergétique, puisque des collègues qui en ont fait usage ont obtenu une consommation moyenne de 16.9 kWh / 100 km.
Cela confirme par ailleurs que le style de conduite est déterminant pour l’autonomie des véhicules électriques, puisque l’équipe ayant terminée en queue de peloton ne disposait plus que de 55 kilomètres à parcourir avant la panne, résultat d’une consommation moyenne de 20.4 kWh / 100 km dans les mêmes conditions atmosphériques et sur les mêmes routes.
Conclusions
Ce périple au volant de la Nissan Ariya 2024 nous a permis de tirer quelques conclusions au sujet de ce VUS électrique Japonais. Notamment, l’Ariya est un véhicule agréable à conduire au quotidien par son confort et la simplicité de ces commandes. De plus, l’autonomie de ses versions à grande batterie est suffisante pour la plupart des conducteurs et il est assez facile de battre les chiffres annoncés, à condition de ne pas trop faire d’autoroute, bien sûr.
Par contre, l’Ariya continue de pâlir en comparaison avec certaines rivales à cause du prix relativement élevé de ses versions les plus intéressantes et aussi de sa plus faible capacité de recharge, qui est limité à 130 kW sur les bornes rapides de niveau 3. Ainsi, Nissan estime qu’il faudra entre 35 et 40 minutes pour passer de 10 à 80% de charge dans ces situations, alors qu’une charge complète à la maison devrait prendre entre 10.5 et 14 heures.
En guise de comparaison, les Hyundai Ioniq 5 et Kia EV6 ne mettent qu’environ 7 heures pour atteindre une charge complète à la maison et elles peuvent accepter des taux de charge rapide allant jusqu’à 350 kW, permettant un arrêt de seulement 18 minutes pour passer de 10 à 80% de charge.
La Volkswagen ID.4, qui est probablement la plus proche rivale de la Nissan Ariya, affiche quant à elle une recharge complète entre 8 et 11 heures ainsi qu’un taux de charge rapide maximal de 140 kW ou 175 kW selon la batterie choisie, permettant de passer de 10 à 80% en 28 minutes pour tous les modèles.
Si les versions de base de la Nissan Ariya sont compétitives au niveau du prix (52 998$ contre 51 220$ pour l’ID.4), ce n’est pas vrai des modèles plus haut de gamme, puisque la déclinaison Platine+ mise à l’essai commande tout près de 10 000$ de plus qu’une ID.4 Pro S AWD et plus de 4 000$ de plus qu’une Ioniq 5 Ultimate AWD.
On peut donc convenir que la Nissan Ariya 2024, sans être l’option la plus technologique et la plus moderne de sa catégorie, représente un bon choix pour ceux qui recherchent un véhicule spacieux, confortable et pas trop compliqué pour entamer leur virage électrique, à condition de ne pas trop payer.